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Affichage des articles du décembre, 2012

La bénédiction paternelle

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Qui recevra la bénédiction paternelle, ce jour de l’An ? Une tradition en voie de disparition qui, à une certaine époque, réaffirmait l’autorité du père. Chez nous, l’autorité ce n’était pas mon père, mais ma mère. Cependant, durant quelques années, elle nous incita ma sœur et moi à solliciter notre père au petit matin du jour de l’An pour la traditionnelle bénédiction. Je revois mon père, ému comme tant d’autres pères, nous demander de nous agenouiller. Je me doute que ma mère lui avait un peu soufflé les mots. Ils devaient s’apparenter au message suivant : que le Bon Dieu vous bénisse, qu’il vous accorde la santé tout au long de l’année, au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit. Ainsi soit-il. Mon père n’était pas très doué pour les prières et les rituels lui donnaient le motton. À nous aussi d’ailleurs. Ce moment marquait d’une belle façon la nouvelle année en attente de célébrer avec nos cousins, cousines et nos oncles et tantes du côté maternel. Le Jour de l’An, c’était c

Petit papa Noël

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Du haut de mes 3 ans, j'ai cessé de croire en ton existence découvrant mon cousin Jacques derrière sa fausse barbe blanche. Cependant ce Noël-là, tu n'avais pas oublié mon petit soulier. Ma maman attendait un enfant. Le plus beau cadeau de Noël qu'une petite fille pouvait recevoir, un frère ou une soeur à naître, comme le petit Jésus. Pour l'auditoire familial à cette occasion, j'avais chanté: Petit Jésus bonjour, mes délices, mes délices, Petit Jésur bonjour, mes délices, mes amours. J'ai rêvé cette nuit que j'étais au paradis. Petit Jésus bonjour, mes délices, mes amours Les années sont passées avec certains Noël plus tristes, d'autres, plus gais. Mon petit soulier a toujours été bien rempli.  Cette année n'a pas fait exception. J'y ai trouvé tous les beaux joujoux que je voyais en rêve. Ce livre qui me faisait tant envie, je l'ai enfin écrit révélant à autrui celle que je suis. Il m'a menée vers des lieux que je n&

Chère patiente

Je reviens d'un congé de maladie. Je vais bien maintenant. Je sais, vous vous êtes préoccupée pour ma santé. J'aimerais que le temps de consultation serve à vous écouter et vous soigner et non, pour raconter mon histoire personnelle. Merci de votre compréhension. Voilà le petit mot que la secrétaire m'a glissé à mon arrivée. Presque deux années s'étaient écoulées depuis notre dernière rencontre. Un véritable choc quand du jour au lendemain il n'y a plus de service au médecin qui vous soigne depuis plus de 25 années. Celle à qui vous pouviez dire, sans pudeur, sans peur d'être jugée les maux qui vous tourmentent prend une pause pour une durée indéterminée.  Je me suis sentie orpheline tout en me faisant du souci pour elle.  Mon médecin de famille n'a rien du médecin pour qui le chick chick compte. J'ai atterri dans son bureau il y a 28 ans à ma première grossesse. Référée par les filles de la Clinique des jeunes St-Denis, je lui ai expliqué tout e

La mémoire dans la peau

Vendredi, j'ai rendez-vous à l'hôpital Fleury pour le boulot et, m'en allant promener, je prends la sortie Salaberry en vue d'emprunter le boulevard Gouin. Ce boulevard où nous avons circulé maintes fois en famille pour la sortie dominicale. Ce moment où ma mère rêvait de la maison qu'elle habiterait, celle des Miron avec ses fontaines, ses jets de couleur. Un  jour, bien avant la venue des pistes cyclables, je partais en vélo visiter mes amis qui habitaient le quartier Nouveau- Bordeaux. Les jours de tristesse, de vague à l'âme, il me suffisait de poser mes pas près du parc Sommerville pour retrouver mon allant et ma quiétude. Le moment préféré, les soirs d'hiver, où je pouvais rêver en entrant dans les foyers des résidants sans y être invitée. Mais revenons, à ce vendredi où des tranches de ma vie s'allumaient dans ma tête sans que je les sollicite. Tout juste avant de tourner sur le boulevard Gouin au croisement de Salaberry, je me suis rappelé