Madame M.

La mi-quarantaine, parfois moins, parfois plus, elles sont plusieurs à me confier leur désarroi devant des situations de la vie quotidienne qui se transforment en de véritables hécatombes. Leurs hormones sont tombées sur la tête, les mettent KO et jouent avec leurs corps au yoyo. J'accueille ces confidences, je me fais rassurante. Je connais leurs tourments, j'étais des leurs il n'y a pas si longtemps.

La vérité c'est que nous en avons marre d'entendre parler de cette fameuse M. Elle est maudite, empoisonne le sommeil, nous fait suer quand ce n'est pas engraisser. La libido tombe à zéro, notre vagin devient une zone désertique. La concentration n'est plus au rendez-vous et l'irritabilité se déverse sur nous, nous prenons la tasse. Nos hommes ne savent plus comment nous prendre parce qu'eux aussi ont une traversée similaire qu'ils daignent peu reconnaître.

Moi, je serai toujours reconnaissance à ma vieille amie qui par le témoignage de son vécu a su lever les barrières que j'avais dressées quant à la prise d'hormones. Prends-les,tu vas retrouver une qualité de vie. Sage conseil. J'ai retrouvé la femme que j'étais avant mes 42 ans. Presque 10 ans à souffrir sans savoir. Les médecins ne savent pas toujours. Je pense qu'il est de la responsabilité de chaque femme de soigner son corps. Il y a aura toujours quelque part un objecteur de conscience.

L'année de mes 53 ans, je me revois assise à la table de ma cuisine, lisant La Presse pleurant comme une Madeleine devant les éditoriaux, les mauvaises nouvelles qui défilaient devant moi. Ma tête me disait de cesser de larmoyer, mais je n'arrivais pas à me contrôler. Cela a donné lieu a deux épisodes assez loufoques. Le premier avec une policière et l'autre dans un bouchon de circulation. J'ai découvert par la suite en échangeant avec mon médecin de famille qu'une des manifestations de la ménopause est aussi les crises d'angoisse. Quand une femme dit qu'elle ne se reconnaît plus, s'il vous plaît, ne faites pas du déni. Le sol se dérobe sous ses pieds.

Nombreuses sont les femmes que l'on traite avec la prise d'antidépresseurs alors que les hormones seraient plus appropriées. Non, je ne suis pas médecin mais je suis passée par là, une descente que je ne voudrais en aucun temps revivre. Heureusement,j'ai réussi à m'en sortir en prenant soin de moi, en m'occupant de ma santé physique. Ma santé psychologique a suivi. J'ai retrouvé ma joie de vivre, car c'est bien de cela qu'il s'agit. Quand le sommeil nous titille, nous éveille aux petites heures, que l'on se rendort au moment du lever du soleil, à ce rythme, il est difficile d'être attentive, concentrée et moins irritable.

L'approche naturelle est aussi à considérer. Le corps de chacune a des exigences que d'autres n'auront pas. L'homéopathie, la naturopathie, l'acupuncture sont aussi des avenues tout aussi convenables car l'hormonothérapie n'est pas la panacée pour toutes. Les femmes dont la génétique fait état de cancer sont plus à risque. Même si toutes les femmes ne sont pas pareilles, toutes franchiront cette étape de leur vie. La détresse est souvent au rendez-vous, la tête veut, mais le corps lui se rebelle. Les femmes se retrouvent clouées au matelas par une fatigue extrême.

Vous vous reconnaissez, vous connaissez de ces femmes, aidez-les. Prenez le temps de les écouter, de leur donner un peu d'espace pour respirer, sans juger. Un suivi médical est conseillé, question d'établir un diagnostic juste. Dédramatisez les situations, sachez faire silence et invitez-les à lire Les hormones au féminin du Docteur Sylvie Demers, question de faire un peu la lumière sur le sujet et prendre une décision éclairée.

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