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Affichage des articles du 2014

Ces cartes de voeux, un cadeau précieux

Elles sont blanches, rouges, vertes, Elles patientent dans l'attente d'être ouvertes Porteuses d'un message de paix et d'amour Elles sont déposées dans votre boîte aux lettres Vous les cueillez d'une main émue Les retourner pour connaître leur venue En les ouvrant vous vous attardez à l'image Vous poussez plus loin votre découverte Un sourire, une larme se dessine sur votre visage Il y a les amitiés fidèles qui reviennent chaque année Il y a la famille qui se manifeste Il y a les commerciales pour souligner la fidélité. Ce temps de l'année pour se dire, Ce temps de l'année pour prendre le temps, Une façon de dire que l'on est important Les traditions ont changé, Les boîtes aux lettres se sont délestées Les boîtes courriels sont devenues plus achalandées À tout dire, ce qui est important C'est le contenu pas le contenant De précieux cadeaux pour la vie durant !

La dernière fois où...

La dernière fois où... j'ai été émue n'existe pas. Il n'y a que des dernières fois, à commencer par ce matin en regardant le givre à l'extérieur. Hier, mon cœur s'est glacé en  entendant le massacre de ces jeunes enfants Pakistanais. Chaque fois, je me demande comment l'âme peut s'habiller d'horreur. Un mystère de la vie. Le yin et le yang, le bien et le mal.    La dernière fois où... j'ai été émue, c'est cette nuit en lisant un message qu'un ancien collègue enseignant m'avait écrit suite à une rencontre impromptue à l'épicerie du coin. Il me parlait de mon honnêteté et de mon intégrité. Cela m'a fait du bien d'être reconnue.   La dernière fois où... j'ai été émue, c'est hier à l'annonce de la rémission de ma bonne fée. Le chemin de la guérison n'est pas terminé, mais elle affiche une détermination qui suscite mon admiration. La chance est avec elle, elle a trouvé un donneur pour sa greffe de moelle. S

Qui êtes-vous?

Il y a de cela quelques années, j'ai lu  La psychogénéalogie , transformer son héritage psychologique , un livre où il est question de contrat.  Il a été le déclencheur de l'écriture de mon deuxième livre où je rends hommage à ma famille maternelle. Le thème en est le pardon. Sur le plan transgénérationnel, le pardon permet la reconnaissance de tout ce qui a vraiment fait partie de notre histoire. De quel contrat avais-je hérité ? C'est en lisant l'article paru dans la revue Relations relatant l'histoire du village de Saint-Rémi d'Amherst et de ses habitants que j'ai compris. Compris quoi allez-vous dire?  J'ai compris pourquoi j'ai une intolérance profonde à l'injustice,  d'où me vient mon côté Jeanne d'Arc des temps modernes et que vous dire de l'indignation que j'ai ressentie pour les miens et les familles de ce village.   J'ai mieux saisi l'impact, les répercussions sur la vie de ma grand-mère. Nos enfants ig

Mon salon du livre

Aujourd'hui, le Salon du livre de Montréal ouvre ses portes. Ne me cherchez pas... je n'y serai pas, car je ne suis pas une personnalité connue. Comme je publie à compte d'auteur, ce sont les maisons d'édition qui occupent cette vitrine. Mais comme le disait Louise Gendron dans un numéro de Châtelaine à mon sujet, je suis heureuse... comme ça, pour rien.   Si j'écris aujourd'hui, c'est que les livres ont toujours été mes fidèles compagnons et la lecture mon plaisir solitaire. Mes premiers livres étaient de la collection Tout connaître offerts en promotion avec les achats d'épicerie. Quand j'ai appris à lire à l'âge de 5 ans, les portes de la littérature se sont ouvertes devant moi. J'étais avide de découvrir le monde et avec Tintin j'ai été bien servie.   Vers l'âge de 7 ans, je suis devenue commissionnaire pour ma mère. Ma destination, la librairie du quartier où j'allais lui quérir les titres qu'elle avait chois

