Est-ce nécessaire?
L’heure est au climat, à sa gestion. Voyez, tous ces chefs
de pays réunis pour convenir de réduire la production de gaz à effet de serre.
Tous unis vraiment ? Nous apprenons que le ministère de l’Environnement du
Québec a diminué le nombre d’inspecteurs sur le terrain. La ville de Montréal
déverse ses eaux usées dans le fleuve, lesquelles vont polluer le lac
Saint-Pierre. Elle cache à la population, la localisation de plus d’une
cinquantaine de sites d’enfouissement, sur lesquels sont bâtis actuellement des
résidences, des immeubles à logement.
Cette semaine, j’ai
reçu un beau prospectus du site d’enfouissement à proximité de chez moi, expliquant
pourquoi il y avait eu une autre émanation et comment la situation avait été
rectifiée. Comme citoyenne, cela ne me rassure pas de lire un tel document, car
ce qu’ils me disent au bout du compte, c’est que je dois m’inquiéter.
Avez-vous vraiment
besoin de la dernière version de l’iPhone ? Il y a un siècle les besoins de nos
arrière-grands-parents étaient d’avoir un toit, de la nourriture et de pouvoir
se vêtir convenablement. La garde-robe était plutôt restreinte. Une seule tenue
endimanchée utilisée à plusieurs fins. Les chaussures qui passaient de l’aîné
au cadet. Les vêtements créés à partir de rien. L’été, le jardin fleurissait, l’automne,
les récoltes, la mise en conserve et la chasse. À Noël, c’était l’occasion de
faire bombance, de chanter, de danser et de se raconter. Mon père était précurseur
de la simplicité volontaire. Il n’a jamais changé son frigo, ni son poêle de
marque Roy depuis son mariage. Au salon, même sofa et tapis. Il avait l’argent pour
ce faire, mais cela ne lui apparaissait pas nécessaire. J’ai hérité de cette
façon de voir. Je consomme, mais je ne ressens pas le besoin d’acheter la
dernière nouveauté. Si ce que j’ai correspond à mes besoins, pourquoi m’en
créer ?
En étant complice du jeu des fabricants, nous contribuons à
polluer, à nous endetter. Cela m’irrite de me faire dire qu’il en coûtera plus
de réparer un objet que d’en acheter un neuf. Et vous savez quoi, je préfère payer
davantage, car l’objet a toujours son utilité. C’est mon action citoyenne et
cela ne date pas d’aujourd’hui. Il y a plus de 20 ans lorsque j’étais
gestionnaire immobilière, j’ai été une figure
de proue en favorisant la récupération.
Cette année, mon
pommier a produit en grande quantité sans aucun traitement. J’ai travaillé à
éloigner les bestioles en utilisant le marc de café, les citrons, les coquilles
d’œuf. Les pommes étaient bien entendues imparfaites avec quelques taches, de
formes irrégulières, malgré tout elles étaient savoureuses. Un matin, chaussée
de mes bottes de sept lieues (mais non de caoutchouc), brouette à la main, je
suis allée frapper à la porte de mes voisins pour leur offrir un peu de ma
récolte. L’espace d’un moment, j’étais devenue la marchande de bonheur. Je me
souviendrai longuement de leurs sourires. Donnez au suivant, c’est aussi une
action citoyenne qui peut changer la vie des gens, la nôtre.
Mon souhait pour ce
temps de l'année où les étrennes, l'organisation des festivités est au menu est
que chacun d'entre vous preniez une résolution, une seule en matière d'action
citoyenne. Je crois davantage à l'individu qui collectivement pose un geste
concret que des politiciens qui causent pour la cause. Le climat c'est
l'affaire de tous et cela commence avec nous.
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