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Affichage des articles du juillet, 2016

Le plus beau voyage

À l'âge de 50 ans, un cardiologue m'avait dit que j'étais chanceuse d'avoir atteint cet âge. Son commentaire m'avait profondément déplu. Une dizaine d'années plus tard, c'est un ophtalmologiste qui souligne que les petites mouches qui se promènent dans mon œil gauche sont synonymes de sagesse.    Une nouvelle dizaine s'est inscrite au calendrier de ma vie. Contre toute attente, je suis sereine. Je me trouve privilégiée d'avoir atteint cet âge honorable, qui plus est sur mes deux pieds et avec toute ma tête. Je me regarde dans le miroir, je constate le passage du temps, mais je le vis comme un second début. Je ne peux m'empêcher de penser à la pub mettant en vedette Nicole Germain pour promouvoir une crème devant contrer les ravages du temps. À présent, de nouvelles crèmes toutes plus performantes les unes que les autres occupent le marché. Le Botox et autre allié de la chirurgie esthétique ont plusieurs adeptes. Vieillir n'est pas dans

LA PERSÉVÉRANCE- Extrait de Petit pot de biscuits 3

Mon désir le plus cher était de reprendre mes études universitaires. J'ai fait plusieurs tentatives; la première en musique à l'UQÀM. Il y avait beaucoup de candeur, je dois l'avouer, dans cette démarche. À quoi ai-je vraiment pensé ? Certes, j'avais cru qu'en pratiquant mes pièces, j'avais de bonnes chances d'être admise.  J'avais oublié un élément important : un professeur pour me guider, me corriger.   Je n'ai jamais manqué de courage, cependant le matin de mon audition, j'étais dans mes petits souliers. J'entendais les autres candidats et je me disais que je ne serais jamais à la hauteur.  En effet, je ne fus pas retenue. Ce sentiment de rejet, de ne pas être estimée a refait surface.  Après l'école primaire où, année après année, mes résultats aux tests psychométriques étaient de plus en plus bas, ma piètre performance au secondaire, l'acceptation dans un CÉGEP au bas de la liste et à l'université dans un programme en bo

Écoute et observe

Nous sommes à Wendake. Notre guide, un grand érudit, nous entretient quant à l'utilisation du tewegan   (tambour amérindien). Pour apprendre à faire chanter le tambour, il faut écouter et observer. Ces deux mots s'immiscent en moi. Voilà, deux activités que je pratique depuis la tendre enfance.   À 4 ans, mon point d'observation est le balcon dont les dimensions sont de 4 pieds sur 6 pieds. Je surveille le va-et-vient des travailleurs du laboratoire en face, guettant leurs sorties afin de causer avec eux. Des questions, j'en ai beaucoup.  À 5 ans, mon territoire s'agrandit. Cette fois, ce sont les cuisines des voisines que je fréquente, notant leur façon de cuisiner, de faire la lessive. J'écoute les conversations téléphoniques de ma mère, celles des membres de ma famille lors de rencontres.   Ma mère disait que je n'écoutais pas. À vrai dire, j'étais plus souvent occupée à observer. Cela s'appelle ÊTRE. À quelques jours de mes soixante ans,