Sois forte

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Depuis quelques jours, son téléphone ne cesse de sonner, ses proches sont très soucieux pour elle et ... pour l'encourager, ils lui disent : sois forte . Ce ne sont pas vraiment les mots qu'elle voudrait entendre. Pour une fois dans sa vie, elle aimerait pouvoir leur dire qu'elle a la chienne, qu'elle a peur, que cela lui remue les entrailles. L'aventure qui s'annonce n'a rien de folichon, l'issue pouvant être la mort. Une leucémie aigüe... du jamais vu.   À 52 ans, ma bonne fée ne baissera pas les bras, ce n'est pas dans sa nature, mais pour une fois dans sa vie, elle devient sa priorité. Tout a commencé par ce voyage en France et en Grèce où elle avait convaincu son homme de cœur depuis plus de 30 ans à faire la grande traversée. De par les réseaux sociaux nous étions plusieurs à être du voyage. Le ciel bleu de la Grèce, difficile d'y résister. Puis  une mauvaise grippe, le retour au pays, toujours la toux et des ganglions qui s'animen

J'ai un A

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Elle écoute distraitement les publicités télévisées. La dernière retient son attention, celle de la BMO. Des parents font vivre plusieurs expériences sportives à leur enfant. Ce dernier n'est manifestement pas doué, il semble même souffrir d'un déficit d'attention. Dans sa joie de démontrer à ses parents qu'il réussit, il trébuche et affiche fièrement une évaluation où il a obtenu un A. Son sourire est éloquent.  Elle ne peut s'empêcher de penser à tous ces parents, qui ne verront jamais un A sur un examen, un travail de leur enfant. Non pas parce qu'ils ne croient pas en leur réussite, non, ils savent que la définition qu'en donne notre société ne sera jamais celle que leurs enfants vivront. Pourquoi? Parce qu'à la loterie de la vie, ils auront été moins choyés. TDAH, TED, des mots courts, lourds de sens, une hypothèque pour la vie.  Le regard des autres indiquant que l'enfant n'a pas les comportements attendus, elle connaît. L

Kaléidoscope automnal

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Après le tumulte des derniers jours, un peu de ressourcement s'impose. La nature est toujours ma fidèle alliée. J'ai envie d'une promenade en forêt, pour humer la terre humide, les feuilles qui trouvent leur dernier repos au sol, admirer les coloris uniques à cette saison, voir le ciel se transformer de minute en minute et des nuages imposants filant selon la vitesse du vent. Ma destination: Le parc des Chutes Monte-à-Peine. Parc peu connu, dans la région de Lanaudière. Une randonnée de 5 kilomètres, débutant au pied des chutes. Un bruit apaisant, vivifiant, qui me dit que ma vie s'écoule avec cette force, ce débit. Je me sens vivante. Une femme arrive avec son chien, ma gorge se noue. J'ai la nostalgie de mon compagnon Milas. Je me mets à rêver ... adopter un chien. Je dis bien rêver. Un bâton sera mon pèlerin pour cette randonnée, un peu particulière. Parcours dans les bois à suivre la rivière, une prairie tout juste enrichie de fumier, une ascension vers une

Juste un numéro

Je suis comme les arbres dont la sève se met en dormance à l'automne, ma tension artérielle devient plus lente, affectée par les rythmes circadiens. Cela fait plus de quinze ans que je vis ce yoyo automnal tant bien que mal avec des étourdissements et une pression qui joue du presto pour se stabiliser quelque temps plus tard.   Lundi fin de journée, je me sens étourdie. Beaucoup plus qu'à l'habitude. Je reprends un comprimé, sans succès. Je m'allonge espérant que ma pression se calmera le pompon. Elle ne veut rien entendre et commence à me donner des lectures à hauteur de 200. Là, le cœur s'emballe et tourne à plein régime. Je suis seule, j'ai peur de m'évanouir. En fait, j'ai peur de mourir, et cela, pour une deuxième fois en moins de quatre jours.   911...! Les policiers sont les premiers arrivés, préparent mes effets pour une visite à l'hôpital, car dans leur tête, il n'y a pas de doute. Les ambulanciers sont sur place quelques minute

Le petit canard qui pédale

Il était une fois un petit canard qui à sa naissance avait vite compris que pour survivre, il lui fallait ne pas exposer sa vulnérabilité. C'est ainsi qu'au fil de sa vie, des événements, le petit canard semblait nager insouciant, traversant la vie, son adversité sans que personne ne soupçonne qu'à certains moments, il pédalait à une vitesse défiant le speeodomètre. Quand les gens le croisaient, tous lui disaient qu'il était zen, au-dessus de la mêlée.   Depuis quelques mois, le petit canard pédale. Il alterne entre des périodes de sprint et de repos, plus conscient, qu'il prend de l'âge. Il ne veut surtout pas y laisser sa peau. La peau de canard n'est pas très prisée par les temps qui courent. À la bourse de la vie, si le petit canard n'arrête pas de pédaler, il ira droit au fond de la marre. C'est bien ce qu'il a failli lui arriver vendredi dernier.   Alors qu'il était seul pour prendre son repas du midi, notre petit canard s'

