Les coquelicots

Notre première rencontre a eu lieu dans un livre de chansons où il était question de coquelicot mesdames, gentil coquelicot nouveau.  Une illustration accompagnait cette chanson datant du 18e siècle.   7 ans à peine, je n'avais jamais vu cette fleur au Québec. Les années passant, au hasard d'un cours en histoire de l'art, je découvre Monet et renoue avec les coquelicots.
Mai 1983, ma première insertion en sol français. Un voyage avec l'OFQJ. Un stage portant sur les modèles d'autogestion. Un peu dans l'humeur de l'époque. Je travaille au sein d'un organisme communautaire qui veut changer l'ordre établi, éliminer le conseil d'administration pour créer une sorte de coopérative. Les bailleurs de fonds vont au front. Mais cela, c'est une autre histoire. Celle que je veux vous raconter, c'est celle de mes gentils coquelicots.

Après ledit stage, j'ai poussé mes valises jusqu'à une joyeuse résidence occupée par des étudiants. Le père de l'un d'entre eux était l'heureux propriétaire. Une belle villa, les planchers en céramique et des volets aux fenêtres pour conserver la fraîcheur.  Dans le jardin, une tonnelle, où je prends le thé avec Jacquotte. Elle sera ma guide dans cet univers marseillais. Le groupe est constitué d'étudiants en médecine, en soin de santé. Deux couples, une célibataire. La célibataire, une Marseillaise pure et vraie choisit de me faire goûter la spécialité de la région: aïoli. Mon foie de Nord-américaine met deux jours à s'en remettre. Pendant ce temps, nous nous amusons à découvrir les expressions de nos pays, à y mettre l'accent...! Des éclats de rire.

La famille me reçoit. La mère de Jacquotte, la tante de Babette, la maman de Pierre. Ils sont accueillants ces Français. Que reste-t-il de cette époque? Une amitié qui a traversé le fil du temps, une ballade en moto avec Pierre, les piques-nique dans les Calanques, la panne d'essence cours St-Charles avec la deux chevaux...Il me reste cette image d'Allauch au soleil de six heures, alors que je me délecte de nougat assis sur la colline à regarder le mistral souffler sur les coquelicots.

Presque trente années plus tard, j'ai retrouvé mes coquelicots, cette fois à l'ile de Ré, ornant une maison ancienne sous un soleil printanier le vent de l'Atlantique pour les faire danser. La même émotion retrouvée, le même amour pour la France, pour mes nouveaux amis du côté de Niort. Dommage qu'on ne puisse offrir des coquelicots, mais peut-être bien que cet été je ferai un jardin  ..! 

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