La racine de l'être




J’ai commencé à écrire La Racine de l’être à la fin de l’année 2018 à la suite d’une rencontre avec une psychogénéalogiste. Je suis partie à la recherche de mes ancêtres paternels. En glanant des photos, celle d’une aïeule a particulièrement retenu mon attention. Native de Cacouna, territoire Malécite, j’ai suivi ses pérégrinations jusqu’à Saint-Épiphane où cette communauté a trouvé refuge lorsque leurs terres ont été cédées aux colons. 

Ainsi, a pris forme ce roman traitant de l’inconscient générationnel pour débusquer les secrets bien enfouis depuis quatre générations. Il s’agit d’une fiction alimentée par de nombreuses lectures. Il y est question d’inceste, de maltraitance, de dépression et d’alcoolisme. Bien que ces sujets soient dans l’air du temps il s’agit d’une simple synchronicité. 

Je me suis intéressée aux conséquences de ces secrets sur les générations futures, car à la première génération, le secret est indicible, mais se révèle dans l’inconscient. À la deuxième génération, le secret se transforme en fantôme. Il est perçu, mais innommable. Et, finalement, à la troisième génération, le secret est ignoré, mais s’exprime de diverses manières : attaque de panique, vertiges, anxiété, agressivité, troubles d’apprentissage, alcoolisme, toxicomanie et les maladies mentales émergent. Le secret n’a qu’un seul but, assurer la survie du clan. 

Comme pour chaque publication, je remets un montant d’argent à un organisme dont la cause me tient à cœur. Cette fois, j’ai choisi une maison d’hébergement pour les femmes victimes de violence conjugale et leurs enfants : La maison d’accueil le Mitan.             

En voici le résumé:

Geneviève Pelletier, procureure de l’enfant à la Chambre de la jeunesse de la cour du Québec, met sa vie professionnelle en veilleuse. Les voleurs d’enfance, elle a donné. Madame D. est de retour. Il lui faut consulter. En sortant de chez sa thérapeute, elle aperçoit une publicité concernant un séminaire sur les constellations familiales qui a lieu à l’Auberge des Embruns à Cacouna.

À son arrivée, la propriétaire se comporte étrangement avec elle. Le lendemain matin en regardant une photo dans la salle manger, Marguerite la propriétaire lui présente son père Édouard Pelletier. Geneviève comprend mieux son sentiment de déjà-vu, ce dernier est l’oncle de son père. À la suite du séminaire, elle consulte Michelle, la formatrice qui lui fait des révélations surprenantes concernant son héritage familial.

Grâce à Marguerite, petit à petit, elle dénoue les fils de l’histoire familiale. Quatre générations de femmes tiennent l’affiche, sur une période s’échelonnant de 1875 à nos jours. Une arrière-grand-mère Malécite exclue de sa terre déshéritera tous ses enfants, sauf le mouton noir de la famille. Un de ses fils abusera sexuellement sa sœur qui enfantera, un autre fils incestueux spoliera sa fille aînée. Des conditions de vie qui feront que pour survivre, peddler et voler seront la norme.

En déterrant ces secrets bien enfouis, Geneviève souhaite réparer l’arbre généalogique. La colère de ces âmes abîmées vibre en elle. Un fardeau pour chaque génération, un poison infusé à petite dose avec la honte comme porte-étendard. Comment s’affranchira-t-elle d’un tel karma?​

Commentaires

  1. j’ai dévoré ton livre en 2 heures! J’ai adoré, l’histoire, ta façon d’écrire, les emotions etc. Un livre qui fait aussi réfléchir, bref bravo! - LYNE

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  2. Merci pour cette belle soirée passée en compagnie de tes mots. Entièrement dévoré. De la 1ère à la 4ème de couverture, on se peut s’arrêter de lire et de réfléchir à certaines de nos propres valises familiales. Félicitations pour La racine de l’être.

