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Affichage des articles du mai, 2010

L'amour avec un grand i

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Elle était là devant moi, les traits un peu tirés, le sourire aux lèvres, frêle avec sa voix douce. Nous devisions sur la vie. Je savais qu'elle avait un fils handicapé. Médecin dans son pays, à son arrivée au Québec, les heures de travail furent longues. Un soir qu'elle s'était assoupie, épuisée, quelqu'un sonna à sa porte pour l'informer que son fils de cinq ans était tombé du balcon. Aujourd'hui, ce fils âgé de 20 ans a un âge mental de cinq ans, souffre d'anxiété et est bipolaire. La nuit, son conjoint et elle se relaient auprès du petit devenu grand. Leur couple a survécu à cette épreuve. Leur recette: ils font de la soupe ensemble comme elle dit. La culpabilité, elle a fait avec. Sa planche de salut, c'est l'enseignement. Il faut entendre les applaudissements des élèves à son endroit lors de nos soirées de finissants. Je me suis rappelé une famille que j'avais observée lors d'un récent voyage. Ils étaient arrivés pour le peti

La grande Odyssée

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Qui aurait cru cet automne qu'il participerait aux éliminatoires ? Le Ca sent la coupe était loin de nos lèvres. Aujourd'hui, un vent de douce folie a soufflé sur Montréal. Pris par le tourbillon de mon travail, je me suis laissée happer doucement par celui-ci. Mes enseignants d'origine égyptienne avaient hâte de mettre fin à notre rencontre afin de rentrer à la maison pour regarder le match de hockey.  En arrivant à la maison, la rue était plus achalandée qu'à l'ordinaire. Les voisins recevaient, bière à la main, en attente de la grande messe du hockey. J'ai téléphoné à ma copine Chantale et pendant notre conversation, je pouvais suivre la partie par les manifestations assez vives de son conjoint qui d'ordinaire est assez calme. Un peu plus tard, ma copine Micheline me rappelle pour me dire qu'elle est au resto et que le conjoint de sa fille vient de leur téléphoner pour les informer du pointage.  Je suis sortie faire une course à l'épicerie, j'

Au temps des lilas

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Jeune citadine, ce temps de l'année était celui des privilégiés. Tous les locataires du quartier enviaient les propriétaires qui avaient le loisir d'humer les fleurs printanières et de voir éclore dans leur cour les premiers bourgeons. Le tout débutait par les jonquilles, le muguet, les iris, les lilas, les pommiers et les pivoines. Le luxe était de couper ces fleurs, de les déposer dans un vase afin de les admirer de plus près, et que, dans la maison se distille un doux parfum. Toute ma vie, avant de devenir propriétaire, j'ai vécu cette saison par procuration. A l'école mes petites amies offraient à notre institutrice ces fleurs printanières. J'étais un peu envieuse de ne pouvoir le faire. C'était une des réalités des familles ouvrières. Je me consolais en profitant de ce temps où j'avais accès à cette douceur et je me réfugiais dans mes rêveries. Lorsque j'étais à l'université, une élève a apporté des lilas à notre enseignant. Même émoi,