Faire contre mauvaise fortune bon coeur
La pleine lune de janvier est annonciatrice de froidure. La conduite à Montréal suite au verglas du week-end est erratique. Les plaques de glace sillonnent les routes, les voitures sont disposées selon le gré de dame nature. Un arrondissement remporte la palme de ce chaos glacial: Plateau Mont-Royal. De quoi, vous enlever toute envie de redevenir une citadine.
J'ai un rendez-vous médical près de l'hôpital Notre-Dame. Je dois me résigner à utiliser le stationnement tout juste à proximité de ce dernier. Une bonne samaritaine me remet son ticket en quittant. Je regarde l'heure 23h59. J'ai l'esprit tranquille. J'apprécie le cadeau. Au retour, ma voiture me boude. Elle ne veut pas démarrer. Enfin! je vais pouvoir utiliser ma carte CAA. Vous constaterez que j'essaie de demeurer positive.
300 minutes voilà le temps d'attente que la préposée me signifie. Je lui fais répéter pour être certaine d'avoir bien entendu. Non, mon oreille ne me fait pas défaut. " Madame, on vous appelle 5 minutes avant l'arrivée du remorqueur". Vous avez intérêt à ne pas trop vous éloigner. Ce n'est pas comme si vous étiez au boulot, à la maison. Cinq heures à attendre, à être prête à décamper dès que l'on reçoit l'appel, cela demande réfléxion et... planification.
Je m'aventure rue Ontario croisant les doigts que je ne glisserai pas chemin faisant. Je salive à l'idée d'une bonne bavette au bistro le Petit Extra, mais à 16h15 je me heurte sur une porte close. Il faut que j'opte pour un endroit à proximité du stationnement, 5 minutes sont vite passées. Une buvette de type microbrasserie me fait de l'œil. J'entre, je suis congelée. Je n'ai envie que d'un verre de rouge.
J'observe l'endroit. La musique me rappelle ma vingtaine. La clientèle est éclectique, nous sommes dans le quartier gai. Des gens entrent, un couple s'embrasse à bouche que veux-tu, je pense que c'est un homme et une femme. Je découvre qu'il s'agit de deux femmes. J'attends l'appel de mon garagiste. Un appel qui ne viendra pas.
180 minutes plus tard, un sandwich à l'effiloché de porc repose dans mon estomac. Nouvel appel à CAA. J'apprends que mon call n'a pas encore été assigné. Je rouspète, ne voulant pas moisir jusqu'à minuit. Je poursuis ma lecture du livre d'Alain Vadeboncoeur: Les acteurs ne savent pas mourir. Je suis toute remuée. Une phrase me va droit au cœur: Le visage est le miroir de la vie.
240 minutes, je reçois enfin l'appel tant attendu. Le conducteur ne connaît pas Montréal, je dois le guider. Il est sympathique, courtois. La randonnée est amusante. Je suis témoin de la complicité des remorqueurs qui commentent sans filtre. 10-12 les gars que mon chauffeur dit, comprendre qu'il n'est pas seul. Le seul hic, c'est qu'à l'arrivée chez mon garagiste, les portes étaient closes et pour faire les choses grandement, j'ai oublié qu'il y avait une marche HAUTE. Je me suis retrouvée à plat ventre, la face dans la neige, une ecchymose sur la jambe.
Devinez quelles étaient mes pensées? Je me maudissais. Après avoir attendu 2 heures chez le médecin, 4 heures pour le remorquage, je me voyais attendre à l'urgence. Yeah! Quel beau début d'année. Mais non...après être tombée sur la glace, j'ai mis de la glace. Il faut bien faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Bonne année 2015
240 minutes, je reçois enfin l'appel tant attendu. Le conducteur ne connaît pas Montréal, je dois le guider. Il est sympathique, courtois. La randonnée est amusante. Je suis témoin de la complicité des remorqueurs qui commentent sans filtre. 10-12 les gars que mon chauffeur dit, comprendre qu'il n'est pas seul. Le seul hic, c'est qu'à l'arrivée chez mon garagiste, les portes étaient closes et pour faire les choses grandement, j'ai oublié qu'il y avait une marche HAUTE. Je me suis retrouvée à plat ventre, la face dans la neige, une ecchymose sur la jambe.
Devinez quelles étaient mes pensées? Je me maudissais. Après avoir attendu 2 heures chez le médecin, 4 heures pour le remorquage, je me voyais attendre à l'urgence. Yeah! Quel beau début d'année. Mais non...après être tombée sur la glace, j'ai mis de la glace. Il faut bien faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Bonne année 2015
Merci de nous partager encore et toujours des tranches de ta vie. Bien rit de ton épisode "CAA". Y'a de ces jours où les astres ne sont pas bien alignés....
RépondreSupprimerIsa
Comme le disaient nos cousins les Français, Y a pas de Soucis.Mais, surement qu’ils diraient autrement après les récents événements qui sont d’une grande désolation. Restons positifs en ces moments troublants.
RépondreSupprimerAgathe
On dit que si tu restes patient quand tu es en colère, tu éviteras 100 jours de tristesse.
RépondreSupprimerMimi
Je retrouve dans "faire contre mauvaise fortune" l élan de la première partie de ton livre deux.
RépondreSupprimerTon cousin français
Eh bien, je vois que tu commences bien ton Année en grandes pompes!!! J’ai un peu le fou rire en te lisant, non pas de rire de tes malheurs, mais de la situation chaotique dans laquelle tu t’es retrouvée.À peine croyable!!! Mais, cela semble bien réelle.
RépondreSupprimerMarie
Je viens de lire ton texte, drôle mais pas drôle. J'espère que tu t'es remise de ton mauvais début d'année.
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