La vita bella

"Mauvaise nouvelle probablement un lymphome... rencontre hématologue cet après-midi." C'est sur ce message succinct que je découvre qu'une de mes bonnes fées vient de se faire faucher. Quelques semaines auparavant, un crétin avait annoncé à une amie qu'elle avait un cancer du sang et qu'elle devait attendre la spécialiste. Quatre heures à se ronger les sangs, seule dans une salle d'attente à s'imaginer le pire, alors qu'il n'en était rien. L'angoisse... surtout quand depuis un mois tu fréquentes chaque semaine les urgences parce que ton corps s'emballe.   Ma bonne fée a réagi comme le personnage principal de Nouvelle adresse lorsqu'elle apprend sa récidive, elle ne rabroue pas sa meilleure amie dont le chéri a quitté le foyer conjugal, mais elle pose ses limites en regard des siens. Il y a deux ans, une urgence de vivre pour contrer l'angoisse de mourir, m'a incité à cette même période à prendre un vol au pays de mes an

J'ai moins peur de vieillir

- Cout'donc, quel âge elle a ? - J'sais pas, peut-être bien 80 ? - 80 , t'es sûre? La dame se retourne vers moi en quête d'une approbation. Je le sais-tu, moi quel âge elle a. Je me doute qu'elle a dépassé le cap des soixante-dix ans. Je fais le décompte dans ma tête. Mon père aurait 82 ans, il l'aimait beaucoup, tout comme nos monuments nationaux Félix, Ginette. J'essaie de me situer dans l'échelle du temps avec ses girls, Diane Dufresne, Louise Latraverse ou Forestier, je ne sais plus. Ce que je sais toutefois, c'est que cela fait plus de 30 ans que j'assiste à ses spectacles, que j'y ris, qu'elle m'émeut. Petite, énergique, avec une prose qu'elle seule maîtrise, elle m'épate.   Elle apparaît sur la scène, accompagnée de trois musiciens. Piano, guitare et contrebasse. Une toile en guise de fond de scène. Le temps ne semble jamais s'être arrêté sur son corps frêle. La mémoire parfois lui fait défaut, elle en ri

Milas n'est plus

Le tapis d'entrée est orphelin, notre compagnon des douze dernières années, Milas pas de classe comme nous le surnommions, n'est plus. Adopté à la SPCA, nous avions conservé son prénom. Quand tu vas chez le vétérinaire, le chat a une identité, une famille. J'ai bien rigolé la première fois qu'il avait été appelé avec notre nom. Nous les appelons animaux de compagnie, mais ils sont plus que cela, ils font partie de notre famille. La preuve, la place qu'ils prennent dans notre répertoire photo, dans notre quotidien, dans nos vies. On s'attache à ces petites bêtes.   Chaque pièce de la maison est empreinte de souvenirs. Il y a le sofa du salon, où à l'heure des émissions télé, il venait se lover tout contre moi, jamais sur moi. Milas avait la nature sauvage de sa maîtresse, ne l'approchait pas qui voulait. Souvent lorsque la sonnette d'entrée retentissait, on le voyait déguerpir pour ne revenir qu'une fois les visiteurs partis. Les amoureux d

Le caritatif aux enchères

Ding dong! Il y avait longtemps que la sonnette d'entrée n'avait pas retenti. J'ouvre la porte. J'ai devant moi une belle dame souriante, un foulard vert sur la tête, une affichette au cou déclarant qu'elle est dûment autorisée. Autorisée à quoi? À me solliciter pardi! J'ai oublié de vous dire que la dame est d'origine africaine. Le but de sa visite? M'inciter à donner 1$ pour une bouteille d'eau à je ne sais qui. Je décline et referme poliment la porte. Le dimanche précédent, c'était les témoins de Jéhovah, sourire tout aussi avenant qui me remettent un feuillet m'invitant à consulter leur site Web.   Y a pas à dire, il faut suivre le courant, utiliser les nouvelles technologies. Puis, il y a ce nouveau défi qui me laisse de glace. Nous assistons à une foire du don. Qui dit mieux? Donner est devenu politiquement correct. Le caritatif s'invite dans nos vies par la télévision, les réseaux sociaux, les envois postaux, le téléphone. Nos