    Y-P Laurent

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  3. Beau livre, lecture facile, fluide, invitation à la réflexion surtout dans le contexte de nos jours, vraiment bon timing. Merci beaucoup, surtout pour les suggestions de lecture. -CARMEN

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  4. Tous mes remerciements pour ce cadeau livresque que je viens de terminer. J'ai lu d'une traite
    le cheminement de ton héroïne, dans son passé familial sulfureux. Cela prouve à mes yeux, la qualité de ton oeuvre. La légèreté grave de cette enquête familiale, historique, psychanalytique détonne avec tes précédents écrits mais en beaucoup mieux.

    Si le lecteur se doute de la fin du roman, il se laisse emporter par le courant d une narration claire, parfois impulsive, indolente, rugeuse, fougueuse, qui ne lui guère le temps d appréhender tous les méandres de la quête. Car c est la première image qui m est apparue: celle d un fleuve

    La légèreté des dialogues, même dans les circonstances douloureuses, l'attachement de l'héroïne à son histoire et donc à sa réalité, la justesse des descriptions d'un monde qui entre parenthèse, n'est pas loin de celui que j ai vécu, hors violence sexuelle, donne l' image d'une vie qui va. Et penser connaître la fin de l 'histoire n'obère en rien l 'envie de voir le chemin.

    Les passages très psy qui jalonnent le récit n' enlèvent en rien non plus, à sa légèreté et c est la qualité de l auteur que d y être parvenu.mBref tu comprendras que j ai aimé ton livre; seule la question autobiographique restera en suspens.! Mais n'est ce pas la, une qualité de l'auteur et l' intérêt d un livre que de n être jamais totalement refermés ?

    JLC

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  5. Une invitation profonde et sincère à plonger au cœur de l'intimité d'une famille pour se conscientiser au fait que nos familles portent des cicatrices et des repères de tensions ou de faits qui peuvent nous éclairer sur notre présent .

    Une écriture douce et tout à la fois incisive qui permet aux lecteurs d'opter pour une position et de se questionner sur son passé familial .

    Un grand espoir également sur les possibles et les legs envolés une fois les paroles, les secrets et les patterns mis à jour.
    Une grande leçon d'amour à travers les épreuves à franchir autour de la connaissance et du pardon.

    Un livre qui touche l'humain et la réconciliation. Sa structure douce construite comme une enquête nous instruit tout en nous charmant sur l'humilité des personnages.

    Une belle ouverture sur des perspectives rives différentes d'aborder la famille
    Un immense merci pour cette œuvre sincère, fluide qui donne envie de se plonger dans son propre récit généalogique ...

    Estelle M.

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  6. Apprendre qui nous sommes par le vécu de nos ancêtres pour mieux se connaître et se transformer, pour aller dans la bonne direction.Un livre qui fait réfléchir

    S.Lafrance

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  7. Je viens de terminer la lecture du roman de Ginette Levesque, LA RACINE DE L’ÊTRE, que j‘ai lu goulûment en seulement deux soirées. Voici quelques réflexions que ce roman a suscitées en moi.

    Je me suis d’abord imprégnée de sa beauté : teinte douce de la page-couverture, lettrage galant des chapitres, présentation soignée de l’ensemble et agencement fort réussi de la 4e de couverture qui capte l’œil, puis le cœur…

    Conquise dès les premières pages, j’ai apprécié le style et l’écriture fluide, accessible, sensible, parfois même poétique et toujours exprimée dans une langue impeccable.

    L’histoire de ce roman est solidement construite. On y adhère, on y croit et on s’attache aux personnages bien que la réalité mise à jour, au fil de leurs confidences, souvent difficile à entendre.

    Tout comme il a fallu de la part de l’auteure une importante dose de courage et d’empathie pour rédiger ce livre, il en faut tout autant pour le lecteur, pour la lectrice, qui accepte de parcourir le même chemin. Chemin de vérité, chemin de guérison…

    J’ai été profondément touchée par la lettre que l’héroïne écrit à ses parents décédés pour se libérer du passé et dont en voici des extraits :
    « Je vous remercie pour tout ce que vous m’avez donné de bon, et pour ce qui m’a manqué, je m’en occupe maintenant. En votre honneur, je vais réussir ma vie. Je vous aime, je vous bénis, je vous pardonne et je vous libère. » ( p. 66 )

    `A lire et méditer, pour nous désencombrer peut-être à notre tour de ces nœuds du passé.

    Diane B.

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