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Affichage des articles du 2012

La bénédiction paternelle

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Qui recevra la bénédiction paternelle, ce jour de l’An ? Une tradition en voie de disparition qui, à une certaine époque, réaffirmait l’autorité du père. Chez nous, l’autorité ce n’était pas mon père, mais ma mère. Cependant, durant quelques années, elle nous incita ma sœur et moi à solliciter notre père au petit matin du jour de l’An pour la traditionnelle bénédiction. Je revois mon père, ému comme tant d’autres pères, nous demander de nous agenouiller. Je me doute que ma mère lui avait un peu soufflé les mots. Ils devaient s’apparenter au message suivant : que le Bon Dieu vous bénisse, qu’il vous accorde la santé tout au long de l’année, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Mon père n’était pas très doué pour les prières et les rituels lui donnaient le motton. À nous aussi d’ailleurs. Ce moment marquait d’une belle façon la nouvelle année en attente de célébrer avec nos cousins, cousines et nos oncles et tantes du côté maternel. Le Jour de l’An, c’était c

Petit papa Noël

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Du haut de mes 3 ans, j'ai cessé de croire en ton existence découvrant mon cousin Jacques derrière sa fausse barbe blanche. Cependant ce Noël-là, tu n'avais pas oublié mon petit soulier. Ma maman attendait un enfant. Le plus beau cadeau de Noël qu'une petite fille pouvait recevoir, un frère ou une soeur à naître, comme le petit Jésus. Pour l'auditoire familial à cette occasion, j'avais chanté: Petit Jésus bonjour, mes délices, mes délices, Petit Jésur bonjour, mes délices, mes amours. J'ai rêvé cette nuit que j'étais au paradis. Petit Jésus bonjour, mes délices, mes amours Les années sont passées avec certains Noël plus tristes, d'autres, plus gais. Mon petit soulier a toujours été bien rempli.  Cette année n'a pas fait exception. J'y ai trouvé tous les beaux joujoux que je voyais en rêve. Ce livre qui me faisait tant envie, je l'ai enfin écrit révélant à autrui celle que je suis. Il m'a menée vers des lieux que je n&

Chère patiente

Je reviens d'un congé de maladie. Je vais bien maintenant. Je sais, vous vous êtes préoccupée pour ma santé. J'aimerais que le temps de consultation serve à vous écouter et vous soigner et non, pour raconter mon histoire personnelle. Merci de votre compréhension. Voilà le petit mot que la secrétaire m'a glissé à mon arrivée. Presque deux années s'étaient écoulées depuis notre dernière rencontre. Un véritable choc quand du jour au lendemain il n'y a plus de service au médecin qui vous soigne depuis plus de 25 années. Celle à qui vous pouviez dire, sans pudeur, sans peur d'être jugée les maux qui vous tourmentent prend une pause pour une durée indéterminée.  Je me suis sentie orpheline tout en me faisant du souci pour elle.  Mon médecin de famille n'a rien du médecin pour qui le chick chick compte. J'ai atterri dans son bureau il y a 28 ans à ma première grossesse. Référée par les filles de la Clinique des jeunes St-Denis, je lui ai expliqué tout e

La mémoire dans la peau

Vendredi, j'ai rendez-vous à l'hôpital Fleury pour le boulot et, m'en allant promener, je prends la sortie Salaberry en vue d'emprunter le boulevard Gouin. Ce boulevard où nous avons circulé maintes fois en famille pour la sortie dominicale. Ce moment où ma mère rêvait de la maison qu'elle habiterait, celle des Miron avec ses fontaines, ses jets de couleur. Un  jour, bien avant la venue des pistes cyclables, je partais en vélo visiter mes amis qui habitaient le quartier Nouveau- Bordeaux. Les jours de tristesse, de vague à l'âme, il me suffisait de poser mes pas près du parc Sommerville pour retrouver mon allant et ma quiétude. Le moment préféré, les soirs d'hiver, où je pouvais rêver en entrant dans les foyers des résidants sans y être invitée. Mais revenons, à ce vendredi où des tranches de ma vie s'allumaient dans ma tête sans que je les sollicite. Tout juste avant de tourner sur le boulevard Gouin au croisement de Salaberry, je me suis rappelé