Sur les verts

Qui dit golf, dit nouvelles rencontres. Certaines sont plus agréables que d'autres. Des Basses-Laurentides à la Montérégie, la faune diffère. Parfois nos premières impressions sont trompeuses. Comme ces deux gars, prestataires de la CSST. L'un avait une mince queue de cheval bouclée, un crâne dégagé, la tenue négligée, la bouche édentée. Il jouait avec une précision étonnante. L'autre, tout aussi costaud, avait un peu plus de difficulté à se mouvoir tout en étant aussi bon golfeur. Sans doute le plein qu'ils avaient fait tous les deux y était pour quelque chose: deux bières et un joint pour le premier neuf ...!   Le dimanche suivant, notre quatuor improvisé est composé d'un courtier immobilier dont la sonnerie du cellulaire imite le cri du canard. L'autre joueur? Je ne sais plus ce qu'il faisait  comme métier, mais il était là pendant que sa visite magasinait. Son impatience s'est manifestée dès le premier trou, en premier lieu à l'égard du cou

Salut la matante

J'évite une averse soudaine pour me rendre à la galerie. Tout près de cette adresse, jadis une collègue de travail y résidait. Je connais aussi très bien le quartier pour l'avoir fréquenté à un moment où il était moins branché. Je reconnais cet air de famille. Une belle tignasse brune, bouclée qui tourne son regard en ma direction, un point d'interrogation au front.   Je lui explique le but de ma visite. Justement, elle allait m'appeler dit-elle. Je suis venue sous les recommandations de sa tante, ma grande copine, qui m'a laissé un message FB suggérant que mon statut d'auteure caritative pourrait intéressée la nièce. À voir son air, il n'en est rien. Je lui fais l'effet d'une matante.   Avant de lui rendre visite, je suis allée voir son site internet afin d'évaluer s'il pouvait y avoir un partenariat possible.  Une galerie d'art contemporain qui a pour but de promouvoir les artistes professionnels en créant un espace propice aux

Découvrez le trésor

En route vers la Mauricie. Notre hôte nous avait invités à emprunter une route vallonneuse afin d'y observer la nature, les champs où les récoltes se dessinent, le foin attendant d'être battu, quelques bêtes et...des lacs. Lac long, lac vert, lac... le Québec est le royaume des lacs avec des appellations qui peuvent confondre les touristes. Chaque endroit est  unique, la flore aquatique diffère, les associations de propriétaires foisonnent depuis l'épidémie des algues bleues, ils sont devenus écolos.   Nous voilà enfin à destination. Le chalet... disons une maison de campagne qui a eu pour appellation un chantier. C'est chose du passé, notre hôte, une collègue retraitée douée pour la rénovation y a entrepris une restauration complète. J'ai été séduite par ce vieux poêle trônant dès l'entrée, me rappelant celui de mon grand-père. Une grande pièce fenestrée, des berceuses pour contempler le lac beau temps, mauvais temps. Voilà trois femmes qui trois jours dur

Réunions de famille

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Dimanche, journée splendide, nous partons bruncher. L'occasion? Non... pas la fête des pères mais les 80 ans de mon oncle paternel. D'ordinaire, c'est ma cousine la biscuitière qui prend charge de l'organisation des fêtes, elle est douée pour cela. Cette fois, c'est l'affaire de tous. Nous arrivons à l'Auberge Godefroy un superbe endroit. À l'entrée, nous nous étreignons, cousins, cousines et les enfants de ces derniers.   Les réunions familiales s'espacent sur le fil du temps. Il faut plus souvent des funérailles pour nous rassembler et encore...La famille de mon oncle, c'est ma famille par extension.  Ma sœur et moi avons toujours senti que nous faisions partie de la famille d'oncle Henri. Ma tante a souvent été une oreille, un guide pour moi et une amie pour ma mère. Quand je pense à elle résonne en mes oreilles son expression favorite: Que veux-tu, ma chère enfant . En tout temps, j'y ai toujours été bien accueillie, bien nourrie

De quoi avez-vous peur?

