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Affichage des articles du novembre, 2015

Les dépouillements d'arbre de Noel

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J'ai 3 ans, ma mère est enceinte de ma petite sœur. Mon père m'amène assister au défilé du père Noël rue Saint-Hubert. Je tiens sa main et porte un manteau brun café en tissu de laine ainsi que des petites bottes blanches dont l'ourlet est en fourrure.  Je trouve qu'il y a beaucoup de gens et je me sens très petite. Il fait froid.   Nous faisons la file pour voir le père Noël. Je suis une des dernières. Quand mon tour arrive, il ne reste plus de cadeau. Déçue, on déniche une petite souris à roulettes qu'il me faut remonter avec un mécanisme pour qu'elle coure sur le plancher. Nul besoin de vous dire que la petite fille est bien contente, la maman, un peu moins. Le jouet étant de piètre qualité, il a duré peu de temps au grand plaisir de ma mère.   Il y a eu par la suite les dépouillements d'arbre de Noël de la Continental Can . Ma marraine y travaillant, elle voulait à tout prix m'y mener. Ma mère recevait pour directives de me pomponner. Cela v

Serrements au coeur

J'attends mon homme de cœur qui se fait vacciner pour la grippe. J'observe les gens. Majoritairement des personnes du troisième âge, quelques enfants. Soudain, une famille passe près de moi. Au début, je n'aperçois que la robe noire, je pense qu'il s'agit d'une religieuse. Non, c'est une famille musulmane... de droite. Je ne peux m'empêcher de réprimer un serrement au cœur, cela heurte mes valeurs, à tout le moins ce que ce vêtement représente. Je pense à tous ces hommes et ces femmes qui voient leur rêve de procréer s'évanouir parce que l'heure est à l'austérité. J'ai un serrement au cœur, car c'est la vie qui se meurt.   Je songe à tous ces parents dont l'enfant éprouve des difficultés d'apprentissage, qui se retrouvent essoufflés, esseulés ainsi que tous les acteurs éducateurs. J'ai un serrement au cœur, car c'est notre avenir qui est en péril.   Comme vous tous, je lis, je vois l'horreur chaque jour

La guerrière surmenée

J'ai connu la dame, il y a 20 ans, alors que nous assumions toutes les deux la présidence du Réseau des femmes d'affaires du Québec dans nos régions respectives. Nous étions jeunes, belles, ambitieuses, avec le désir de faire une place aux femmes dans la sphère économique, chacune avec une expertise du domaine des communications. Je me désole en lisant les commentaires des électeurs, du public mentionnant qu'elle n'avait pas les compétences pour exercer les fonctions qui lui étaient dévolues. Il est plutôt question de lourdeur de la tâche que de compétence.  Une femme qui se hisse au poste de vice première ministre ne s'y retrouve pas sans avoir démontré sa capacité à occuper de telles fonctions. Je me doute bien que quelques collègues masculins s'y voyaient déjà et que les jeux de coulisse ont connu de grands déploiements. Une femme qui lors de son passage au ministère du Travail a réussi à abolir le placement syndical, c'est une femme qui a des couill