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Affichage des articles du 2013

Les bénédictions

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Une autre année qui s'achève. Une année de plus au fil du temps. Je songe à ce médecin qui m'avait dit que j'étais bien chanceuse d'avoir atteint la cinquantaine. Je l'avais regardé de travers. Je voyais la vie comme un droit acquis. Elle s'est bien chargée de me ramener à l'ordre. La maladie, la mort d'amis proches ont vite fait de me dire qu'elle est aussi fragile. De là, j'en ai fait ma muse. C'est elle qui me raconte, qui vous raconte de par ce blogue. En 2013, elle m'a menée vers diverses contrées. J'ai visité notre beau pays d'un océan à l'autre. Je revois les cerisiers en fleurs à Vancouver en ce mois de mars, les citadines qui déambulent en robe et chaussures fines, alors que nous portons nos polars. Ce dimanche de Pâques à Groose Mountains, où au sommet enneigé, des gens d'origine Arabe, tongs au pied, marchaient dans la neige. Une image surréaliste tout comme la bière que nous y avons dégustée avec une vue ma

Un air de famille

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Sur la neige qui tombe, mon esprit vagabonde...près de deux journées de travail passées dans mon véhicule à sillonner les routes enneigées. La ville est paralysée par ses chutes attendues, désirées pour un beau Noel blanc, pour le plaisir des petits et des grands. En attendant, les automobilistes pestent, les camionneurs stressent afin de respecter les délais de livraison et moi... je m'imagine, un Air de famille en pleine congestion, où toutes les vitres baissées, pour patienter, nous entonnons diverses chansons de Noël, pour le plaisir, pour nous divertir et mettre un sourire dans tous les coeurs.  Je ne sais pour vous, mais c'est mon émission coup de coeur, celle qui me touche, me fait verser des larmes de bonheur. Comme dans Perrette et le pot au lait , je m'imagine avec ma soeur, mes cousines, faire une prestation. Nous serions les soeurs Levesque, vêtues de rouge avec une valise... rouge à la main pour interpréter la chanson La valise. Vous voyez le concept. Cette i

Paniers de Noël

En hommage à mon amie Josée décédée le 22 décembre 2009, je vous offre ce conte de Noël qu'elle aurait eu plaisir à vous raconter.  En fait, il ne s'agit pas d'un conte, mais d'une histoire vraie. C'est l'histoire d'une famille qui depuis 10 ans offre un Noël décent à une autre famille de 12 enfants. Cette histoire a débuté quand le père venant à la boucherie avec sa marmaille s'est vu offrir par le propriétaire les pièces demeurées invendues. Les enfants avaient aussi l'occasion de déguster sur place des tranches de viande fumée. Il faut beaucoup d'humilité pour recevoir et tout autant de générosité pour donner.   Ainsi, chaque Noël, le boucher avec ses filles prend cette famille sous son aile. Les filles bien impliquées dans le milieu des affaires s'activent tout au cours de l'année à recueillir des fonds auprès des membres de leurs familles et de leurs relations d'affaires. Elles planifient les cadeaux pour chaque enfant e

Les lumières de Noel

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La température s'annonçait clémente. L'achalandage dans les centres commerciaux témoignait de cette frénésie de Noel. Je me suis laissée emporter. J'ai eu envie de lumières extérieures. Je les voulais bleues. Des lunes que j'en avais posées. En fait, ce n'est pas moi qui les pose... c'est l'homme de la maison. Il fallait voir tous ces couples déambulés dans les allées, discutant de l'aménagement. Madame la grande conceptrice, qui visualise, s'emballe, s'extasie devant les étalages de lumières. Monsieur qui explique le nombre de DEL, mesure les distances, planifie les accessoires afin de ne pas être obligé de remettre les pieds dans cette cohue. Cette activité est un excellent baromètre pour mesurer la communication dans un couple, le degré d'intimité, le respect qu'il se témoigne, la complicité. Il y avait un monsieur pas très gentil avec sa dame. Elle était dans sa bulle, toute à son bonheur de reproduire la magie de Noel. L'air

