Double exceptionnalité

Vous savez, je me suis longtemps demandé pourquoi je pensais différemment. J’avais le sentiment de ne jamais me sentir à la bonne place, de déranger. En lisant J’aime les Zèbres de Dominic Gagnon, je me suis reconnue sous plusieurs aspects. Pour reprendre ses termes, je suis une double exceptionnalité : douance et TDA.

Comment ai-je découvert que j’étais une surdouée ? En fait, mes résultats scolaires en dents de scie ainsi que ceux des tests psychométriques diminuant année après année, m’ont mené chez un psychologue pour évaluer mon quotient intellectuel. L’école disait que je n’avais pas la capacité pour poursuivre des études de niveau scientifique. Ce que ce test a révélé, c’est que j’avais un jugement pratique et abstrait beaucoup plus élevé que la moyenne.

J’ai appris à lire et compter bien avant mon entrée à l’école. En classe, je résolvais des calculs mathématiques complexes en utilisant des méthodes inhabituelles, mais je trébuchais sur des tables de multiplication. Quand le sujet m’ennuyait, je plongeais dans les bras de Morphée ou encore je discutais avec mes copines. Je dérangeais.  

J’ai longtemps cru que j’étais une ratée. J’ai vécu plusieurs échecs. Mon estime de moi a souvent eu les allures de montagnes russes. Tant dans mon cheminement scolaire que professionnel j’ai eu en sainte horreur toutes les formes d’injustice. J’étais celle qui dénonçait.

Mon déficit attentionnel m’a mis souvent les pieds dans les plats. Une seconde nature, une Gaston la gaffe, version féminine. Un trouble déficitaire de l’attention ne vient jamais seul, la dyslexie ou la dysorthographie s’y greffe. Si vous saviez le nombre de fois où j’ai inversé les chiffres d’adresse postale. Je ne vous dis pas les quiproquos.

Des études ont démontré que 40 % des surdoués terminent avec un diplôme d’études supérieures. Cela explique bien tous mes essais pour l’obtention d’un diplôme universitaire. Cependant, malgré mes allers-retours scolaires, ma vie professionnelle fut stable. Ma pensée divergente a parfois été un atout, d’autres fois non. Tout comme mon hypersensibilité.

Je suis heureuse qu’enfin un livre démystifie ce que sont les personnes à haut potentiel. Certains diront que c’est un don, d’autres un cadeau empoisonné. Il n’y a pas un parcours, mais des parcours. En faisant du bénévolat dans une école primaire, j’ai croisé de ces enfants différents qui s’emmerdaient royalement et dérangeaient tout autant. L’école ne répondait pas à l’actualisation de leur plein potentiel. 

En terminant, je remercie ma mère qui a cru en mon potentiel. Elle a influencé de manière positive ma trajectoire de vie, notamment en stimulant ma sensibilité artistique et en répondant à tous mes pourquoi.

 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

La petite fille qui aimait les raisins... et les concombres

Le petit canard qui pédale

Petit pot de biscuits...