Revue de presse

Je ne sais si vous êtes comme moi, mais il m'arrive souvent en lisant La Presse de m'émouvoir sur certains sujets traités. Je minimise mes mots. Souvent je pleure sur un texte de Pierre Foglia ou celui de Stéphane Laporte. Ces textes me touchent là où ça fait mal. Les textes d'Yves Boisvert aussi sont percutants, mais autrement. Ah oui ! J'oubliais, vous ai-je dit que je suis une fidèle lectrice de ce journal depuis presque 50 ans. J'ai bien dit presque.

Ce week-end, je n'ai pu m'empêcher d'être très émue en lisant le cahier spécial ENJEUX.  D'une part on y voyait des photos assez troublantes de gens d'origine Vietnamienne vivant avec un handicap. La cause ? L'agent orange que les américains ont épandu sur les terres de ce pays lors de la guerre. Cancer, malformations sont au nombre des sévices. Il n'y a pas qu'eux à vivre avec les séquelles de la guerre ou encore des séismes. Le Japon dont on ne parle presque plus, a pourtant été happé par un nuage nucléaire. La grande marée noire qui a affecté les écosystèmes aux États-Unis n'attire plus l'attention. Pourtant, la radioactivité, les polluants, tout cela n'est pas sans incidence sur notre santé. Les nuages, ils voyagent...

Continuons cette lecture. Cette fois, la maladie d'Alzheimer. Terrible que cette mort vivante. Faire le deuil parfois petit à petit ou trop rapidement. Une maladie autrefois réservée aux aînés qui frappent de plus en plus de gens à la mi-trentaine. Il semble que cela soit héréditaire. Fiou ! Je l'ai échappé belle. Peut-être pas tout à fait car il peut y avoir mutation des gènes. Avec toutes les substances chimiques qui côtoient notre quotidien, nous sommes plus exposés.  Je chasse de ma tête ces mauvaises pensées. Moi, qui suis reconnue pour ma grande mémoire, je souffrirais énormément si un jour elle venait à me faire défaut.  Il faut énormément d'amour, de compassion pour accompagner une personne atteinte de cette maladie. Des histoires qui pourraient être les nôtres. Très touchant !

Toujours dans ce même cahier, on y parle des maladies orphelines. Des gens qui souffrent longtemps avant qu'un diagnostic ne soit posé. La vie de ces personnes en suspens, en attente de soins. Parfois, elles doivent s'exiler, trouver des soins ailleurs parce que le temps d'attente est trop long chez nous. Que ce soit l'Alzheimer ou les maladies orphelines, les victimes ne sont pas que les malades. Tous les proches écopent et chacun tente tant bien que mal de trouver un équilibre.

Le dernier billet, celui d'Yves Boisvert, pose la question quant aux meurtres des quatre femmes d'origine afghane. Que s'est-il  réellement passé avant que la voiture plonge dans l'eau noire du canal Rideau ? Un jour, j'ai rencontré une élève d'origine Afghane en raison de son taux d'absentéisme élevé. Une enseignante m'avait signalé que cette même élève avait été bousculée par son conjoint qui était aussi inscrit dans mon établissement. En fait, il la harcelait durant les périodes de cours. J'ai rencontré la dame, j'ai pris le temps d'échanger avec elle. J'ai compris qu'il fallait que j'éloigne le conjoint. J'ai pris des mesures administratives à cet effet. C'était la seule action en mon pouvoir pour l'aider. Le conjoint la surveille encore, cette fois à l'extérieur. Il poursuit son harcèlement avec le cellulaire.  Comme le dit Yves Boisvert, ces femmes qui vivent librement au Canada sont prisonnières dans un petit royaume afghan où la loi locale n'a jamais pénétré. Cela est aussi vrai pour plusieurs femmes immigrantes.

Être femme, ce n'est pas tous les jours roses. Encore moins, être femme journaliste dans un pays Arabe. Parlez-en à Caroline Sinz, journaliste de France 3, battue et agressée sexuellement près de la place Tahrir en Égypte. Des gens ont tenté de l'aider, le tout a duré trois quarts d'heures. Les heures les plus longues d'une vie. Le risque du métier. Un risque bien élevé que Denise Bombardier et Françoise Laborde ont exprimé lors de leur passage à Denis Lévesque, en citant que l'affaire DSK est monnaie courante dans leur métier. Les femmes font silence. Une espèce de loi de l'omerta pour le journalisme féminin. Sommes-nous vraiment en 2011 ? Une édition qui fait réfléchir.



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