Cric crac croc

Une amie m'avait chaudement recommandé ce professionnel de la santé. J'avais peu à perdre ayant fait appel aux massothérapeutes, orthothérapeutes, ostéopathes, acupuncteurs, médecin spécialisé en rhumatologie sans que mon état de santé s'améliore. Je souffre d'arthrose. Les étirements, le yoga, le Qi-jong apaisent la douleur, la chaleur également, mais elle est là, sournoise, empoisonnant mes déplacements. Je vis avec. Aussi, je prends rendez-vous. J'arrive au bureau, l'odeur de renfermé m'agresse le nez, celle-ci se mêle à une pointe d'humidité. La réceptionniste une femme de mon âge, qui ne l'assume pas encore, lève à peine les yeux, me remet un formulaire sans plus d'explication et m'invite à m'asseoir. Je complète ce dernier. Pendant, ce temps, madame jase avec une amie. La conversation est publique. Je trouve cela déplacé. Sans doute une déformation professionnelle, car lorsque l'on forme des professionnels de la santé, l'é

Flirter

Mains dans les poches, regard porté vers le ciel, observant le dénuement des arbres, je marche d'un pas assuré, heureuse de retrouver ce paysage qui m'accompagne depuis plus de 25 ans. Un véhicule s'approche de moi, un homme d'âge mûr au volant. Il baisse la vitre, m'offre un sourire engageant et me propose de me conduire chez moi. Bien entendu, je décline l'offre et demeure perplexe. Je suis en train de me faire flirter, cruiser, appelez cela comme vous le voulez, dans un parc. Je trouve la situation saugrenue. Aux gens à la recherche de l'âme soeur, un chien c'est plus gagnant comme outil de rencontre. Bien que cela soit flatteur, je me suis souvenue de situations cocasses où les techniques de séduction auraient été dignes de téléréalités. Une journée de tempête en décembre, alors que je tentais d'accéder à l'autoroute 13 et que la voie de desserte n'était plus qu'un immense stationnement, je discutais boulot avec une collègue au télé

Quand novembre revient

Quand novembre revient, je pense à mes 20 ans, à cette chanson de Félix, La nuit du 15 novembre et je me rappelle les espoirs d'un peuple, les miens. Quand novembre revient, pour chasser le cafard, je m'assieds au piano et reprends les airs de Félix. Dans ma tête résonne sa voix unique, la nostalgie s'empare de moi, le temps de me souvenir que cette musique s'invitait dans notre logis. Quand novembre revient, je songe à toutes ces morts inutiles sur les champs de bataille, à toutes ces mères, ces femmes, ces hommes qui ont pleuré un des leurs au nom de la patrie. Quand novembre revient, j'entends le commentateur de football, je sens l'odeur du rosbif, je vois le temps gris, les arbres nus et j'ai mal à l'âme. Quand novembre revient, je revois toutes ces arrivées de Père Noël que j'ai organisées. Je me souviens de la fébrilité de ces femmes, de ces enfants pour qui cet événement était le spectacle de l'année. Ils étaient ma motivation afin

Ailleurs

Pendant quelques jours, j'ai été femme des bois. Le temps qui se module avec le lever et le coucher du soleil.Les matins frais et l'attisée dans le poêle à bois. Les après-midi au bord du lac à regarder les truites faire des ronds dans l'eau ou simplement m'allonger sur le quai, regarder les nuages passer en écoutant Fred Pellerin, Daniel Bélanger. La béatitude totale. Les seuls liens avec l'extérieur le camion de déchet et l'autobus scolaire. De belles marches autour du lac à admirer les coloris de l'automne, à sentir l'odeur particulière des feuilles mortes. Ne plus penser, juste être. Mes compagnons, les livres de toute nature, l'écriture, celle de mon deuxième livre à paraître en février. Le sujet, des histoires racontées au fil des rencontres, des histoires que j'ai bonifiées pour le plaisir d'une fin heureuse. Des nouvelles qui parlent de la vie, de l'amour, de la mort, de la cupidité,des injustices. Un livre dédié à ma famille

Pot pourri automnal

Vendredi après-midi, la créativité nous a donné rendez-vous. Nous sommes plusieurs à étaler sur notre pupitre, les feuilles aux différents coloris, aux espèces variées, glanées dans notre cour, sur le trottoir. Le thème est récurrent, comme celui de Noël, de la cabane à sucre, de la Saint-Valentin. Cette fois, nous devons faire un collage. Après les avoir faites séchées, nous nous apprêtons à les apposer sur un papier brouillon cartonné, notre colle Lepage d'une main et les feuilles de l'autre. Un geste qui demande attention, dextérité en raison de la fragilité des feuilles que nous menons à leur dernier repos. Un autre cycle de la vie qui prend fin. Les premières neiges se profilent à l'horizon. Samedi après-midi, je suis à l'épicerie, une belle rangée de citrouilles longe la fenestration. Des souvenirs avec mes garçons, à vider celles-ci, à les décorer, pour les poser sur le perron en attente du jour où les cloches de nos maisons résonneront. Au retour, une maman,

