Kaléidoscope automnal

Après le tumulte des derniers jours, un peu de ressourcement s'impose. La nature est toujours ma fidèle alliée. J'ai envie d'une promenade en forêt, pour humer la terre humide, les feuilles qui trouvent leur dernier repos au sol, admirer les coloris uniques à cette saison, voir le ciel se transformer de minute en minute et des nuages imposants filant selon la vitesse du vent.

Ma destination: Le parc des Chutes Monte-à-Peine. Parc peu connu, dans la région de Lanaudière. Une randonnée de 5 kilomètres, débutant au pied des chutes. Un bruit apaisant, vivifiant, qui me dit que ma vie s'écoule avec cette force, ce débit. Je me sens vivante. Une femme arrive avec son chien, ma gorge se noue. J'ai la nostalgie de mon compagnon Milas. Je me mets à rêver ... adopter un chien. Je dis bien rêver. Un bâton sera mon pèlerin pour cette randonnée, un peu particulière. Parcours dans les bois à suivre la rivière, une prairie tout juste enrichie de fumier, une ascension vers une nouvelle chute. Je marche avec mon homme de cœur, sans rien dire. Les mots sont superflus.

Dimanche, temps splendide, dernière partie de golf avant le dur hiver. Un cadeau, un parcours avec plusieurs par 3 à Tremblant. Sans doute le guiness des pertes de balles. Je m'en fous, pendant que je me centre à frapper la balle, ma tête fait le vide. Mon cadeau de fin de parcours, au 18e trou, une famille de chevreuils. Une mère avec ses deux petits, pas du tout farouche, qui déambule sur le terrain. C'est aussi cela la vie.
 

Lundi, je prends la route du fleuve, retour dans la région natale de mon paternel. Un séjour à l'Auberge du Portage. Il fait beau, la route est agréable, du vert, des orangers, des dorés, mon âme s'apaise. L'endroit... à la hauteur de mes attentes. J'ai le fleuve en vision permanente. Je prends une longue marche, m'arrête à l'église du village, cela me fait toujours grand bien de me retrouver dans ces endroits. Cette fois, ce sont les planchers de bois franc, les ornements des bancs qui attirent mon attention. L'église est peinte en blanche avec des boiseries dorées.  L'architecture des maisons me séduit. Je m'imagine ici, un mois durant, en location dans une de ces maisons à écrire mon troisième livre.

Au souper, je découvre que l'auberge est fréquentée par des habitués. Dans mon unité, un groupe de filles en peignoir. Apéro et pédicure se côtoient. Je suis bien. Mardi matin, le temps est plus gris. J'aperçois un groupe de cormorans se baignant tous au loin. Séance d'antigymnastique. Une grand-mère, une mère et sa fille d'un an sont au nombre des participantes. L'animatrice a l'air aussi heureuse d'être là que ...J'ai un premier soin: bercement corporel. Des étirements, mon corps rend grâce, je prendrais une session par jour. L'après-midi, le temps est clément, je m'aventure sur la grève, observant les sédiments, la végétation. J'admire le fleuve, me laisse bercer par le bruit des vagues.

Mercredi, pour débuter la journée, une session de Tai Chi avec une passionaria qui perturbe mon rythme. De l'énergie, elle en a. Moi, un peu moins. Je ne suis pas la seule à ressentir cet inconfort. Lorsque l'heure des soins s'annonce, nous sommes plusieurs à prétexter ceux-ci pour s'éclipser. Mon soin est un vibrasaun. Une nouveauté, un enveloppement d'aromathérapie suivi d'une séance de vibration sous chaleur dans un sarcophage. Je n'ai pas aimé. Claustrophobe, la puissance de la vibration ne convenait pas à mon état d'âme, malgré la gentillesse de celle qui me dispensait le soin. 

Jeudi, une journée à me faire bichonner le corps et le visage. Le massage Thai un vrai bonheur. Le facial, une jeune fille qui avait le ton de la publicité télévisée: Je note. La soirée s'est terminée avec un concert intimiste, une dame octogénaire à la voix de colorature nous a partagé les doux moments de sa vie. Ses yeux se sont embués interprétant la chanson d'amour de ses parents. Un moment exceptionnel avec une de mes bonnes fées en imprésario. Sur la route du retour, dame nature m'en a fait voir de toutes les couleurs, pluie, soleil et ... un arc-en-ciel pour me rappeler l'être de lumière que je suis.

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