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Affichage des articles du septembre, 2013

Un plaisir retrouvé

Il y a de cela presque 20 ans, je m'y suis mise puisque c'était un incontournable pour le développement d'affaires. Je n'ai jamais été douée et je doute le devenir. Je veux bien m'améliorer, mais je me tiens loin de la performance. Ma vie professionnelle m'y astreint déjà. Alors quand je suis sur les verts, j'oublie. Je suis à des années-lumière de mes préoccupations, concentrée à avoir la bonne position, à garder ma tête sur la balle, à ne pas me redresser en la frappant et à donner du leste à mon mouvement de balancier. C'est beau sur papier... sur le terrain c'est toute autre chose. Hier, malgré la journée magnifique, j'ai passé le premier neuf trous à entretenir mes démons intérieurs. Rien à faire, je ne retrouvais pas ma position pour frapper. Non,je ne lance pas mes bâtons, je me lance des qualificatifs pas très gentils. Puis, j'ai choisi de me centrer sur ce qui avait tout de même bien fonctionné. Hier, j'étais meilleure sur le r

Vider l'appart

Samedi matin, il fait un temps superbe. Un matin du mois d'août où plus la journée avance, plus le soleil réchauffe le sol, les cœurs. Un camion loué pour l'occasion fait son apparition. Ma voisine déménage? Non! J'observe les gens, les échanges. Il s'agit plutôt d'un leg, les derniers vestiges d'une personne défunte qu'une famille se partage. C'est loin derrière moi tout cela, mais... je compatis. Je sais ce que c'est que vider l'appart. Je dirais même que c'est à cette étape du deuil, que la douleur s'infiltre, nous habite, parce que nous devons effacer rapidement le passage d'un être cher. Les familles de défunts proprio ont plus de chance, elles ne sont pas dans l'urgence. La première fois, c'est au décès de ma mère dans un trois et demi. L'odeur du tabac imprégné dans les meubles, les tapis, les vêtements. Cette odeur que j'ai trainé longtemps chez moi rue Davidson. Le tapis du salon, le manteau de suède, celu

Couper

Je viens d'arriver en poste, c'est le mois de mars et la fin de l'année financière. Rien ne me prépare à ce que je dois m'apprêter à faire. Diminution des subventions oblige, une cure minceur de nos dépenses se dessine. La grande portion... les salaires. J'ai 25 ans, je n'ai jamais géré un budget d'un million de dollars. J'ai les épaules lourdes, je me dois d'analyser justement la situation pour ne pas pénaliser indûment les gens. Mon emploi aussi est en jeu. Quand on touche à la paye des gens, on touche à leurs conditions de vie. Il faut faire gaffe, c'est une zone sensible. Le rationnel a besoin d'être solide pour faire avaler la pilule. Il n'y a pas 56 façons de le faire. Il faut dire les choses telles qu'elles sont et offrir des solutions. C'est ce que j'ai fait. J'ai proposé des compressions salariales en alternance dans les différents points de service, question d'équité. Plusieurs ont ainsi passé l'été en

Madame M.

La mi-quarantaine, parfois moins, parfois plus, elles sont plusieurs à me confier leur désarroi devant des situations de la vie quotidienne qui se transforment en de véritables hécatombes. Leurs hormones sont tombées sur la tête, les mettent KO et jouent avec leurs corps au yoyo. J'accueille ces confidences, je me fais rassurante. Je connais leurs tourments, j'étais des leurs il n'y a pas si longtemps. La vérité c'est que nous en avons marre d'entendre parler de cette fameuse M. Elle est maudite, empoisonne le sommeil, nous fait suer quand ce n'est pas engraisser. La libido tombe à zéro, notre vagin devient une zone désertique. La concentration n'est plus au rendez-vous et l'irritabilité se déverse sur nous, nous prenons la tasse. Nos hommes ne savent plus comment nous prendre parce qu'eux aussi ont une traversée similaire qu'ils daignent peu reconnaître. Moi, je serai toujours reconnaissance à ma vieille amie qui par le témoignage de son vé

Une âme bien née

Vendredi matin, c'est la journée pédagogique de la rentrée où normalement, j'ai préparé un beau discours rassembleur pour donner le ton à la nouvelle année scolaire. Certes, le plan de match est établi, le thème trouvé, mais... pour la première fois je m'autorise à être moins parfaite. Je consolide l'année dernière. Tout le monde est bien content, une petite pause au niveau du changement. Alors, j'arrive au lieu de notre rencontre. Une salle de réunion qui donne en pleine nature. J'ai à peine déposé mes effets qu'il fait son entrée. Salutations d'usage sous le vocable de monsieur, du vous et présentation de l'équipe. Il s'assoit, échange avec les gens. Si sa tête n'était pas aussi connue, nous aurions pu croire qu'il était des nôtres. Le temps file puis le voilà sur scène à nous entretenir de notre parlure, de son vécu d'immigrant, de nous raconter sa famille. Tout le monde aimerait bien rencontrer son grand-père. Même prénom que ce