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Affichage des articles du 2025

Adèle, Johanna, Simonne et... moi

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  E st-ce que mes grands-mères connaissaient l’existence de la Journée internationale des droits des femmes ? Je ne crois pas . Chacune d'elles dans son rang de campagne, aux prises avec une nombreuse marmaille n’était pas libre de son temps et… de son corps. Elles ont eu l’utérus fort occupé, car il n’y avait pas de répit pour le devoir conjugal. L’une fut orpheline de mère à l’âge de 17 ans. Elle aurait choisi son mari parce qu’il avait une belle monture (pas de pensées grivoises svp) et de belles bottes. Autres temps, autres mœurs. L’autre a attendu longuement un prétendant jusqu’à l’âge de 29 ans. Finalement, son prince charmant de huit ans son cadet s’est avéré un tyran. J’aurais aimé mieux les connaître. L’une s’est envolée à 42 ans, l’autre à 69 ans. Ma grand-mère paternelle, Adèle, venait d’un milieu plus éduqué. Elle jouait de l’accordéon, écrivait des poèmes. Dans un carnet retrouvé, j’ai découvert les poèmes d’amour qu’elle avait écrit à mon grand-père. J’ai été bo...

Lutte de classe

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Êtes-vous de ceux qui lisent un livre jusqu’à la fin, même s’il vous ennuie ? Longtemps, j’ai été habitée par cette phrase : «  Il faut que tu finisses ce que tu as commencé » dixit ma mère. Je me suis pliée de nombreuses fois à cette supplique. À présent, je m’autorise le droit de fermer un livre si dès les vingt premières pages je n’y trouve pas mon bonheur. Cela m’est arrivé récemment avec Que notre joie demeure de Kev Lambert, pourtant encensé par la critique. En vieillissant, j’ai une prédilection pour les récits et les essais. Ils m’incitent à réfléchir. Le dernier en lice Rue Duplessis, ma petite noirceur de Jean-Philippe Pleau.  Mon père est né durant la Crise et ma mère à la Seconde Guerre. L’un dans un milieu rural, l’autre dans un village décimé par la silicose. Tous les deux ont vécu la misère. Pour eux, quand nous étions enfants, l’important c’était que la table soit bien garnie, et que nous ayons de bonnes chaussures. Mon père ne lésinait jamais sur l...

Ne jamais sous-estimer l'influence d'un livre

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Aurais-je pensé qu'un jour un de mes écrits serait la bougie d'allumage d'un projet de commémoration ? Non.  Tout a commencé en  2012,  alors que je consultais la revue  Relations  produite par les Jésuites. Il y était question d'un village décimé par la silicose.   Plus je lisais, plus j’étais indignée. Les miens étaient du nombre des victimes.  Le tout s'est joué dans  les années de la grande Crise et de la Deuxième Guerre. Le village a porté plusieurs appellations, dont celui des veuves blanches en lien avec la poussière de silice qui recouvrait le village. Près d’une cinquantaine de mineurs sont morts les poumons littéralement pétrifiés parce que leurs conditions de travail étaient abominables.  C'est ainsi que j' ai entrepris d’écrire un livre sur le thème du courage: Petit pot de biscuits 2 en mémoire de mon grand-père Exélus Chartrand et mes deux oncles Patrice et Doris, tous les trois décédés de la silicose.  Je ressentai...