Marchands d'espoir

Vendredi soir, j'ai rendez-vous avec le rire, plus partulièrement avec Daniel Lemire. Des sièges au balcon, les genoux collés sur le siège du voisin, une chaleur incommodante, j'attends le lever du rideau. J'ai bien besoin de me dilater la rate avec les semaines qui sont les miennes depuis quelques temps.

Le spectacle débute par une revue de l'actualité. Son esprit incisif est toujours bien présent, les rires fusent. Une nouveauté: deux excellents comédiens l'accompagnent. Puis un premier numéro qui me laisse sur mon appétit, puis un second mettant en scène un taliban qui prend du Viagra. Celui qui a suscité de grands rires est sans conteste celui où il s'en prend à l'annonceur de la météo. La mise en scène est bien soignée. Après l'entracte Oncle George fait son entrée, pour nous parler de Cialis et faire des pitreries sur le pet de l'homme âgé. Il me semble que là, on nivelle vers le bas, marketing oblige

J'ai soudain la nostalgie des spectacles d'humour d'antan, notamment lorsqu'Yvon Deschamps gagnait nos coeurs par des monologues qui nous faisaient réfléchir sur nous, notre avenir comme société. Avec finesse, il savait dépeindre nos réalités quotidiennes, toucher nos coeurs sans tomber dans la vulgarité. Qui ne se souvient pas du capitalisme de poche,du socialisme d'esprit et du communisme de coeur. Il y a eu Sol. Il fallait demeurer concentrer pour saisir chaque mot et son sens. Un exercice de haute voltige pour intellectuel averti.

Les humoristes sont nos marchands d'espoir, tout comme notre Sainte-Flanelle qui nous a laissé dans le deuil cette semaine en se faisant éliminer. Nous étions habités par cet espoir qui soulève les gens, les font accomplir de grande chose. Il nous reste demain. Le sympathique Jack saura-t-il gagner le vote et nous offrir la perspective d'un nouveau modèle politique ? Il semble plus vrai, plus proche des gens.

Après les allégations de corruption des milieux municipal, provincial, le scepticisme est très présent. Les leaders charismatiques sont denrées rares. M. Ignatieff paie le prix d'un héritage corrompu. Si vous fermez bien les yeux, vous retrouverez dans sa voix les intonations de M. Pierre-Elliot Trudeau. L'arroseur arrosé est M. Duceppe. Après avoir voulu évincé Madame Marois lors de la course au leadership au parti Québécois, le voilà, qui l'appelle à grand renfort pour sauver son siège. La vengeance doit être douce au coeur de ... la femme politique. Quant à M. Harper, il a soigné son image de ventru, il parle français et même les citoyens de Westmount et d'Outremont songe à voter pour lui. Une petite percée au Québec avec ça ?

Reste le parti Vert. Pas de budget, peu de candidats. A l'image de sa philosophie portée vers le bien-être d'autrui, les capitaux faisant défaut, nous avons peu ou pas entendu parler d'eux. Il pourrait bien un jour être le parti de l'avenir. Bon, c'est mon côté idéaliste qui parle. Pour l'instant, je crois que l'espoir d'un pays a une couleur et c'est orange. Un passage obligé ? Sans doute. Bonne journée électorale à tous et toutes

Commentaires

  1. Tres bien dit, comme toujours, mon amie Ginette! Chose certaine, la couleur orange orange couvrira tout Outremont demain.....paroles de Mimi!

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  2. Côté marchands d'espoir, les humoristes sont effectivement important. Du côté des hommes politiques où s'annonce une vague orange, il se trouve nombre d'humoristes aussi mais ceux-ci nous font rire jaune.

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