Soleil de novembre

Le matin quand le soleil inonde ma cuisine, mon boudoir, je suis aux anges. J'ai le coeur qui sourit. Cette maison que j'habite depuis plus de 20 ans est mon havre. Elle a été choisie en raison de l'orientation du soleil, ce au rythme des saisons. Ce matin, mon coeur s'est souvenu du soleil de novembre il y a trois ans alors que mon corps n'allait pas très bien.  Pendant quelque temps, il fut mon réconfort, ma douceur. En sa compagnie, j'ai médité, marché, écrit, dessiné, joué du piano pour mieux me retrouver. Ce matin, quelques flocons valsaient ici et là, annonçant la froidure à venir. Le soleil les faisait miroiter comme de belles étoiles dans un ciel d'hiver. J'étais bien emmitouflée, profitant de ses rayons pour mieux goûter ces moments de quiétude après des semaines bien mouvementées. En novembre nous honorons la mémoire des êtres chers. Plusieurs aimeraient passer go pour arriver en décembre. J'ai sous les yeux le mot de ma copine

L'éthique élastique

Prise en otage sur la route cette semaine en raison de nombreux accidents, la radio m'a accompagnée durant ces longs moments. La commission Charbonneau, comme un mauvais feuilleton, soulève les côtés retors du monde politique municipal. J'ai parfois l'impression en entendant ceux qui ont témoigné, que je suis au théâtre, dans une pièce de Molière et que bientôt j'entendrai le mot: rideau.  J'ai hâte que l'on en finisse avec tous ces ripoux à qui nous donnons audience et qui... ne seront probablement pas gênés par la justice. C'est aussi une occasion pour tous de faire un cours de politique 101. À la seule différence, vous n'aurez pas vos unités de formation. Il faut voir comment Monsieur Applebaum a réussi à se faire élire comme maire par intérim à Montréal. Alliances et vote secret ! C'est sans compter le nouveau ministre de l'Environnement qui va faire de l'ingérence auprès du BAPE. Devrais-je dire innocence? Il y a de cela quelque

Jour du Souvenir

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Drôle de hasard que cette réunion familiale le jour du Souvenir!  Mais bon... puisqu'il faut un moment convenant à la majorité, cette date fut arrêtée. En juin dernier, nous nous sommes retrouvés pour le décès de mon cousin. Les retrouvailles se faisant toujours à cette occasion, je suis passée du voeu pieux à l'action où chacun dit: ce serait bien agréable de se revoir. Vous savez ce que c'est, nous avons de bonnes intentions et le temps file. La dernière rencontre familiale festive remonte à presque 20 ans et devinez où ? Eh oui, c'est tout entendu, chez moi. J'ai hérité des talents d'organisatrice de ma marraine qui lorsqu'elle vivait nous réunissaient tous au Jour de l'An. J'ai entendu un de mes cousins dire que sa mère enrageait de devoir quitter la fête pour aller célébrer dans la famille de son mari. Malgré le fait que ma famille maternelle dénombrait 16 enfants, à ce jour plus aucun n'est vivant.  À notre façon aujourd'hui,

Les yeux sont le miroir de l'âme

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Cette semaine, j'ai eu la chance d'être invitée au lancement de la chanson-thème du Fonds Espoir CHU Sainte-Justine: " J'ai trouvé un trésor". Cette chanson thème a pour but d'apporter un soutien financier supplémentaire à la recherche sur les cancers pédiatriques et surtout, créer un sentiment d'appartenance pour toutes les familles touchées par la maladie. À notre arrivée, la maman de l'instigatrice de ce projet nous accueillait, rayonnante. Plus tard, timidement elle a pris la parole, nous entretenant de sa petite princesse. Valérie Boivin et Marc-André Fortin se sont présentés sur scène pour interpréter la chanson thème. Pendant ce temps défilaient des photos de Joanna. Ce qui interpellait mon regard et me troublait, c'était la lumière, la vitalité et la maturité de ses yeux. Une vieille âme qui n'était plus seule sur son étoile. Les yeux sont le miroir de l'âme qu'importe le fil du temps. S'il y a un réconfort à vie