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Alors que j'assistais à une conférence récemment, cette phrase  ne cessait de résonner dans ma tête. Spontanément, je dirais: peur du ridicule même si nos mères s'évertuaient à nous dire qu'il ne tue pas, peur de mourir aussi, peur de perdre ceux que j'aime, peur de perdre mon autonomie,etc. En voilà bien des peurs à faire peur. En fouillant dans mes écrits, j'ai retrouvé des réflexions en lien avec un livre intitulé : Ces peurs et ces désirs qui nous gâchent la vie. Je vous partage celles-ci en vrac et je vous invite à oser vos rêves, question de vous poser. 1. Quelles sont les expériences qui me donnent de l'énergie et qui me mettent le vent dans les voiles?  Quand je partage des moments heureux avec mes proches,  que je voyage, que j'écris  ou que je marche. 2. Quel triomphe a été le plus significatif pour vous? Quand je suis montée sur la scène pour ma collation des grades et que mon cadet a crié : Bravo maman! J'ai souhaité secrètement

Voyeuse

Je l'avoue, j'ai un vilain défaut... je suis voyeuse. J'aime m'asseoir dans un endroit public, observer les gens, m'imaginer leur vie. C'est ainsi que j'ai occupé une grande partie de mon week-end. Le tout a débuté par un souper dans un bistro à Boucherville, fréquenté par une clientèle de quartier. Une faune un peu éclatée en ces fêtes gourmandes. Le proprio au look dépeigné, la chemise sortie du pantalon, fait un peu faux négligé. Attention de ne pas s'y méprendre, aucun détail ne lui échappe et son personnel déambule dans la salle à une cadence militaire.   Beaucoup de femmes, quelques couples et... l'alcool qui délie les langues. Des sujets chauds parviennent à nos oreilles. Je suis avec mon homme de cœur et nos avis divergent sur ce qu'un homme observe avant tout chez une femme. Lui dit les jambes, moi je dis, les seins. Une recherche internet plus tard, nous avons tous les deux en partie raison. Je parle du look des femmes qui se disti

Chère docteure

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Voilà! Cette fois, c'est notre dernier rendez-vous. J'ai bien failli le manquer. Google n'a pas fait son job, il devait m'alerter pour me signifier ton départ. C'est toi qui l'as fait, t'insinuant trois fois au cours de la même journée dans mes pensées. Avant d'aller au lit, j'ai fait ma recherche internet pour découvrir que tu nous avais quittés le lundi 19 mai. J'ai compris aussi que j'étais du nombre de tes premières patientes lorsque tu as commencé ta médecine puisque deux années d'âge nous séparent.   Ta sœur m'a dit que le 19 mai était la date anniversaire du mariage de tes parents et du décès de ta mère.Toi, la 7e des filles celle qui porte un don, le tien fut de soigner le corps, le cœur et l'âme de tes patientes. Je suis allée au salon funéraire pour un dernier hommage, pour honorer ta mémoire en remettant à tes enfants mon dernier livre où j'ai écrit un texte qui exprime mon attachement pour toi: Chère patient

65 ans plus loin

J'ai rendez-vous avec elle à 14h. Nous sommes un peu à l'avance. Bien que je connaisse son nom de jeune fille et de femme mariée, je mets un certain temps à repérer le numéro de l'appartement. Une résidente vient nous ouvrir. Nous cherchons le préposé à l'accueil. C'est lui, qui nous dit: vous cherchez quelqu'un? Oui et je nomme son nom. Ils sont tous deux à la porte de l'ascenseur, nous montons avec eux. Elle m'avait avisée qu'elle se déplaçait difficilement suite à un AVC. Je ne suis pas en pays inconnu avec la chaise roulante, la marchette, le bain et la toilette adaptée. Ma réalité professionnelle rencontre ma réalité personnelle. Elle a la gentillesse de me recevoir, moi la petite fille de sa tante Johanna. Elle s'étonne du comment j'ai réussi à obtenir ses coordonnées. Je lui explique, Facebook, une nièce qui a répondu à ma demande et m'a transmis son numéro de téléphone. Elle me parle du directory. Cela me fait sourire, il y a

Mes tantes

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Mes tantes, figures maternelles par procuration, ont été signifiantes dans ma vie. Une tante, c'est le parent qui ne te juge pas, l'oreille attentive qui te réconforte quand tu en as besoin.  Je suis chanceuse, elles furent quelques-unes à jouer ce rôle, tant du côté maternel que paternel.   La première à faire son entrée dans ma vie est Jeanne, la sœur de mon père. Ma mère lui avait fait parvenir une photo de moi pour lui signifier la paternité de son frère. Notre ressemblance est saisissante.    Elle fut ma première marraine quatre années durant, jusqu'à ce que la mort l'emporte. Je lui dois mon amour de la musique. C'est elle qui m'a offert mon premier piano, mon premier accordéon.  Femme indépendante financièrement, tout comme mon autre marraine, ces deux femmes sont devenues des modèles, très tôt dans mon enfance. Edna, la marraine de ma mère également, est celle qui a organisé le grand déménagement de la famille de St-Rémi d'Amherst à la grand

Qu'allez-vous faire ce soir ?

