Qui êtes-vous?


Il y a de cela quelques années, j'ai lu  La psychogénéalogie , transformer son héritage psychologique, un livre où il est question de contrat.  Il a été le déclencheur de l'écriture de mon deuxième livre où je rends hommage à ma famille maternelle. Le thème en est le pardon. Sur le plan transgénérationnel, le pardon permet la reconnaissance de tout ce qui a vraiment fait partie de notre histoire. De quel contrat avais-je hérité ?

C'est en lisant l'article paru dans la revue Relations relatant l'histoire du village de Saint-Rémi d'Amherst et de ses habitants que j'ai compris. Compris quoi allez-vous dire?  J'ai compris pourquoi j'ai une intolérance profonde à l'injustice,  d'où me vient mon côté Jeanne d'Arc des temps modernes et que vous dire de l'indignation que j'ai ressentie pour les miens et les familles de ce village.
 
J'ai mieux saisi l'impact, les répercussions sur la vie de ma grand-mère. Nos enfants ignorent qu'il y a à peine plus d'un siècle, les conditions de vie étaient la survie. La colonisation, le clergé, les enfants qui meurent en bas âge, le mari absent parce qu'il est au chantier, pas d'eau courante, pas d'électricité. Comment peuvent-ils imaginer ce monde alors qu'aujourd'hui tout tient en un clic au bout du doigt.
 
J'ai voulu en apprendre davantage sur ses origines. La technologie fait bien les choses et j'ai commencé par découvrir qu'elle était née à Hartwell, devenu aujourd'hui Ripon. Toujours au cours de cette même recherche, j'ai vu qu'une de ses sœurs avait marié un Hotte. De fil en aiguille, j'ai abouti sur Facebook où le Comité du patrimoine de Ripon se préparait à célébrer le 150e anniversaire. Je crois à la synchrodestinée.
 
J'ai écrit expliquant qui j'étais. La patience est de mise. Une première réponse m'est parvenue pour me transmettre les coordonnées d'une cousine de ma mère. Celle-ci a eu la gentillesse de me recevoir, de me raconter un peu ma grand-mère à travers ses yeux et une photo révélatrice. J'ai pu ainsi refaire le puzzle de ma vie.
 
Une autre surprise m'attendait. Deux hommes férus de l'histoire de leur communauté ont complété ma quête. J'étais curieuse d'obtenir la confirmation de nos origines amérindiennes. Elles sont là, mais pas où je les attendais. Les Rocheuses sont  un peu loin des Grands Lacs. Marguerite la Sauvagesse de la tribu des Kootenays a épousé Pierre Groleau, trappeur, draveur et cageux, qui a eu un fils David, qui a son tour eu Joseph. Il épousa Marie Richer. Leurs noces furent parmi les premières de l'église de Ripon. De leur union est née Délia la mère de ma grand-mère.
 
Comme un bonheur ne vient jamais seul, le Comité du patrimoine de Ripon a publié un magnifique livre racontant l'histoire de ce village. Il est question de mon aïeul: David. Il y est écrit que ne pouvant rencontrer ses obligations de censitaire et révolté par l'exploitation des gagne-petit, il est allé vivre en amont du petit lac Simon. Vous voyez maintenant un peu plus quel était mon contrat. Je sais maintenant qui je suis.

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