Dire

Je viens m'adresser à vous accompagnée de ma fidèle Blanquette de Limoux . J'adore les bulles, pour les verres allongés dans lesquels elles reposent, pour l'esprit festif qu'elles avivent chez moi. Il y a matière à célébration. Je vous écris mon centième billet d'humeur. Qui l'eut crû ? Lorsque j'ai commencé ce blogue, j'ai voulu reprendre le fil de ma vie, renouer avec ce qui a toujours été au centre de mes passions, la communication, les mots. Je vous ai adressé à vous, chers lecteurs et lectrices, mes pensées du moment. J'ai partagé mon enfance. Je vous ai fait des confidences. Je me suis livrée sans pudeur moi qui suis assez pudique. Vous m'avez lue, vous avez commenté. Je me suis permis quelques éditoriaux à saveur sociologique. La vérité? C'est que de vous savoir là semaine après semaine, à me lire est source de grand plaisir et réconfort. Bien que je n'aie pas l'occasion de vous rencontrer aussi souvent que je le souha

Je vous ai apporté des bonbons

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Cette semaine, par ce bel après-midi d'été indien, la chaleur étouffante de mon bureau m'a fait sortir de ma tanière. J'avais besoin d'un bol d'air frais. De belles peppermenthes roses se sont dressées sur mon chemin. Une conversation s'ensuivit avec les personnes présentes, chacune y allant du plaisir que procurent les bonbons avec un clin d'oeil à l'enfance.  Je me suis rappelé le salon de madame Payette la propriétaire pour qui mon père effectuait divers travaux d'entretien. Pendant que je l'attendais sagement assise au salon, cette dernière me faisait déguster des peppermenthes . Parfois elles étaient blanches, d'autres roses. Mes préférées demeuraient celles en sucre glacé, rondes avec un fondant à la menthe à l'intérieur. Ce souvenir m'a rappelé le bonheur d'accompagner mon père. Ma soeur et moi l'attendions avec fébrilité au retour de son travail. Dès que nous apercevions sa voiture, logées à la fenêtre de n

Les cocasseries

Depuis ma tendre enfance, j'ai l'art de me mettre les pieds dans les plats. Une seconde nature, une Gaston la gaffe version féminine... Alors, tant qu'à y être aussi bien vous partager mes mésaventures qui j'en suis certaine sauront vous faire sourire. Le consultant J'ai retenu les services d'un consultant spécialisé afin d'aider les propriétaires de commerce, dont j'ai la responsabilité, à augmenter leurs chiffres d'affaires. Pour l'occasion, nous louons une salle dans un hôtel prestigieux de la région. La formation est un succès, le formateur à la hauteur des attentes de tous. C'est un soir de février glacial, vous savez quand les voitures ont les vitres givrées et nécessitent un démarrage afin de pouvoir émerger sur les routes. La mienne s'emballe dès que je mets le pied sur l'accélérateur exécutant une belle figure de patin sur la glace. Nous sommes en 1992... les véhicules ne sont pas équipés de système antidérapage.  Ce

État d'âme

Elle est entrée dans mon bureau, les yeux embrouillés, ne pouvant retenir ses larmes, s'excusant de son débordement. Elle s'apprêtait à prendre la parole aux funérailles d'une amie chère, une collègue de travail. Elles étaient 7 amies qui depuis quelques années se donnaient rendez-vous aux longs congés automnaux. Des femmes mettant de côté momentanément leurs vies de couple, de famille, professionnelle pour partager. À peine trois semaines se sont écoulées depuis ce rendez-vous. L'amie n'a rien dit de son état. Elle était pleine d'idées un peu folles comme assister au mariage d'inconnus. Ce qu'elles ont fait. Depuis une année, elle se savait condamner et refusait tout traitement. Mon amie a encaissé le choc quand on lui a annoncé que son amie n'en avait plus que pour quelques jours, mais cet après-midi-là, sa peine la rattrapait. La seule chose que j'ai pu faire, c'est la réconforter, la prendre dans mes bras et l'écouter. Quelques j