Un plaisir retrouvé

Il y a de cela presque 20 ans, je m'y suis mise puisque c'était un incontournable pour le développement d'affaires. Je n'ai jamais été douée et je doute le devenir. Je veux bien m'améliorer, mais je me tiens loin de la performance. Ma vie professionnelle m'y astreint déjà. Alors quand je suis sur les verts, j'oublie. Je suis à des années-lumière de mes préoccupations, concentrée à avoir la bonne position, à garder ma tête sur la balle, à ne pas me redresser en la frappant et à donner du leste à mon mouvement de balancier. C'est beau sur papier... sur le terrain c'est toute autre chose. Hier, malgré la journée magnifique, j'ai passé le premier neuf trous à entretenir mes démons intérieurs. Rien à faire, je ne retrouvais pas ma position pour frapper. Non,je ne lance pas mes bâtons, je me lance des qualificatifs pas très gentils. Puis, j'ai choisi de me centrer sur ce qui avait tout de même bien fonctionné. Hier, j'étais meilleure sur le r

Vider l'appart

Samedi matin, il fait un temps superbe. Un matin du mois d'août où plus la journée avance, plus le soleil réchauffe le sol, les cœurs. Un camion loué pour l'occasion fait son apparition. Ma voisine déménage? Non! J'observe les gens, les échanges. Il s'agit plutôt d'un leg, les derniers vestiges d'une personne défunte qu'une famille se partage. C'est loin derrière moi tout cela, mais... je compatis. Je sais ce que c'est que vider l'appart. Je dirais même que c'est à cette étape du deuil, que la douleur s'infiltre, nous habite, parce que nous devons effacer rapidement le passage d'un être cher. Les familles de défunts proprio ont plus de chance, elles ne sont pas dans l'urgence. La première fois, c'est au décès de ma mère dans un trois et demi. L'odeur du tabac imprégné dans les meubles, les tapis, les vêtements. Cette odeur que j'ai trainé longtemps chez moi rue Davidson. Le tapis du salon, le manteau de suède, celu

Couper

Je viens d'arriver en poste, c'est le mois de mars et la fin de l'année financière. Rien ne me prépare à ce que je dois m'apprêter à faire. Diminution des subventions oblige, une cure minceur de nos dépenses se dessine. La grande portion... les salaires. J'ai 25 ans, je n'ai jamais géré un budget d'un million de dollars. J'ai les épaules lourdes, je me dois d'analyser justement la situation pour ne pas pénaliser indûment les gens. Mon emploi aussi est en jeu. Quand on touche à la paye des gens, on touche à leurs conditions de vie. Il faut faire gaffe, c'est une zone sensible. Le rationnel a besoin d'être solide pour faire avaler la pilule. Il n'y a pas 56 façons de le faire. Il faut dire les choses telles qu'elles sont et offrir des solutions. C'est ce que j'ai fait. J'ai proposé des compressions salariales en alternance dans les différents points de service, question d'équité. Plusieurs ont ainsi passé l'été en

Madame M.

La mi-quarantaine, parfois moins, parfois plus, elles sont plusieurs à me confier leur désarroi devant des situations de la vie quotidienne qui se transforment en de véritables hécatombes. Leurs hormones sont tombées sur la tête, les mettent KO et jouent avec leurs corps au yoyo. J'accueille ces confidences, je me fais rassurante. Je connais leurs tourments, j'étais des leurs il n'y a pas si longtemps. La vérité c'est que nous en avons marre d'entendre parler de cette fameuse M. Elle est maudite, empoisonne le sommeil, nous fait suer quand ce n'est pas engraisser. La libido tombe à zéro, notre vagin devient une zone désertique. La concentration n'est plus au rendez-vous et l'irritabilité se déverse sur nous, nous prenons la tasse. Nos hommes ne savent plus comment nous prendre parce qu'eux aussi ont une traversée similaire qu'ils daignent peu reconnaître. Moi, je serai toujours reconnaissance à ma vieille amie qui par le témoignage de son vé