Voilà une question en apparence anodine. Je m'entends répondre: souper avec une amie. À tout le moins, c'est ce que me suggère le nom apparaissant sur mon cellulaire. En fait, je n'en ai aucune espèce d'idée, parce qu'à 17 heures le soir, la question ne se pose jamais. À cette heure, mes fesses reposent dans mon fauteuil de directrice en raison d'une heure de pointe qui me faire perdre du temps.   Deux fois cette semaine, j'ai fait l'école buissonnière en raison de rendez-vous personnels.   Je me suis sentie comme monsieur et madame tout le monde en allant chercher mon nettoyage, en faisant mes courses à l'épicerie. Enfin, j'ai pu apprécier le confort de mon foyer aux coups de 18 heures! J'ai poussé l'audace jusqu'à ouvrir une bouteille de rosé et à m'asseoir au jardin le temps d'admirer les nouvelles pousses. Pendant ce temps, les oiseaux picoraient la pelouse à la recherche de vers. Malgré ma bonne volonté, j'ai dû

Je me souviens

Les élections sont passées, ma déception s'est amenuisée. Le temps file, l'urgence de la souveraineté s'est estompée, mais... pas l'amour de ma langue. Je suis indignée par l'absence de mémoire de mon peuple dont la devise est: Je me souviens . Désabusée de ces campagnes électorales où le théâtre s'invite, où les politiciens débitent les textes que leurs grands stratèges ont concoctés. Cette campagne électorale avait la couleur du vide. Tout pour sauver la face. Chacun ne pouvant prétendre faire patte blanche hormis peut-être Québec Solidaire. Des véritables enjeux, ceux liés à la santé, à l'endettement de la classe moyenne... tous ont esquivé le sujet.  Le grand étonnement: la percée de la CAQ dans le 450.  Ces banlieusards ont bien compris le message de Legault, car ce sont eux les contribuables qui payent pour les autres. Et la commission Charbonneau... la démonstration a été faite que des ripoux à toutes les strates de la société corrompent le s

Le vilain petit canard-bis

M'y voilà! Je ne pensais pas y retourner si vite. Cette fois, ma perception est différente. L'endroit est familier. J'ai l'étrange sensation d'être chez moi avec toutes ces  sculptures, ces œuvres exposées sur les murs. C'est la fin de session. Ce monde c'est aussi le mien, celui de la création. Tout au long de ces journées, les gens parlent de moi comme de l'artiste, celle qui danse (je l'avais oubliée celle-là), qui écrit, qui chante, qui joue du piano, de l'accordéon, qui dessine. Tout au cours de cette longue traversée, c'est ainsi que j'ai appelé ce séminaire, j'ai compris qui j'étais. Comme le dirait notre formatrice, je ne suis pas venue suivre ces formations par hasard... J'étais encore le vilain petit canard. Je ne l'ai découvert qu'au dernier jour où j'ai réalisé que mes compagnons étaient tous musicothérapeutes. En tout temps, j'ai senti que je faisais partie des leurs. Nous étions 12, comme

Un luxe qui fait du bien

Avec cet hiver qui n'en finit plus, comme plusieurs j'ai besoin de me requinquer. Je tergiverse entre un séjour au soleil ou dans un SPA. Je me dis que le soleil va tout de même finir par se pointer le bout du nez. Optimiste va! Mon choix se porte vers le SPA Santé Eastman.Trois jours à me faire bichonner, à oublier le quotidien avec la montagne pour décor.   J'ai droit à une consultation personnalisée avec mon forfait. La kiné me parle d'objectifs, de buts. Ces mots me donnent de l'érythème, je planifie à longueur d'année. Là, je veux que l'on me prenne en charge, que l'on soigne mon corps. Au diable la dépense, je le mérite bien. Après le smoothie et la transmission de sa recette, une validation des soins adaptée à mes besoins, une visite des lieux s'impose.   Arrêt à la thermothérapie. Sauna infrarouge, douche froide avec bruine à la menthe poivrée, hammam et... les bains froids. Un truc pour s'immerger, compter de 1 à 7. Je ne suis pa