Non-sens

IPhonemania Depuis 48 heures, tous les technophiles de la planète vivent un grand happening. On se bouscule aux portes des détaillants, on se crée des réseaux d'utilisateurs d'iPhone. En passant, je ne suis pas pour ou contre une marque, j'use de technologies, mais avec parcimonie et selon mes besoins. Comme le parodiait une station radio Montréalaise, la grande messe Apple rejoint plusieurs fidèles. Que l'on soit admirateurs de cette technologie ou non, cette frénésie masque une réalité moins festive, ce sont des travailleurs sous-payés, devant travailler dans des conditions inacceptables. On achète encore les petits Chinois quoiqu'on en disent, et bien d'autres, en encourageant ces nouvelles versions qui n'ont qu'un but, toujours plus de profits. La véritable question est en avons-nous vraiment besoin. Et puis, dites-moi, le jour où un krach informatique paralysera tous ces beaux gadgets technologiques, que les tweets ne pourront être, qu'a

Hommage à l'amitié

Depuis quelques mois le célibat est entré dans ma vie. Un état qui me sied. Nous sommes toujours en quête du grand amour, le vrai, celui qui nous fait chavirer tant et si bien que nous oublions celui qui nous porte jour après jour, année après année. Je parle de l'amitié. Un amour si précieux, qui nous permet de traverser diverses épreuves en se sentant portée par ces hommes, ces femmes qui prennent soin de nous, se soucient de nos états d'âme.  Je ne me sens plus jamais seule, car je sais que j'ai mes rendez-vous hebdomadaires avec ma copine de Saint-Rémi. Parfois, c'est le téléphone, d'autres fois, c'est le courriel. Je sais que si j'ai besoin d'elle, elle est toujours là pour moi au bout du fil. C'est mon ange gardien. J'ai aussi mon autre ange gardien qui m'accueille toujours à sa table, où la mise en place est soignée. Un plaisir pour les yeux sans oublier les grands crûs qui délectent nos palais. Elle veille quand je n'ai

Avant et après

Je viens de lire l'Actualité du mois d'août 2012, plus spécifiquement l'article de Chantal Hébert, Les prédictions estivales : le Québec en mode électoral. Son scénario numéro 4 est celui qui est le nôtre depuis le 4 septembre dernier, à quelques détails près.  Pour moi, il y a le avant et le après. AVANT Comme à mes vingt ans, j'avais le coeur gonflé d'espoir d'un Québec nouveau, solidaire, souverain. Pendant quelques années, mon âme féministe était présente sans affichage à outrance. Notre histoire est encore jeune. Nos jeunes sont ignorants de notre histoire collective. Que savent-ils de leurs arrières-grand-mères qui ont été confinées à un rôle de reproductrice? Mes deux grands-mères ont eu ensemble 28 enfants. Leurs enfants, mes parents, leurs frères, leurs soeurs? Un, deux, trois enfants. Ma mère n'était pas une femme indépendante financièrement, ni mes tantes. J'ai compris très jeune que si je voulais m'affranchir de cette dépendance, il

Dessine-moi la vie

Sa petite main bien calée dans la mienne, nous descendons vers le stationnement. Elle me cause, sautille sur les roches, glisse un peu. Je la retiens. Depuis plus de deux heures nous faisons route ensemble. Je lui dis qu'elle est comme une gazelle, qu'il faut bien prendre le temps de poser le talon dans la descente. Elle veut que l'équipe des bleus soit celle qui arrive en premier. Nous sommes avec son père, son grand-père et sa petite soeur. Elle sait que nous faisons équipe, car elle parle de l'équipe des filles, des bâtons bleus, fait le compte du nombre par équipe. Nous ralentissons un peu, la fatigue étant. Elle dit qu'elle perdure. Joli terme pour dire qu'elle perd et trouve cela dur. Nous avons une compagne de voyage dont elle me confie la garde. Reprenant sa menotte, la compagne se joint à nos mains. Pas dans cette main me dit-elle ? Elle veille sur sa compagne comme on veille sur un précieux trésor, une feuille cueillie durant la montée. Quand

Des tonnes de copies

Pour plusieurs, le retour à l'école aura lieu cette semaine.  Récemment, je partageais un repas avec des gens du milieu de l'éducation et la conversation a pris le chemin du plagiat. Bien que nos règlements soient assez explicites, nous devons année après année, revoir ceux-ci en raison de l'évolution des nouvelles technologies. Nous trouvons nos élèves très créatifs. Que celui qui n'a pas copié se lève! Les réponses écrites sur des cuisses où il suffit de relever la jupe, le jeu des effaces avec la complicité de collègues. D'autres, moins subtiles, dont je suis, prennent carrément le livre pour retrouver la page qu'ils ont bien visualisée et sont tellement absorbées qu'ils ne voient pas le professeur derrière leur dos. J'ai une élève qui a utilisé les toilettes du personnel et oublié sa calculatrice avec une feuille réponse glissée dans la batterie avec en plus, une coupure de journal l'identifiant. La résultante pour ces plagiats est zéro