Une âme bien née

Vendredi matin, c'est la journée pédagogique de la rentrée où normalement, j'ai préparé un beau discours rassembleur pour donner le ton à la nouvelle année scolaire. Certes, le plan de match est établi, le thème trouvé, mais... pour la première fois je m'autorise à être moins parfaite. Je consolide l'année dernière. Tout le monde est bien content, une petite pause au niveau du changement. Alors, j'arrive au lieu de notre rencontre. Une salle de réunion qui donne en pleine nature. J'ai à peine déposé mes effets qu'il fait son entrée. Salutations d'usage sous le vocable de monsieur, du vous et présentation de l'équipe. Il s'assoit, échange avec les gens. Si sa tête n'était pas aussi connue, nous aurions pu croire qu'il était des nôtres. Le temps file puis le voilà sur scène à nous entretenir de notre parlure, de son vécu d'immigrant, de nous raconter sa famille. Tout le monde aimerait bien rencontrer son grand-père. Même prénom que ce

Le vilain petit canard

J'arrive, l'immeuble est vétuste. Ce n'est que le pavillon des arts... Un agent de securité me souhaite la bienvenue. Les journées doivent être longues sans lumière du jour. Il a la gentillesse de m'indiquer comment me rendre à mon local. Le cours est offert au sous-sol. Les murs du corridor sont gris, à l'exception de notre salle de classe où il y a du vert, des rideaux de velours bleus. Je suis la première arrivée, la crainte de la banlieusarde d'être en retard. Cela me permet d'observer l'arrivée de la faune. La faune sera ma cure de jouvence tout au long de cette formation. Je suis l'aînée, je n'y avais même pas pensé tout occupée à stresser avec mon Anglais, because all of the formation is in English. I have to practice. Heureusement que l'enseignante est francophone, plus aisé de saisir le débit. Il y a trois jeunes femmes dont je ne comprends pas un traître mot de ce qu'elles disent. Premier exercice, je découvre une superbe ca

Les perséides

Assis autour du feu, après un repas généreux, nous admirons le ciel. Je m'y connais peu en astronomie, mais j'aime m'étirer momentanément le cou pour regarder ces milliers de petites lumières qui sillonnent le firmament. Mon amie a des impatiences, elle veut gérer le feu... son conjoint qui a pris charge de l'allumer, la laisse faire. C'est semble-t-il LE week-end pour observer les perséides et, si la vie est bonne avec nous, en voir une et formuler un voeu. La vie a été plus que bonne pour moi. Trois étoiles filantes ont valsé sous mes yeux. Comme je crois aux trilogies, j'ai répété le même voeu, mettant toutes les chances de mon côté. Pour la suite on verra. Si je n'avais eu qu'un seul voeu à formuler, j'aurais choisi que l'été ne finisse jamais. Avez-vous remarqué que les moments les plus précieux de notre vie sont sous le registre estival. Sans doute parce que cela correspond aux vacances, mais encore...! J'avoue qu'admirer ma c

L'été, le ciel n'est pas toujours bleu

Une fois de plus cet été, je suis allée dans un endroit que nous aimons moins fréquenté. Je le visite à diverses occasions en raison de mes fonctions. Il y a peu de place pour mes émotions. Je me dois d'être celle qui apaise les coeurs, qui sait trouver les mots. Ce soir de juillet, je n'y arrivais pas. Seul le silence se dressait entre nous, chacun pouvant cerner la peine de ces parents que la vie venait d'écorcher. Une salle où la climatisation faisait fureur. Des fleurs, une croix comme celle des chemins, indiquant le court passage sur cette terre d'un petit ange. Un petit cercueil blanc, avec une couverture rose pour accueillir le corps minuscule d'une petite fille d'à peine 24 semaines, qui durant 10 jours a tenu à la vie. Quiconque a des enfants, peut imaginer la joie des parents quand le test de grossesse confirme une nouvelle vie à naître. Des mois d'attente, de clinique de fertilité, de fécondation in vitro pour voir un rêve s'anéantir à quelq

