Quand on prend les clients pour des valises

Enjoy, being  a star ! Tel est le slogan de cette chaîne hôtelière reconnue pour la qualité de ses installations, de son service et son souci de préserver l'environnement. Mais... un établissement porte ombrage à cette belle mission. Il n'y pas de traitement de star au Iberostar Ensanachos, malgré ses 5 étoiles.

Jour 1: Nous descendons de l'avion et prenons le car en direction de l'Ibérostar. Le paysage est magnifique. On dirait les Keys. Une fois à l'hôtel, c'est le cafouillage. Omar, le concierge, a une liste de noms. Nous comprenons aujourd'hui que l'acte qu'il s'apprête à jouer n'est pas sa première représentation. Nous allons directement vers la réception. Une femme attend depuis une heure une voiturette pour la mener à sa villa, on lui dit que le chauffeur est à son souper. Nous apprenons plus tard que c'est parce que la voiturette était en panne électrique. Un autre couple découvre des occupants dans leur chambre et nous... que nous n'avons pas de chambre. Bris électrique? 

Nous demandons à voir le directeur. Stéphane arrive. Il nous promet mer et monde: une villa, des soins esthétiques à volonté, des réservations au restaurant et nous expédie illico au Mélia Las Dunas pour deux nuits. Au Mélia nous sommes accueillies avec la boisson locale. Le personnel est aux petits soins avec nous. Nos chambres nous attendent, une belle suite. Un seul hic, nous avons demandé deux lits et... il n'y en a qu'un seul. Ma copine couche sur le divan-lit. Nous faisons un saut au buffet, où le bruit est envahissant en attente de notre réservation tardive au restaurant. Piano, clarinette accompagnent notre repas. Fatiguées, nous nous écroulons dans nos lits.

Jour 2: Nous profitons de la plage, la journée est agréable. En soirée, juste avant le repas, c'est la panne électrique. Nous mangeons à la noirceur.

Jour 3: La pluie signe présente. Nous quittons le Mélia à 13 h30 au lieu de 13 h, car nous sommes à l'heure cubaine. Notre chauffeur ne respire pas l'hospitalité mais l'hostilité. Nos valises sont expédiées toutes au fond sans attention. Cela promet. Deuxième arrivée à l'Ibérostar. Cette fois, nous apprenons que nos villas ne sont pas encore prêtes et que... nous séjournerons au 2628 où il n'y a qu'un seul lit.  Après quelques grincements de dents, on installe un petit lit d'appoint dans lequel je me glisserai. Nous partons à la plage, qui est achalandée et d'une grande beauté. Au menu du soir cuisine Japonaise. Mais... autre panne électrique. Nous prenons un poulet aux amandes. Avez-vous déjà mangé du poulet en cube bouilli ?

Jour 4: Il est 6 h30, je me réveille en sursaut.  Aie-je bien entendu? Non, ce n'est pas le gazouillis des oiseaux, mais les gaz des camions qui créent ce fond musical. Cet hôtel était l'ancien Royal Hydeaway, mauvaise appellation, c'est plutôt Royal Highway. Nous avons rendez-vous au lobby à 11 h . On doit nous montrer nos villas. Omar et Diego nous accompagnent. Nous avons vérifié, on nous attribue 7101. Arrivées sur place, devinez? Un seul lit. Là, les madames ne sont vraiment pas contentes. Diego allègue une panne électrique pour ne pas téléphoner à Stéphane, le directeur. Il nous prend vraiment pour des valises ajoutant que son walkie-talkie ne fonctionne pas. Un chausson aux pommes avec cela. Finalement, nous obtenons ce que nous souhaitons: deux lits. Est-ce vraiment la mer à boire quand c'est ce que nous avons demandé initialement à la réservation du voyage? Trois jours à revendiquer.

Nous avons une superbe villa au 6802, mais, il y un mais, la climatisation ne fonctionne pas dans la chambre du haut et dans celle du bas, elle n'est pas tempérée. En admirant la photo, on comprend mieux. Les dessous de lit n'ont pas été visités depuis longtemps. Il nous reste 4 jours à profiter de ce site exceptionnel. Car outre, les petits soucis exprimés, l'endroit est paradisiaque, tranquille. Iguanes, lézards, oiseaux, étoiles de mer, oursins, poissons exotiques sillonnent le paysage. 

Jour 5: Une heure du matin, j'entends gratter et courir sur les murs à proximité de mon lit. J'ouvre la lumière, je fais un peu de bruit. Jurassic Park... un lézard, un iguane ou un rat. Je préfère le lézard.  Au réveil, je tire les rideaux, j'ai une vue splendide sur la mer.  J'aperçois un oiseau, il semble à l'intérieur. Ouf! ce n'est pas le cas. En faisant le tour du propriétaire, nous découvrons que l'entretoit est ouvert. Ce qui explique les visiteurs de la nuit.

Jour 6: Nous allons tenter de relaxer au SPA. Ma copine choisit un manucure et un pédicure volcanique. Moi, un massage sportif. La belle affaire. Laurier, mon masseur me serre la main. Je viens de découvrir que je suis en maillot de bain, donc pas de petite culotte. Il me présente la salle de massage. Pas de couverture, une seule serviette pour couvrir ma grande personne. Je valide si cette serviette n'est pas destinée à me fabriquer une culotte de fortune. Mais non! Je m'allonge, me couvre pudiquement. Le massage débute avec l'inhalation d'une huile essentielle. À Cuba, l'huile ne doit pas coûter trop cher, car elle est appliquée généreusement. Je me laisse emporter par le rythme cubain du massage. Pudiques s'abstenir. La serviette couvre légèrement et la loi de la gravité découvre notre nudité. Le massage terminé, je suis fraîche comme une rose, prête à aller danser.

Jour 7: Petit déjeuner au buffet. Nous roulons dans notre voiturette quand nous croisons le camion de fumigation qui nous arrose généreusement. Il s'est trompé de bestioles. Peut-être pas ? Le venin commence à monter.

Je m'en voudrais de vous laisser sur une fausse note. Bien que chaque jour, une surprise nous attendait, pour ne pas dire un irritant, j'ai profité pleinement du soleil, de la mer. J'ai fait le vide, je me suis repue de lecture. Le personnel de restauration était souriant, avenant. Le préposé à la plage était attentionné. Les langoustes et les poissons fort délicieux. Tout est relatif, vous savez. Ces gens travaillent de 7 h à 23 heures, 6 jours sur 7 et font au minimum trois heures de route par jour avec deux semaines de vacances par année. Ils ont toute mon admiration. Les grands fautifs de ce cafouillage sont les gestionnaires, ces grands dirigeants qui se donnent bonne conscience en respectant l'environnement mais pas leurs clients.


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