PM

Je l'imagine ce matin, ouvrant les yeux, le coeur rempli de bonheur, se préparant mentalement pour le grand combat. Depuis près de trente ans, elle guerroie. Un bain pour se prélasser, détendre le corps avant de le confier aux mains expertes de son esthéticienne, de sa coiffeuse. La styliste viendra certes faire son tour optant pour une tenue inspirant confiance. Pour cette femme de famille modeste, sa détermination l'a hissée à des postes clés, dont 14 charges ministérielles incluant les finances, l'éducation, la santé. Vice Première-Ministre deux ans durant, elle a l'étoffe pour devenir Première Ministre. Les initiales de son nom l'y prédestinent. Elle peut mener le changement souhaité par la collectivité. Elle a démontré qu'elle savait se tenir debout, qu'elle était pour le Québec en nous invitant à choisir. Une page de l'histoire est en train de s'écrire, pour la première fois lors des débats télévisés, deux femmes nous entretiendront de le

Le bonheur m'a donné rendez-vous

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Je vous écris et tout au loin j'entends le bruit des vagues qui viennent se briser la grève. Un zodiac est de retour. Un seul passager. Une visite aux baleines? J'en doute avec ce vent qui murmure. Cet après-midi, un homme seul en planche à voile serpentait sur le fleuve un peu agité. L'aventure. Je comprends mieux d'où nous vient l'expression prendre le grand large. Je pense à cette aubergiste d'origine gaspésienne qui a joint sa destinée à un Breton. Il n'y a que les gens de la mer pour en comprendre d'autres. Depuis plus de 15 ans, durant la belle saison, elle ouvre sa maison, affiche son plus beau sourire, pour le bonheur des clients. La table est excellente, le personnel attentionné. Dès que l'on franchit le seuil, les effluves de la cuisine chatouillent nos narines et la salle à manger à elle seule vaut le détour. Le fondant au chocolat, hum! Un pur délice.  À l' Auberge du Grand Fleuve , les amoureux des mots ont de quoi se mettre sou

Un toi dans ma tête

Bien en place sur le frigo, un rappel des Jeudis Show. L'invité? Luc De Larochellière . L'endroit? À deux pas de chez moi, dans cet environnement bucolique que je fréquente depuis plus de vingt ans. Il y a quelques années, ce lieu était dédié en période estivale à des prestations artistiques de grande qualité. Changement de maire, nouvelles orientations, la culture ne fut plus au palmarès du Parc équestre.  Hier toutefois, elle a repris ses lettres de noblesse. Sous une tente aménagée pour la circonstance, une scène mettant en vitrine deux instruments, deux micros, un éclairage sobre,  les spectateurs attendaient bien calés dans leur siège la prestation musicale de l'artiste. Une nouvelle version intimiste de son spectacle titrait l'entrefilet du journal local. Là-dessus, il disait vrai. Dès les premiers accords posés sur la guitare, le silence s'installa ou presque... Des enfants couraient ici et là, revenant parfois s'asseoir sur les genoux de leurs paren

Danser la vie

Je suis assise dans le salon de Carole Cocciadis, elle exécute quelques pas de danse avec en trame sonore le Lac des cygnes. J'admire sa grâce et... je l'envie. Malgré mes appels répétés à mes parents pour suivre des cours de danse, mes demandes accueillent une fin de non-recevoir. Renoncer moi? Jamais. Quand j'ai une idée en tête, je l'ai aussi dans les pieds. Croyez-moi, ces pieds vont danser. Quand? Telle est la question. Comme plusieurs à l'adolescence, j'ai fréquenté certaines salles de danse allant du sous-sol de l'église à la Balanthèque rue Laurier. Puis, j'ai rencontré celui qui fut mon premier mari au Doyen de l'Université de Montréal. Ensemble, nous nous sommes trémoussés aux quatre coins de la ville de chez Maxim's, en passant par l 'Idéfixe et le Limelight. À la mi-vingtaine devenue célibataire, la danse a été une planche de salut. De nombreuses soirées ont passé à brûler des calories au Café Campus , à l'Imaginaire, a