A vous de jouer

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Arrivée quelques minutes à l'avance à la gare Montparnasse, je choisis de faire un peu de lèche-vitrine. Je me prends un petit en-cas en portant mon choix sur un yogourt vanille accompagné d'une pomme verte. Soudain, des notes s'engouffrent dans le béton. Étonnée, je découvre un piano au beau milieu de la place. Un homme, une femme enceinte et leur gamin sont le voisinage. Le père joue un air moderne sous l'oeil admiratif de sa femme pendant que l'enfant joue à cache-cache entre les pieds du piano. Au tour d'un homme, mi-cinquantaine, cheveux gris coupés en brosse, T-shirt, jean délavé. Il ne lui manque que la clope. Ses doigts posés sur le clavier, du jazz s'en écoule. À ses côtés, une fille rousse qui vient tout juste de terminer sa brioche se lèche les doigts pour en effacer le sucre. Une serviette au va-vite fait l'affaire. Elle ajuste le banc, allonge ses mains et... les notes s'emballent avec les grands romantiques Schubert, Chopin. Il m

Un serveur presque parfait

Vendredi soir, je n'ai  pas vraiment envie de cuisiner. Vivement un restaurant avec terrasse à proximité, en cet été qui se laisse désirer. Je n'ai pas l'humeur à chercher. Mon choix se porte vers un resto que j'ai souvent fréquenté à une époque où j'évoluais dans les milieux d'affaires de ma région. La cuisine était bonne, la salade maison un régal, les prix honnêtes.   Je prends la peine de me garer de l'avant. Un créneau où je mets beaucoup de temps pour ne pas stationner comme une fille...! Nous entrons dans le resto, désignant la terrasse ainsi que l'endroit où nous aimerions nous sustenter. Une fois bien installés, le serveur vient nous accueillir en nous énonçant la pléiade de consommations non alcoolisées que le resto offre à sa clientèle. Il nous informe que la succursale de la S.A.Q. étant fermée à cette heure, si nous désirons du vin ou de la bière, nous devrons aller à la station d'essence Ultramar voisine.   Nous l'informons

Détours et exceptions sur fond orange

Enfin vendredi! Un long congé. Un peu de répit après la semaine la plus folle de l'année au boulot. Deux heures prisonnière d'un bouchon pour accéder à la Rive-Sud de Montréal. La patience qui n'est pas ma plus grande qualité commence à déserter mon esprit et à prendre possession de mon corps. Je fais de grands efforts pour arriver souriante à destination et ne pas régurgiter mes frustrations. Samedi, température incertaine. Je m'en vais chercher la fille de mes cousins français afin de visiter Montréal. Elle me donne l'adresse. Étourdie comme souvent cela m'arrive quand il est question d'adresse civique, je ne suis pas à la bonne adresse. Je me suis déjà assise dans le salon d'une inconnue parce que j'avais inversé les deux chiffres du milieu. J'avais demandé aux enfants à l'extérieur si leur mère était à la maison. Ils m'avaient dit oui et moi, d'entrer dans la maison attendant patiemment la personne que je devais rencontrer..

Le temps de vivre

Journée la plus longue de l'année. Enfin, le soleil qui ne fait pas que passer. Les vacances scolaires qui débutent pour plusieurs. Un air de farniente se distille un peu partout. Les vieux donnent congé à leur solitude sur un banc de parc alors que les couples, les amis fourmillent sur les terrasses. Me revient alors cet air de Georges. Nous prendrons le temps de vivre, d'être libre... Je n'échappe pas à cette vague de bonheur. Je m'installe en compagnie de mon homme de coeur à une terrasse du Vieux-Longueuil. A la table d'à côté, quatre vieilles. Je dis vieilles parce que leur peau témoigne du passage du temps. Elles sont toutes guillerettes et s'émoustillent à la perspective de tremper leurs lèvres dans une bonne bière fraîche. L'une d'entre elles est la meneuse. Elle a une opinion sur tout, donne plein de conseils aux autres. Il y a cette autre, qui semble plus jouisseuse. Attention! dans le sens de vouloir profiter des plaisirs de la vie. Le bo

Ti-Marc

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La paternité n'était pas une option, mais... une obligation. Comme plusieurs hommes de sa génération, quand une femme était déshonorée, il fallait qu'il y ait réparation. C'est ainsi qu'il est devenu MON père, pas celui qui est aux cieux... non celui qui prit soin de moi sur cette terre. Homme de ressources, de débrouillardise, qui, pour arrondir les fins de mois, allait vendre du cuivre, faisait de menus travaux chez les gens, plaçait les marchandises chez Dominion. Il était celui qui me rassurait quand je voyais mon ombre se dessiner sur les murs et qu'elle m'effrayait. J'étais de ses tournées. Visite à la propriétaire, à la banque. Assise à l'avant de la Valiant, consciente de vivre des moments privilégiés avec mon père. Je me faisais discrète, je ne bougeais pas. J'observais le monde des grands. J'étais à l'école de la vie. Les dimanches, à la naissance de ma soeur, je partais assister à la messe, ma main dans la sienne. Nous nous in

