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Affichage des articles du mai, 2014

Chère docteure

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Voilà! Cette fois, c'est notre dernier rendez-vous. J'ai bien failli le manquer. Google n'a pas fait son job, il devait m'alerter pour me signifier ton départ. C'est toi qui l'as fait, t'insinuant trois fois au cours de la même journée dans mes pensées. Avant d'aller au lit, j'ai fait ma recherche internet pour découvrir que tu nous avais quittés le lundi 19 mai. J'ai compris aussi que j'étais du nombre de tes premières patientes lorsque tu as commencé ta médecine puisque deux années d'âge nous séparent.   Ta sœur m'a dit que le 19 mai était la date anniversaire du mariage de tes parents et du décès de ta mère.Toi, la 7e des filles celle qui porte un don, le tien fut de soigner le corps, le cœur et l'âme de tes patientes. Je suis allée au salon funéraire pour un dernier hommage, pour honorer ta mémoire en remettant à tes enfants mon dernier livre où j'ai écrit un texte qui exprime mon attachement pour toi: Chère patient

65 ans plus loin

J'ai rendez-vous avec elle à 14h. Nous sommes un peu à l'avance. Bien que je connaisse son nom de jeune fille et de femme mariée, je mets un certain temps à repérer le numéro de l'appartement. Une résidente vient nous ouvrir. Nous cherchons le préposé à l'accueil. C'est lui, qui nous dit: vous cherchez quelqu'un? Oui et je nomme son nom. Ils sont tous deux à la porte de l'ascenseur, nous montons avec eux. Elle m'avait avisée qu'elle se déplaçait difficilement suite à un AVC. Je ne suis pas en pays inconnu avec la chaise roulante, la marchette, le bain et la toilette adaptée. Ma réalité professionnelle rencontre ma réalité personnelle. Elle a la gentillesse de me recevoir, moi la petite fille de sa tante Johanna. Elle s'étonne du comment j'ai réussi à obtenir ses coordonnées. Je lui explique, Facebook, une nièce qui a répondu à ma demande et m'a transmis son numéro de téléphone. Elle me parle du directory. Cela me fait sourire, il y a

Mes tantes

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Mes tantes, figures maternelles par procuration, ont été signifiantes dans ma vie. Une tante, c'est le parent qui ne te juge pas, l'oreille attentive qui te réconforte quand tu en as besoin.  Je suis chanceuse, elles furent quelques-unes à jouer ce rôle, tant du côté maternel que paternel.   La première à faire son entrée dans ma vie est Jeanne, la sœur de mon père. Ma mère lui avait fait parvenir une photo de moi pour lui signifier la paternité de son frère. Notre ressemblance est saisissante.    Elle fut ma première marraine quatre années durant, jusqu'à ce que la mort l'emporte. Je lui dois mon amour de la musique. C'est elle qui m'a offert mon premier piano, mon premier accordéon.  Femme indépendante financièrement, tout comme mon autre marraine, ces deux femmes sont devenues des modèles, très tôt dans mon enfance. Edna, la marraine de ma mère également, est celle qui a organisé le grand déménagement de la famille de St-Rémi d'Amherst à la grand

Qu'allez-vous faire ce soir ?

Voilà une question en apparence anodine. Je m'entends répondre: souper avec une amie. À tout le moins, c'est ce que me suggère le nom apparaissant sur mon cellulaire. En fait, je n'en ai aucune espèce d'idée, parce qu'à 17 heures le soir, la question ne se pose jamais. À cette heure, mes fesses reposent dans mon fauteuil de directrice en raison d'une heure de pointe qui me faire perdre du temps.   Deux fois cette semaine, j'ai fait l'école buissonnière en raison de rendez-vous personnels.   Je me suis sentie comme monsieur et madame tout le monde en allant chercher mon nettoyage, en faisant mes courses à l'épicerie. Enfin, j'ai pu apprécier le confort de mon foyer aux coups de 18 heures! J'ai poussé l'audace jusqu'à ouvrir une bouteille de rosé et à m'asseoir au jardin le temps d'admirer les nouvelles pousses. Pendant ce temps, les oiseaux picoraient la pelouse à la recherche de vers. Malgré ma bonne volonté, j'ai dû