Les petites fraises des champs

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Voilà le moment des présentations officielles venues. Nous prenons la route en direction de Saint-Clément dans le beau Plymouth neuf de mon père. Je suis assise à l'arrière, l'endroit convenu pour les enfants. Mon premier grand voyage. Pour être grand, il est grand, je dirais même long. Il fait chaud. Pour passer le temps, je joue avec mes petites poupées habillées en Écossaise. Mes ancêtres n'ont pas voté du bon bord, alors... la poussière de route en veux-tu, en voilà! Ma mère me donne quelques recommandations insistant afin que je ne m'assoie pas par terre. Elle me dit que la propreté à la campagne n'est pas la même qu'à la ville. Plus tard, je comprends mieux son propos. Plusieurs crachats jonchent le sol, mon grand-père n'a pas le compas dans l'oeil, sa moyenne au crachoir n'est pas grande. Nous sommes attendus et l'accueil est chaleureux. La petite fille de la ville va découvrir un monde insoupçonné. Ma mère ne m'avait pas tout

Le temps qui passe

Trois jours de congé, une envie furtive d'évasion, mais je choisis de rester à la maison. À vrai dire, prendre la route en ce moment est un véritable cauchemar. Déjà, que la semaine je ne puis y échapper, les week-ends, je laisse passer. Sage résolution. Il fallait voir la circulation vendredi soir, samedi après-midi sur l'autoroute des Laurentides en direction nord. Pourquoi chercher ailleurs un bonheur alors qu'il me suffit de contempler ma cour, de lire et somnoler dans la balancelle, de déguster un bon verre de rosé en observant le ballet des oiseaux, des suisses qui font le marathon sur ma clôture. Prendre le temps de ralentir, voilà l'intention du week-end! Des lectures me tiennent compagnie, m'incitent à réfléchir. Je viens de débuter Femmes de dictateur . Premier chapitre, on y parle d'Adolf Hilter et de la pâmoison des femmes à son endroit, lettre à l'appui. Nous sommes dans le pays de Freud et de l'inconscient collectif. J'arrête

Peine d'amour

Vous vous souvenez sans doute de votre première peine d’amour avec cette nette impression qu’un rouleau compresseur vient de vous passer sur le corps. Votre vie bascule, l’être aimé ne vous voit plus dans sa soupe.   J'avais à peine 19 ans. Je travaillais au Centre missionnaire et lui, à la Ville de Montréal. De mon côté nul danger d’être courtisée, j’étais la plus jeune employée et rien qui vaille autour de moi pour attiser mes pulsions. Du sien, il en était autrement. Une secrétaire un peu plus âgée, récemment célibataire, avait jeté son dévolu sur mon homme. Peu de temps après mon anniversaire, il m’annonce qu’il me quitte pour cette nouvelle flamme. Je n’avais rien vu venir. Le ciel me tombait sur la tête. Ah ! la naïveté de mes 19 ans. J’ai pleuré ma peine sur un banc au parc Jeanne Mance une semaine durant. Je ne mangeais plus, je ne dormais plus, mais ça, vous connaissez déjà.   Je travaillais fort à tourner la page, à m’entourer pour ne pas trop y penser.  L’amour ne di

Le baiser de l'amitié

Mon portable affiche un nouveau texto. Je clique et je lis : - Souper ce soir? Une invitation surprise.  Je cherche l'expéditeur. Pendant ce temps, une voix intérieure me dit: Vas-y, n'ait pas d'attente, profite de ce moment juste pour le plaisir d'être avec l'autre. Qui est cet autre? L'autre est nul autre que mon vieil ami comédien dont c'était l'anniversaire. Un courriel adressé à son intention pour souligner cet événement a trouvé réponse avec ce texto. Nous convenons de nous rejoindre rue Fleury dans un petit resto de quartier qui produit des spectacles en soirée. La circulation à Montréal n'est pas chose aisée. Pour me rendre au Rendez-vous du Thé , j'ai dû emprunter un parcours inédit où j'ai découvert plusieurs coins de ma ville. La soirée s'annonçait belle. Arrivée au restaurant, je cherchais le visage de mon ami, sans succès. J'avais la nette impression d'être une intruse qui s'invite malgré elle à une soir