Viva Espagna

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Des commerces ouverts de 10 h à 14 h30 et de 17 h30 à 21 h30, mais qui ferment le dimanche.  La noirceur qui tombe aux alentours de 22 heures. Les cafés animés, la clameur de gens à l'extérieur, la couleur. Oui, la couleur: des orangers, des fuchsias, du jaune poussin, etc. Le soleil, le vent, les allergies. Des masques, des mouchoirs, des coups de soleil impromptus. L'Andalousie, c'est la vie. L'an dernier, nous avions eu droit aux manifestations avec casseroles dans les rues de Barcelone et Valence. À Madrid, c'était la Copa Del Rey, le pendant de notre coupe Grey. Cette année, ce fut les fiestas et le Corpus Dei. Pour les fiestas, celle de Cordoue était plus éclatée. Imaginez une fête d'Halloween et de la Saint-Jean. L'Halloween parce que les femmes se costument en danseuses de flamenco et les hommes en caballero. Moins compliqué, un seul et unique costume pour tous. C'est la couleur des robes, les accessoires qui comptent.  La Saint-Jean, pa

Ne jamais dire... jamais

Il y a de cela trois ans, quand enfin j'obtenais mon dernier diplôme universitaire, je m'étais bien promis que plus jamais je n'irais asseoir mon postérieur sur les bancs du savoir. La mémoire nous fait parfois défaut et ma dépendance à apprendre reprend du service. Un article paru dans La Presse récemment a titillé mes neurones. Bien que j'envisage un nouveau tournant professionnel après ma retraite, cet article a orienté sa direction. Nous devenons ce que nous sommes. Je constate que nous oublions parfois qui nous sommes. La vie se charge de paver la route, d'orchestrer les événements, les réflexions afin que cela se fasse en synchronicité. C'est ainsi que j'ai conservé cet article quelque temps, le temps d'y réfléchir. Lors d'une visite en librairie, un livre traitant du sujet s'est glissé dans ma bibliothèque. Au fil de la lecture, il me confirmait ce que mon intuition déjà me disait. Cela donne un sens à ta vie, à ce que tu es, à c

Maman

Il y a ces futures mamans portant leur premier enfant qui s'émerveillent de cette vie s'agitant dans leurs entrailles. Il y a celles qui ont porté la vie et que, pour diverses raisons, cette vie les a quittés. La fête des Mères leur rappelle cette perte. Le coeur n'est pas à la fête, mais à la tristesse. Il y a ces mères monoparentales qui font des pirouettes pour boucler les fins de mois afin de nourrir convenablement leurs enfants, leur offrir des loisirs qui feront qu'ils ne seront pas en marge de la société. Elles sont toujours deuxièmes quand vient le temps des plaisirs. Il y a ces mères dont la mère est atteinte de la maladie d'Ahzeimer, qui semaine après semaine vont faire leur lessive, prennent soin de la sortir, lui font la toilette. Cette mère qui n'a plus de censure, qui repose inlassablement les mêmes questions reconnaissant occasionnellement sa fille.Cela triture le coeur. Il y a ces mères qui ont donné naissance à un enfant handicapé, qui

Le tricycle

Je suis assise écoutant un ami conférencier. Elle intervient. Son visage me semble familier. Quelqu'un croisé au hasard de rendez-vous d'affaires me dis-je. La journée se poursuit, j'accueille le groupe qui prendra l'autobus en direction de mon lieu de travail. Tout juste avant d'embarquer, elle m'interroge, me demande mon nom de famille. Je fais de même. Son nom me revient, mon enfance n'est pas loin. Sitôt arrivée alors que je fais visiter les nouveaux bureaux de la salle des enseignants, elle me dit haut et fort devant tous:  "Toi, tu étais marginale". Un peu étonnée du propos et surtout sans envie d'étaler ma vie, mon enfance aux yeux de parfaits inconnus, je l'invite à discuter plus tard. Elle ajoute: "Ouais! Tu avais un tricycle avec une chaîne et un panier à l'arrière". Mon cerveau se met en recherche d'informations sur son disque dur et... je me souviens que ce dernier était l'héritage de ma cousine Lis

