Ne jamais sous-estimer l'influence d'un livre

Écrire pour dire. Écrire pour se souvenir. Écrire en suivant le chemin de son cœur, celui qui nous mène au bout de nous-mêmes.   Pour comprendre qui l’on est, il faut savoir d’où l’on vient. J’ai toujours aimé l’histoire, raconté la vie, celle des gens. Aurais-je pensé qu'un jour un de mes écrits serait la bougie d'allumage d'un projet de commémoration ? Non. La vie nous fait parfois de merveilleux cadeaux.

Tout a commencé en 2012, alors que je consultais la revue Relations  produite par les Jésuites. Il y était question d'un village décimé par la silicose. Plus je lisais, plus j’étais indignée. Les miens étaient du nombre des victimes. Le tout s'est joué dans les années de la grande Crise et de la Deuxième Guerre. Le village a porté plusieurs appellations, dont celui des veuves blanches en lien avec la poussière de silice qui recouvrait le village. Près d’une cinquantaine de mineurs sont morts les poumons littéralement pétrifiés parce que leurs conditions de travail étaient abominables. 

C'est ainsi que j'ai entrepris d’écrire un livre sur le thème du courage: Petit pot de biscuits 2 en mémoire de mon grand-père Exélus Chartrand et mes deux oncles Patrice et Doris, tous les trois décédés de la silicose. Je ressentais un impérieux besoin de raconter ce pan de notre histoire familiale et collective. Ce que j'ai fait avec la nouvelle intitulée Le cimetière blanc où j’exprimais le souhait d’un monument commémoratif.

Un article publié à l'époque par l'Information du Nord de Mont-Tremblant mentionnant mon livre, a attiré l'attention du maire d'Amherst. Au printemps 2018, il m'a téléphoné pour m'inviter à discuter d'un projet de commémoration. J'ai bien failli refuser, mais une petite voix me disait d'accepter.

C'est ainsi que de cette rencontre a jailli un projet de documentaire, d'un musée et d'un monument commémoratif.  Des démarches ont alors été entreprises pour trouver un cinéaste intéressé par le sujet et un historien pour mettre sur pied le musée. Les astres étaient bien alignés nous avons trouvé ces personnes..Un monument commémoratif verra bientôt le jour. Comme quoi les rêves peuvent parfois devenir réalité. 

Au printemps 2022, le documentaire 1948, L'affaire silicose- Histoire d'une injustice , réalisé par Bruno Carrière,cinéaste a été diffusé en grande première à Amherst et au Gèsu. Il a joui d'une excellente couverture, notamment par le Devoir et le Journal de Montréal

Comme disait Paul Éluard: "Il n'y pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous". Ce travail de commémoration est le fruit d'hommes et de femmes de coeur, membres du Comité du patrimoine d'Amherst, engagés dans ce devoir de mémoire.

Commentaires

  1. Quelle belle suite tu as vécue, après la parution de ton livre, avec ce documentaire et cette commémoration ! Wow ! Par l'écriture, nous semons et quelques fois la vie nous fait de magnifiques surprises, pas vrai ? Parfois nos rêves se réalisent quant tout l'univers y conspire, disait Paulo Coelho.

    Diane B.

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  2. il est important de comprendre que c’est le besoin de rappeler certains chapitres importants de notre histoire qui nous inspire et nous motive à réaliser des oeuvres de mémoire.

    Bruno C.

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  3. Quelle belle réalisation que celle de l’aboutissement de ton livre sur ce documentaire dont la musique doit ravir la pianiste que tu es ! Sans parler de la mise sur pied d’un musée et du monument commémoratif qui verra bientôt le jour à Amherst. Mille fois bravo Ginette, c’est tout un exploit auquel tu ne t’attendais guère en relatant ces faits historiques, j’en suis convaincue !

    Diane D.

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