Le rendez-vous

Elle était assise de biais avec moi, vêtue d'un chandail moulant, décolleté en V qui faisait ressortir le vert de ses yeux. À son cou reposait une chaîne délicate en harmonie avec la finesse de son ossature. Elle avait mis une jupe fendue sur le côté, très ajustée, taille haute, accompagnée d'une ceinture à boucle. Escarpins ouverts sur le devant avec un bas fin complétaient sa tenue. Une ligne de eye-liner pour souligner l'iris de ses yeux, un peu de gloss, les cheveux retenus pour dégager la nuque. Une belle jeune femme début vingtaine. À voir le souci mis à sa tenue vestimentaire et au regard langoureux qu'elle lui adressait, il m'apparaissait qu'il s'agissait d'un premier rendez-vous. Lui, style un peu égo-centro, avait peu d'attention à son égard. Je l'ai entendu choisir le vin pour les deux sans la consulter. Pendant le spectacle, les yeux fermés en totalité, il n'a pas daigné les ouvrir même quand les plats sont arrivés. Elle le

Hasta Pronto !

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La grande voyageuse est de retour avec de nouvelles aventures à raconter. Les Dieux étaient avec nous. Vol à l'heure, chambres prêtes à notre arrivée, trains confortables. Rien à signaler si ce n'est ... Les curieux et les curieuses devront patienter quelques lignes.   Ah oui, la destination ! Viva l'Espagna, plus particulièrement, un tour du chapeau Ibérique :Barcelone, Valence et Madrid. Des villes différentes qui ont su me séduire par leurs attraits touristiques, mais aussi pour la vie qui les anime. Que ce soit diverses manifestations dénonçant les horreurs en Irak à Barcelone ou exigeant une éducation de qualité à Valence ou la finale de la coupe Del Rey à Madrid donnant lieu à de joyeux rassemblements, je me suis plu à marcher, à magasiner, à découvrir les marchés et à déguster de bonnes sangrias et tapas. Des étals de poissons à ceux du boucher en passant par les huiles, les fruits et légumes, je me questionnais sur la vie de ces commerçants, comment ils dé

Maman si tu me voyais

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Tu serais fière de ta fille. Ces paroles de la chanson Hollywood Freak résonnent souvent à mes oreilles. Même si ce n'est pas celle-ci que j'ai interprétée dimanche dernier, je suis assez fière de moi, de ce que j'ai accompli depuis quelque temps. J'ai pris rendez-vous avec moi-même, avec l'artiste qui hibernait en moi. Je lui ai laissé l'espace nécessaire pour créer, pour devenir. J'ai suivi tes conseils et mis mon talent au service des autres, afin de partager, aimer et recevoir. Plus de 25 années depuis ton départ. Tu es partie trop tôt alors que je devenais mère. Je n'oublierais jamais notre conversation à l'aube de cette nouvelle vie qui prenait forme dans mon corps.  Aujourd'hui, avec les années, j'ai compris que tu étais fière de moi à ce moment-là. Tu ne m'as pas jugé simplement écouter. Tu t'es mise à tricoter. Tu me parlais avec bonheur des pelotes de laine que tu avais vues, tout à tes projets de layette. Moi a

De Sarajevo à Québec

Il y a de cela une dizaine d'années, elle foula le sol québécois en compagnie des siens. Bien qu'elle soit discrète sur le vécu qui fut le leur, cette jeune femme dégage une belle maturité. Ses yeux et son sourire illuminent son visage. On se doute bien que sa vie fut tout sauf un long fleuve tranquille. Qui peut oublier que de deux à huit ans les bombes étaient le lot quotidien. Certains souvenirs restent imprégnés, ceux-là, elle les préserve jalousement. C'est son jardin secret. Nous devinons tous que les nôtres sont certes plus joyeux. Les parents ont émigré à Québec, plus précisément à Charlesbourg. Quand elle s'exprime, on y reconnaît l'accent. Sa mère doit retourner cet été à Sarejevo, son père est mourant. Elle lui propose de venir. Elle décline prétextant un nouvel emploi. Sa vie est maintenant ici. Elle s'est inscrite afin de représenter notre centre aux Olympiades. Étonnée de prime abord d'être la grande gagnante régionale, timidement elle a a