L'autre

La diversité culturelle, vous connaissez? Moi, si. Depuis plusieurs décennies, je côtoie différentes ethnies. Montréalaise d'origine, le quartier où j'ai grandi jouxtait la communauté italienne. J'ai connu une Arménienne alors que j'apprenais le piano. J'ai échangé avec une correspondante française, puis africaine originaire du Burundi. J'ai d'ailleurs eu un professeur de mathématiques qui les vendredis après-midi, nous présentait des diapos de ce pays. J'ai toujours eu cette ouverture vers l'autre qu'il soit d'ici ou d'ailleurs. Quand j'ai eu mon premier enfant, la garderie qu'il fréquentait était très multiethnique: Salvadorien, Français, Algérien, Africain formaient le paysage. Les fêtes d'enfants étaient teintées de ces cultures sans que personne y voie une frontière mais plutôt un enrichissement. J'ai par la suite immigré en banlieue, là où le québécois est roi. Quelques années plus tard, de retour à Montréal j&

Musique maestro!

Je roulais en direction de son domicile, me faisant la réflexion que notre histoire datait de plus de trente-cinq années. Nous partageons la même passion pour les arts. Ce soir-là, la nouvelle salle symphonique nous attendait. J'avais oublié le programme. Quelle importance! la simple perspective de nourrir mon âme d'artiste en sa compagnie, me réjouissait. Alors que nous étions attablées au café bistro du Musée d'art Contemporain, elle me fit part d'un rêve. Une jeune fille de 17 ans, découvrant dans un chalet de Lanaudière un 33 tours de Tchaikovsky: le Concerto numéro 1 pour piano. L'interprète, un jeune pianiste venant tout de juste de remporter son premier prix à Moscou. Ce jour-là, émue par cette pièce, elle se jura qu'elle irait entendre ce virtuose. Quelques années plus tard, alors qu'elle travaillait à New York, elle découvre qu'il se produit à Carnegie Hall. Vous imaginez le prix des billets ainsi que l'Everest qu'elle devra es

L'âme du monde

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Toutes les raisons de festoyer sont bonnes. Aujourd'hui, c'est la création de ce blogue. Trois ans déjà. Quelquefois, je sais à l'avance ce dont je vous entretiendrai. D'autres fois, l'actualité, les rencontres du moment deviennent mon inspiration. Chaque fois le même plaisir à être assise devant cet écran, à dire, à raconter. Vos mots, vos commentaires alimentent ma réflexion. Je suis avec vous sans que je vous voie, sans vous entendre.  Je vous parle avec mon coeur. Je vous livre mon âme. Parlant d'âme, il y a un livre qui m'a profondément touchée. Il s'intitule L'âme du monde de Frédéric Lenoir. J'ai envie de vous entretenir de celui-ci en ces jours où la Corée joue les bras de fer. En résumé, il est question d'imminence d'un cataclysme planétaire où sept sages venus des 4 coins du monde se réunissent dans un monastère pour transmettre à deux jeunes adolescents, les clés de la sagesse universelle. Au-delà des divergences cultur

Faudrait bien que...

Il faudrait bien que... phrase que nous nous répétons si souvent mentalement pour tant de choses à accomplir. Ces petites choses qui feraient que la vie nous semblerait meilleure. Louise Gendron, dans le numéro de Châtelaine d'avril 2013, nous a dressé sa liste d'exigences à son endroit. Je me suis amusée à trouver un dénominateur commun. Ouf! Perdre cinq kilos . Pas si loin de la cible, il suffit de se peser le matin et en fin de journée, on y est presque. Ne pas dépasser cinq verres de vin par semaine. Bon... mon barème c'est Éducalcool. Mais... si je m'y mettais, je perdrais peut-être les deux kilos manquants. Appliquer de la crème de nuit tous les soirs. Moi, je pense surtout à me démaquiller avant de sombrer dans les bras de Morphée. La crème de nuit c'est comme jouer l'Extra. Utiliser la soie dentaire une fois par jour. C'est ce que je me dis après mon rendez-vous chez le dentiste et... la mémoire est une faculté qui oublie sauf qu