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Affichage des articles du décembre, 2010

Pot pourri de Noël

L'enfant jamais né 23 décembre 1980. "Salut ti-cul on se reverra... ", jamais. Je suis dans une salle avec le médecin et l'infirmière. Des larmes roulent sur mes joues. Entre mon entrée dans cette salle et ma sortie, la vie sera ailleurs. Elle ne sera plus dans mon ventre. Je le voulais cet enfant. Il n'était pas un accident. D'un commun accord, nous avions cessé la contraception. Lorsque la pharmacienne a téléphoné pour annoncer la bonne nouvelle, l'heure ne fut pas à la réjouissance... non, l'heure fut à l'ambivalence. Des semaines durant à composer entre les oui et les non. Ce n'était pas le bon moment. Le bon moment est une utopie. Tous ceux qui ont des enfants le diront. Plusieurs nuits ont passées. J'étais assise dans ma berceuse à caresser celle ou celui à naître, à pleurer. J'ai choisi le mari. Une fois sortie de la salle d'avortement, il me dira: " Je regrette". Je suis restée sans voix. Le lendemain soir, au réve

L'accordéoniste

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Une fois par année, j'enfile sur mes épaules ce piano mobile. Les occasions varient. Parfois c'est pour souligner le mariage d'une employée, d'autres fois pour une rencontre familiale, une fête d'enfant. Généralement, c'est à Noël que je joue à l'accordéoniste. Le Noël de mes 15 ans, j'ai reçu une guitare et ma sœur un accordéon. Finalement, ma sœur a davantage développé ses talents de musicienne à la guitare et moi, vous le devinerez à l'accordéon. Outre les prestations du Jour de l'an chez ma marraine, l'accordéon a été mon fidèle compagnon lorsque je faisais du bénévolat auprès des enfants à l'hôpital Sainte-Justine. J'avais beaucoup de plaisir à m'installer dans la grande salle à réconforter parents et enfants pendant quelques instants. Le temps d'un déménagement, j'ai perdu ce petit accordéon. J'en ai toujours gardé une certaine tristesse. À Pâques 1985, ma mère malade a ressorti un nouvel accordéon qu'

Épopée hivernale

Lundi, première tempête de l'hiver. Les pros de la météo prévoient de deux à quatre centimètres de neige. Oh malheur ! la neige a à peine débuté que les prévisions sont dépassées. C'est jour de fête, enfin, je célèbre mon anniversaire. Ma soeur m' a offert un concert à la PDA pour entendre Marie-Nicole Lemieux. Au programme Bach, Brahms et le 9e de Bruckner. Deux heures au volant de mon bolide avant d'atteindre l'esplanade de la Place des Arts pour découvrir que le stationnement rue St-Urbain n'est pas accessible. Je ne suis pas chaussée pour affronter 10 centimètres de neige. La rue Ste-Catherine a des allures de zone de guerre. Des barbelés ou presque pour délimiter les zones de circulation. Les indications sont peu claires. Nous sommes quelques uns à avancer et à devoir rebrousser chemin car c'est un cul-de-sac. J'arrive enfin au resto pour rejoindre ma soeur. Il y a affluence. Une soupe fera l'affaire. Ma soeur revient avec le plateau et me dit q

Faire de sa vie un cadeau !

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Vous souvenez-vous de votre première messe de minuit ? Moi, c'était à l'église Thérèse-de-l'Enfant Jésus avec ma marraine. Je me souviens de la beauté architecturale de l'endroit, le bruit des vêtements selon le cliquetis du bois pour nous indiquer quand se lever, quand s'agenouiller, l'odeur de l'encens, les cantiques de Noël avec la puissance de l'orgue en accompagnement, les parfums envahissants des femmes. Outre la messe, Noël avait les apparats du sapin décoré pour l'occasion. Décembre 1959, rue Lecoq, ma mère fit son premier sapin. Le 23 décembre, pas avant, car il fallait préserver la magie. A vrai dire, il était surtout question de la durée de vie du végétal. Le moment était solonnel. Chaque boule de cristal de Prague devait trouver sa place, chaque glaçon posé un à un en respect de l'harmonie visuelle. La touche finale: la neige en aérosol afin de recréer le milieu ambiant et bien entendu, l'étoile scintillante au sommet. La crèche