Le petit canard qui pédale
Il était une fois un petit canard qui à sa naissance avait vite compris que pour survivre, il lui fallait ne pas exposer sa vulnérabilité. C'est ainsi qu'au fil de sa vie, des événements, le petit canard semblait nager insouciant, traversant la vie, son adversité sans que personne ne soupçonne qu'à certains moments, il pédalait à une vitesse défiant le speeodomètre. Quand les gens le croisaient, tous lui disaient qu'il était zen, au-dessus de la mêlée.
Depuis quelques mois, le petit canard pédale. Il alterne entre des périodes de sprint et de repos, plus conscient, qu'il prend de l'âge. Il ne veut surtout pas y laisser sa peau. La peau de canard n'est pas très prisée par les temps qui courent. À la bourse de la vie, si le petit canard n'arrête pas de pédaler, il ira droit au fond de la marre. C'est bien ce qu'il a failli lui arriver vendredi dernier.
Alors qu'il était seul pour prendre son repas du midi, notre petit canard s'est étouffé. Plus un souffle d'air. La panique, la crainte de mourir là, seul. Il se parle pour tenter de se calmer, se couche à plat ventre pour éjecter l'obstruction, sans succès. Rassemblant ses forces, il fonce au devant, fait du bruit au passage pour attirer l'attention, arrive de peine et misère près de la sortie où heureusement il y a quelqu'un. Il reprend son souffle secoué d'avoir échappé à la mort. À force de pédaler, le cœur s'emballe.
C'est que notre petit canard ne l'a pas facile depuis quelques semaines. Sa vie est comme un mauvais feuilleton. La mort, la maladie sont son lot quotidien. Même s'il a traversé plusieurs tempêtes, celle-ci le secoue davantage. Peut-être parce qu'il se fait vieux, qu'il en a marre et que pour la première fois de sa vie, il ne se sent pas la capacité d'affronter une nouvelle tempête. Il a juste besoin de glisser sur l'eau avec une vraie insouciance.
J'ai lu vos billets. Bravo, ce sont des paroles importantes. Il faut continuer à parler de ce sujet.
RépondreSupprimerG.