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Affichage des articles du septembre, 2012

État d'âme

Elle est entrée dans mon bureau, les yeux embrouillés, ne pouvant retenir ses larmes, s'excusant de son débordement. Elle s'apprêtait à prendre la parole aux funérailles d'une amie chère, une collègue de travail. Elles étaient 7 amies qui depuis quelques années se donnaient rendez-vous aux longs congés automnaux. Des femmes mettant de côté momentanément leurs vies de couple, de famille, professionnelle pour partager. À peine trois semaines se sont écoulées depuis ce rendez-vous. L'amie n'a rien dit de son état. Elle était pleine d'idées un peu folles comme assister au mariage d'inconnus. Ce qu'elles ont fait. Depuis une année, elle se savait condamner et refusait tout traitement. Mon amie a encaissé le choc quand on lui a annoncé que son amie n'en avait plus que pour quelques jours, mais cet après-midi-là, sa peine la rattrapait. La seule chose que j'ai pu faire, c'est la réconforter, la prendre dans mes bras et l'écouter. Quelques j

Non-sens

IPhonemania Depuis 48 heures, tous les technophiles de la planète vivent un grand happening. On se bouscule aux portes des détaillants, on se crée des réseaux d'utilisateurs d'iPhone. En passant, je ne suis pas pour ou contre une marque, j'use de technologies, mais avec parcimonie et selon mes besoins. Comme le parodiait une station radio Montréalaise, la grande messe Apple rejoint plusieurs fidèles. Que l'on soit admirateurs de cette technologie ou non, cette frénésie masque une réalité moins festive, ce sont des travailleurs sous-payés, devant travailler dans des conditions inacceptables. On achète encore les petits Chinois quoiqu'on en disent, et bien d'autres, en encourageant ces nouvelles versions qui n'ont qu'un but, toujours plus de profits. La véritable question est en avons-nous vraiment besoin. Et puis, dites-moi, le jour où un krach informatique paralysera tous ces beaux gadgets technologiques, que les tweets ne pourront être, qu'a

Hommage à l'amitié

Depuis quelques mois le célibat est entré dans ma vie. Un état qui me sied. Nous sommes toujours en quête du grand amour, le vrai, celui qui nous fait chavirer tant et si bien que nous oublions celui qui nous porte jour après jour, année après année. Je parle de l'amitié. Un amour si précieux, qui nous permet de traverser diverses épreuves en se sentant portée par ces hommes, ces femmes qui prennent soin de nous, se soucient de nos états d'âme.  Je ne me sens plus jamais seule, car je sais que j'ai mes rendez-vous hebdomadaires avec ma copine de Saint-Rémi. Parfois, c'est le téléphone, d'autres fois, c'est le courriel. Je sais que si j'ai besoin d'elle, elle est toujours là pour moi au bout du fil. C'est mon ange gardien. J'ai aussi mon autre ange gardien qui m'accueille toujours à sa table, où la mise en place est soignée. Un plaisir pour les yeux sans oublier les grands crûs qui délectent nos palais. Elle veille quand je n'ai

Avant et après

Je viens de lire l'Actualité du mois d'août 2012, plus spécifiquement l'article de Chantal Hébert, Les prédictions estivales : le Québec en mode électoral. Son scénario numéro 4 est celui qui est le nôtre depuis le 4 septembre dernier, à quelques détails près.  Pour moi, il y a le avant et le après. AVANT Comme à mes vingt ans, j'avais le coeur gonflé d'espoir d'un Québec nouveau, solidaire, souverain. Pendant quelques années, mon âme féministe était présente sans affichage à outrance. Notre histoire est encore jeune. Nos jeunes sont ignorants de notre histoire collective. Que savent-ils de leurs arrières-grand-mères qui ont été confinées à un rôle de reproductrice? Mes deux grands-mères ont eu ensemble 28 enfants. Leurs enfants, mes parents, leurs frères, leurs soeurs? Un, deux, trois enfants. Ma mère n'était pas une femme indépendante financièrement, ni mes tantes. J'ai compris très jeune que si je voulais m'affranchir de cette dépendance, il

Dessine-moi la vie

Sa petite main bien calée dans la mienne, nous descendons vers le stationnement. Elle me cause, sautille sur les roches, glisse un peu. Je la retiens. Depuis plus de deux heures nous faisons route ensemble. Je lui dis qu'elle est comme une gazelle, qu'il faut bien prendre le temps de poser le talon dans la descente. Elle veut que l'équipe des bleus soit celle qui arrive en premier. Nous sommes avec son père, son grand-père et sa petite soeur. Elle sait que nous faisons équipe, car elle parle de l'équipe des filles, des bâtons bleus, fait le compte du nombre par équipe. Nous ralentissons un peu, la fatigue étant. Elle dit qu'elle perdure. Joli terme pour dire qu'elle perd et trouve cela dur. Nous avons une compagne de voyage dont elle me confie la garde. Reprenant sa menotte, la compagne se joint à nos mains. Pas dans cette main me dit-elle ? Elle veille sur sa compagne comme on veille sur un précieux trésor, une feuille cueillie durant la montée. Quand