Norman, le gérant

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Il était apparu au seuil de la porte de notre salle de conférence et m'avait dit: C'est toi Ginette L... Puis il y a eu ce party de Noël, chez une de nos collègues. Il est venu s'asseoir à mes côtés et nous avons découvert que nous avions habité le même quartier, fréquenté les mêmes lieux et des connaissances en commun. Ce soir-là, nous nous sommes apprivoisés et avons scellé notre amitié.   Quelques mois plus tard, une pause santé, il prend le relais avec une collègue. À mon retour, j'assiste à un amour naissant avec sa douce Francine.  C'est bien à ce moment que j'ai vu son vrai visage, celui de l'homme aimant qu'il était. Nous avons partagé beaucoup de moments complices. Quelques dîners où les pastas étaient à l'honneur sur ma terrasse. Une fois, m'étant endormie dans ma balançoire, il avait pris charge du groupe. Nous formions une belle équipe.   Je n'ai jamais retrouvé une telle complicité professionnelle. Toujours en train de

Etat de choc

Un après-midi de printemps, alors qu'elle discute avec des collègues, elle ressent un malaise. N'eût été l'intervention rapide de l'un d'eux, elle ne serait plus de ce monde. Réanimée à plusieurs reprises, elle sait qu'elle l'a échappé belle. Depuis, chaque nuit, la peur de la mort lui donne un rendez-vous qui n'a rien de galant. Elle tente tant bien que mal de surmonter sa peur, mais son quotidien lui rappelle l'événement. Surmenage, décès d'un proche, embonpoint, elle ne sait que penser aux autres. À présent, il lui faut se choisir.  Elle est en réadaptation, prend soin d'elle, de son alimentation et... apprend à dire non.   Un dimanche de février, l'élu de son cœur tire sa révérence sans crier gare. Pourtant plus jeune qu'elle, elle se dit que la vie est injuste. Elle se voyait vieillir avec lui. Pour lui, elle avait quitté un mariage confortable, mais ennuyant. Lui, il était la vie, il savait pimenter le quotidien. Il n'e

Trilogie culturelle

L'hiver qui n'en finit plus, la froidure, le soleil qui se fait désirer et... pour passer le temps, quoi de mieux que d'assister à divers spectacles. Le premier en liste: Luce Dufault. J'ai déjà écrit sur le sujet, il reste que je ne me lasse pas de cette artiste qui a su demeurer vraie malgré les succès. C'est toujours un réel plaisir de la retrouver avec ses musiciens, sous le signe le complicité. Avec les années, sa voix a pris de la maturité, elle est toute en rondeur et ses interprétations nous laissent soufflés. Nous connaissons son affection pour Etta James, mais... que dire de sa version At Last . Frissons assurés.   Dans un tout autre registre, un soir de semaine, j'étais au Dix30, cette fois pour Nanette et Dick. Soixante-huit ans bien sonnés tous les deux, il fallait voir l'énergie avec laquelle ils se sont donnés pour ce spectacle où la moyenne d'âge avoisinait la soixantaine. Il y avait quelques exceptions comme cette jeune voisine qui

Petit pot de biscuits 2

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Petit pot de biscuits 2 a été officiellement lancé le 23 février 2014 à la Galerie d'Art de Blainville où  plus d'une centaine de personnes étaient présentes. L'évènement fut un franc succès permettant d'amasser 1500 $ au nom de l'Association pulmonaire du Québec.  Pourquoi  remettre la moitié des ventes à l'Association pulmonaire du Québec? Mon grand-père et ses deux fils sont décédés de silicose laissant la famille de ma mère dans l'indigence. Mon père quant à lui est décédé d'emphysème. Voilà de bonnes raisons pour donner à cette association. Celle-ci propose des programmes d'éducation et d'accompagnement, de prévention rejoignant mes préoccupations de directrice d'un établissement scolaire dédié à la santé.  Bien que le livre soit à la mémoire de mon grand-père maternel, il se veut aussi un hommage à toutes ces personnes décédées après avoir travaillé à la mine de Saint-Rémi-d'Amherst.  Je vous invite à me découvrir, à dégust