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Affichage des articles du juin, 2012

Le temps qui passe

Trois jours de congé, une envie furtive d'évasion, mais je choisis de rester à la maison. À vrai dire, prendre la route en ce moment est un véritable cauchemar. Déjà, que la semaine je ne puis y échapper, les week-ends, je laisse passer. Sage résolution. Il fallait voir la circulation vendredi soir, samedi après-midi sur l'autoroute des Laurentides en direction nord. Pourquoi chercher ailleurs un bonheur alors qu'il me suffit de contempler ma cour, de lire et somnoler dans la balancelle, de déguster un bon verre de rosé en observant le ballet des oiseaux, des suisses qui font le marathon sur ma clôture. Prendre le temps de ralentir, voilà l'intention du week-end! Des lectures me tiennent compagnie, m'incitent à réfléchir. Je viens de débuter Femmes de dictateur . Premier chapitre, on y parle d'Adolf Hilter et de la pâmoison des femmes à son endroit, lettre à l'appui. Nous sommes dans le pays de Freud et de l'inconscient collectif. J'arrête

Peine d'amour

Vous vous souvenez sans doute de votre première peine d’amour avec cette nette impression qu’un rouleau compresseur vient de vous passer sur le corps. Votre vie bascule, l’être aimé ne vous voit plus dans sa soupe.   J'avais à peine 19 ans. Je travaillais au Centre missionnaire et lui, à la Ville de Montréal. De mon côté nul danger d’être courtisée, j’étais la plus jeune employée et rien qui vaille autour de moi pour attiser mes pulsions. Du sien, il en était autrement. Une secrétaire un peu plus âgée, récemment célibataire, avait jeté son dévolu sur mon homme. Peu de temps après mon anniversaire, il m’annonce qu’il me quitte pour cette nouvelle flamme. Je n’avais rien vu venir. Le ciel me tombait sur la tête. Ah ! la naïveté de mes 19 ans. J’ai pleuré ma peine sur un banc au parc Jeanne Mance une semaine durant. Je ne mangeais plus, je ne dormais plus, mais ça, vous connaissez déjà.   Je travaillais fort à tourner la page, à m’entourer pour ne pas trop y penser.  L’amour ne di

Le baiser de l'amitié

Mon portable affiche un nouveau texto. Je clique et je lis : - Souper ce soir? Une invitation surprise.  Je cherche l'expéditeur. Pendant ce temps, une voix intérieure me dit: Vas-y, n'ait pas d'attente, profite de ce moment juste pour le plaisir d'être avec l'autre. Qui est cet autre? L'autre est nul autre que mon vieil ami comédien dont c'était l'anniversaire. Un courriel adressé à son intention pour souligner cet événement a trouvé réponse avec ce texto. Nous convenons de nous rejoindre rue Fleury dans un petit resto de quartier qui produit des spectacles en soirée. La circulation à Montréal n'est pas chose aisée. Pour me rendre au Rendez-vous du Thé , j'ai dû emprunter un parcours inédit où j'ai découvert plusieurs coins de ma ville. La soirée s'annonçait belle. Arrivée au restaurant, je cherchais le visage de mon ami, sans succès. J'avais la nette impression d'être une intruse qui s'invite malgré elle à une soir

Le rendez-vous

Elle était assise de biais avec moi, vêtue d'un chandail moulant, décolleté en V qui faisait ressortir le vert de ses yeux. À son cou reposait une chaîne délicate en harmonie avec la finesse de son ossature. Elle avait mis une jupe fendue sur le côté, très ajustée, taille haute, accompagnée d'une ceinture à boucle. Escarpins ouverts sur le devant avec un bas fin complétaient sa tenue. Une ligne de eye-liner pour souligner l'iris de ses yeux, un peu de gloss, les cheveux retenus pour dégager la nuque. Une belle jeune femme début vingtaine. À voir le souci mis à sa tenue vestimentaire et au regard langoureux qu'elle lui adressait, il m'apparaissait qu'il s'agissait d'un premier rendez-vous. Lui, style un peu égo-centro, avait peu d'attention à son égard. Je l'ai entendu choisir le vin pour les deux sans la consulter. Pendant le spectacle, les yeux fermés en totalité, il n'a pas daigné les ouvrir même quand les plats sont arrivés. Elle le