Articles

Affichage des articles du septembre, 2014

La vita bella

"Mauvaise nouvelle probablement un lymphome... rencontre hématologue cet après-midi." C'est sur ce message succinct que je découvre qu'une de mes bonnes fées vient de se faire faucher. Quelques semaines auparavant, un crétin avait annoncé à une amie qu'elle avait un cancer du sang et qu'elle devait attendre la spécialiste. Quatre heures à se ronger les sangs, seule dans une salle d'attente à s'imaginer le pire, alors qu'il n'en était rien. L'angoisse... surtout quand depuis un mois tu fréquentes chaque semaine les urgences parce que ton corps s'emballe.   Ma bonne fée a réagi comme le personnage principal de Nouvelle adresse lorsqu'elle apprend sa récidive, elle ne rabroue pas sa meilleure amie dont le chéri a quitté le foyer conjugal, mais elle pose ses limites en regard des siens. Il y a deux ans, une urgence de vivre pour contrer l'angoisse de mourir, m'a incité à cette même période à prendre un vol au pays de mes an

J'ai moins peur de vieillir

- Cout'donc, quel âge elle a ? - J'sais pas, peut-être bien 80 ? - 80 , t'es sûre? La dame se retourne vers moi en quête d'une approbation. Je le sais-tu, moi quel âge elle a. Je me doute qu'elle a dépassé le cap des soixante-dix ans. Je fais le décompte dans ma tête. Mon père aurait 82 ans, il l'aimait beaucoup, tout comme nos monuments nationaux Félix, Ginette. J'essaie de me situer dans l'échelle du temps avec ses girls, Diane Dufresne, Louise Latraverse ou Forestier, je ne sais plus. Ce que je sais toutefois, c'est que cela fait plus de 30 ans que j'assiste à ses spectacles, que j'y ris, qu'elle m'émeut. Petite, énergique, avec une prose qu'elle seule maîtrise, elle m'épate.   Elle apparaît sur la scène, accompagnée de trois musiciens. Piano, guitare et contrebasse. Une toile en guise de fond de scène. Le temps ne semble jamais s'être arrêté sur son corps frêle. La mémoire parfois lui fait défaut, elle en ri

Milas n'est plus

Le tapis d'entrée est orphelin, notre compagnon des douze dernières années, Milas pas de classe comme nous le surnommions, n'est plus. Adopté à la SPCA, nous avions conservé son prénom. Quand tu vas chez le vétérinaire, le chat a une identité, une famille. J'ai bien rigolé la première fois qu'il avait été appelé avec notre nom. Nous les appelons animaux de compagnie, mais ils sont plus que cela, ils font partie de notre famille. La preuve, la place qu'ils prennent dans notre répertoire photo, dans notre quotidien, dans nos vies. On s'attache à ces petites bêtes.   Chaque pièce de la maison est empreinte de souvenirs. Il y a le sofa du salon, où à l'heure des émissions télé, il venait se lover tout contre moi, jamais sur moi. Milas avait la nature sauvage de sa maîtresse, ne l'approchait pas qui voulait. Souvent lorsque la sonnette d'entrée retentissait, on le voyait déguerpir pour ne revenir qu'une fois les visiteurs partis. Les amoureux d

Le caritatif aux enchères

Ding dong! Il y avait longtemps que la sonnette d'entrée n'avait pas retenti. J'ouvre la porte. J'ai devant moi une belle dame souriante, un foulard vert sur la tête, une affichette au cou déclarant qu'elle est dûment autorisée. Autorisée à quoi? À me solliciter pardi! J'ai oublié de vous dire que la dame est d'origine africaine. Le but de sa visite? M'inciter à donner 1$ pour une bouteille d'eau à je ne sais qui. Je décline et referme poliment la porte. Le dimanche précédent, c'était les témoins de Jéhovah, sourire tout aussi avenant qui me remettent un feuillet m'invitant à consulter leur site Web.   Y a pas à dire, il faut suivre le courant, utiliser les nouvelles technologies. Puis, il y a ce nouveau défi qui me laisse de glace. Nous assistons à une foire du don. Qui dit mieux? Donner est devenu politiquement correct. Le caritatif s'invite dans nos vies par la télévision, les réseaux sociaux, les envois postaux, le téléphone. Nos