Aimes-tu la vie ?

Au lendemain de notre escapade en ville, elle m'écrit: "Je sais maintenant pourquoi je me bats, pour poursuivre cette belle vie que j'ai la chance de savourer". Spontanément, la chanson de Boule Noire, Aimes-tu la vie comme moi, résonne dans ma tête. Je lui fais parvenir le lien pour accompagner les jours plus difficiles qui se pointent à l'horizon. 
 
Cette journée-là, malgré un ciel gris, la neige qui persistait, le temps d'une éclaircie, nous nous sommes régalées au Café Cherrier,  nous avons bu un Bourgogne Alligoté frais à souhait tout en poussant la gourmandise en dégustant une île flottante. Question de bien digérer le tout, nous avons arpenté la rue Saint-Denis, visité quelques boutiques pour finalement chiner chez Artefact, un designer québécois. Eh oui! notre portefeuille a été quelque peu délesté. Le bonheur tout simple de deux filles qui font des essayages et qui partagent leur opinion sur le résultat final.
 
Nous nous sommes quittées sachant que l'épreuve ultime aura lieu dans quelques jours. Nous avons parlé de la peur, de sa peur, du droit d'avoir peur. Si vous avez écouté la dernière de Nouvelle adresse, vous savez de quoi je parle. Vos mouchoirs devaient être bien détrempés et vos yeux quelque peu barbouillés hier soir. Nous nous sommes tous reconnus dans la mort d'un frère, d'une sœur, d'un père, d'une mère, d'un enfant, d'un ami, d'une amie.
 
Je pense aussi à celles que je connais qui ont traversé cette épreuve: chimio, radio, parfois seules pour certaines et pour d'autres entourées des leurs. Malgré la rémission, les séquelles sont là. Certains jours elles font mieux avec que d'autres jours. Il y aussi, toutes ces personnes chez qui une bosse, un kyste ont été décelés attendant un coup de fil pour des tests plus approfondis. L'angoisse les ronge, des nuits d'insomnie à se demander si elles seront épargnées. Parfois les nouvelles sont bonnes. Elles s'en tirent avec une bonne frousse et un appétit de vivre plus grand.
 
Vous aurez remarqué que je ne l'ai pas nommé, car c'est ma façon de le tenir à distance. En même temps, c'est grâce à lui que j'ai repris la plume. Il m'a ravi mon amie Josée qui nous partageait comment elle aimait la vie avec son blogue Croque la vie. C'est elle, l'instigatrice de ce blogue qui a vu le jour, il y a maintenant 5 ans. Elle m'a permis d'habiter ma vie.

Alors, si vous aimez la vie comme moi, je vous invite  à rendre hommage à ceux et celles qui ont traversé cette épreuve ou qui la traversent actuellement en leur offrant une jonquille. C'est la première fleur printanière, celle qui dit que la vie renaît et aussi l'emblème de la Société canadienne du cancer. Cette fois, je l'ai dit !

Commentaires

  1. Ouah, tout un parcours sur 5 ans… et quelle belle écrivaine tu fais!
    Merci pour l’envoi de Mariediane. J’aime bien recueillir tes commentaires sur divers auteurs. J’aime ton authenticité et ton engouement pour ton projet. C’est tout à ton honneur!

    MG

    RépondreSupprimer
  2. Merci. Moi, c’est mon amie que j’ai perdu ainsi à l’âge de 52 ans. Je pense souvent à elle et, parfois, je sens sa présence; je la sentais hier soir.

    MC

    RépondreSupprimer
  3. Tout simplement… Merci!

    CH

    RépondreSupprimer
  4. Comme le temps passe trop vite,je te félicite de ta persévérance pour l'écriture.

    GBL

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

La petite fille qui aimait les raisins... et les concombres

Le petit canard qui pédale

Petit pot de biscuits...