Lutte de classe

Êtes-vous de ceux qui lisent un livre jusqu’à la fin, même s’il vous ennuie ? Longtemps, j’ai été habitée par cette phrase : « Il faut que tu finisses ce que tu as commencé » dixit ma mère. Je me suis pliée de nombreuses fois à cette supplique. À présent, je m’autorise le droit de fermer un livre si dès les vingt premières pages je n’y trouve pas mon bonheur. Cela m’est arrivé récemment avec Que notre joie demeure de Kev Lambert, pourtant encensé par la critique. En vieillissant, j’ai une prédilection pour les récits et les essais. Ils m’incitent à réfléchir. Le dernier en lice Rue Duplessis, ma petite noirceur de Jean-Philippe Pleau. Mon père est né durant la Crise et ma mère à la Seconde Guerre. L’un dans un milieu rural, l’autre dans un village décimé par la silicose. Tous les deux ont vécu la misère. Pour eux, quand nous étions enfants, l’important c’était que la table soit bien garnie, et que nous ayons de bonnes chaussures. Mon père ne lésinait jamais sur l...