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Affichage des articles du octobre, 2014

J'ai un A

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Elle écoute distraitement les publicités télévisées. La dernière retient son attention, celle de la BMO. Des parents font vivre plusieurs expériences sportives à leur enfant. Ce dernier n'est manifestement pas doué, il semble même souffrir d'un déficit d'attention. Dans sa joie de démontrer à ses parents qu'il réussit, il trébuche et affiche fièrement une évaluation où il a obtenu un A. Son sourire est éloquent.  Elle ne peut s'empêcher de penser à tous ces parents, qui ne verront jamais un A sur un examen, un travail de leur enfant. Non pas parce qu'ils ne croient pas en leur réussite, non, ils savent que la définition qu'en donne notre société ne sera jamais celle que leurs enfants vivront. Pourquoi? Parce qu'à la loterie de la vie, ils auront été moins choyés. TDAH, TED, des mots courts, lourds de sens, une hypothèque pour la vie.  Le regard des autres indiquant que l'enfant n'a pas les comportements attendus, elle connaît. L

Kaléidoscope automnal

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Après le tumulte des derniers jours, un peu de ressourcement s'impose. La nature est toujours ma fidèle alliée. J'ai envie d'une promenade en forêt, pour humer la terre humide, les feuilles qui trouvent leur dernier repos au sol, admirer les coloris uniques à cette saison, voir le ciel se transformer de minute en minute et des nuages imposants filant selon la vitesse du vent. Ma destination: Le parc des Chutes Monte-à-Peine. Parc peu connu, dans la région de Lanaudière. Une randonnée de 5 kilomètres, débutant au pied des chutes. Un bruit apaisant, vivifiant, qui me dit que ma vie s'écoule avec cette force, ce débit. Je me sens vivante. Une femme arrive avec son chien, ma gorge se noue. J'ai la nostalgie de mon compagnon Milas. Je me mets à rêver ... adopter un chien. Je dis bien rêver. Un bâton sera mon pèlerin pour cette randonnée, un peu particulière. Parcours dans les bois à suivre la rivière, une prairie tout juste enrichie de fumier, une ascension vers une

Juste un numéro

Je suis comme les arbres dont la sève se met en dormance à l'automne, ma tension artérielle devient plus lente, affectée par les rythmes circadiens. Cela fait plus de quinze ans que je vis ce yoyo automnal tant bien que mal avec des étourdissements et une pression qui joue du presto pour se stabiliser quelque temps plus tard.   Lundi fin de journée, je me sens étourdie. Beaucoup plus qu'à l'habitude. Je reprends un comprimé, sans succès. Je m'allonge espérant que ma pression se calmera le pompon. Elle ne veut rien entendre et commence à me donner des lectures à hauteur de 200. Là, le cœur s'emballe et tourne à plein régime. Je suis seule, j'ai peur de m'évanouir. En fait, j'ai peur de mourir, et cela, pour une deuxième fois en moins de quatre jours.   911...! Les policiers sont les premiers arrivés, préparent mes effets pour une visite à l'hôpital, car dans leur tête, il n'y a pas de doute. Les ambulanciers sont sur place quelques minute

Le petit canard qui pédale

Il était une fois un petit canard qui à sa naissance avait vite compris que pour survivre, il lui fallait ne pas exposer sa vulnérabilité. C'est ainsi qu'au fil de sa vie, des événements, le petit canard semblait nager insouciant, traversant la vie, son adversité sans que personne ne soupçonne qu'à certains moments, il pédalait à une vitesse défiant le speeodomètre. Quand les gens le croisaient, tous lui disaient qu'il était zen, au-dessus de la mêlée.   Depuis quelques mois, le petit canard pédale. Il alterne entre des périodes de sprint et de repos, plus conscient, qu'il prend de l'âge. Il ne veut surtout pas y laisser sa peau. La peau de canard n'est pas très prisée par les temps qui courent. À la bourse de la vie, si le petit canard n'arrête pas de pédaler, il ira droit au fond de la marre. C'est bien ce qu'il a failli lui arriver vendredi dernier.   Alors qu'il était seul pour prendre son repas du midi, notre petit canard s'