Miss Popcorn

Rien à voir avec le popcorn, je vous l'assure. Plus une filiation avec madame Faith Popcorn, la gourou du marketing. A 4 ans déjà, je me destinais à évoluer dans cette sphère des affaires. J'habitais un quartier manufacturier où il y avait plus précisément des entreprises pharmaceutique et de textile. Ma mère me confinait au balcon, m'interdisant de découvrir le monde sur le terrain. Mais... curieuse j'étais et curieuse je suis toujours.

Aussi, quand les travailleurs arrivaient ou sortaient de l'édifice, je les interpellais avec mon plus beau bonjour: Bonjour monsieur, Bonjour madame. Alors, ils cherchaient d'où provenait cette voix et levant les yeux vers le deuxième étage, ils m'apercevaient. J'étais mignonne avec mes bouclettes et mon sourire espiègle. Peu à peu, les bonjours devinrent quotidien. Des bonjours, j'ai osé leur demander ce qu'ils faisaient. Gentiment, ils me parlaient de leur métier. Puis... un jour ma mère m'a autorisée à quitter mon balcon pour visiter les alentours. Ainsi, du bonjour, à la connaissance de leur métier, je suis passée aux boîtes de gommes Chicklet ainsi qu'à d'autres friandises. J'étais comblée.

Vous comprendrez que je ne me suis pas limitée à cette clientèle cible, j'ai élargi mon territoire et je me suis mise au focus groupe. Et oui ! J'allais visiter les cuisines des voisines, je les observais cuisiner, comment elles faisaient la lessive, quel savon elles employaient. Je posais des questions. Elles ont fini par me donner un surnom: Ma petite quoi tu fais ? Je voulais savoir. Ces visites me permettaient de voir qu'il y avait des modes de vie différents de celui de ma famille, de mes oncles et tantes. Puis mes visites ont cessé dès que j'ai débuté l'école.

J'ai repris du service au secondaire dans mes cours de religion. Nous avions différents travaux à effectuer et ainsi, je me suis mise à faire des sondages téléphoniques auprès d'amis, de la famille pour connaître leurs opinions sur différents sujets. Puis, j'ai fait des vox populi au sortir des stations de métro, toujours avide de connaître les opinions d'autrui.

Mes premières études universitaires furent en sociologie. Études que j'ai dû abandonner à mon grand regret pour une question financière. Les prêts et bourses étaient moins généreux à mon époque. Pourtant c'était la disette chez nous. Bon... Des années plus tard, un nouveau patron a eu une vision. Il m'a dit: Toi, tu vas faire du marketing. Je pensais rien n'y connaître. Dès le départ, j'avais le flair pour discerner les tendances. Je suis devenue directrice du marketing pour un centre commercial d'importance sur la rive-sud de Montréal.

Un jour, je me suis retrouvée sans emploi. J'ai choisi de lancer mon entreprise et j'ai opté pour le domaine qui me passionnait: le marketing. Je me suis vraiment plue dans ce rôle. Chaque nouveau client était un nouveau défi. Au fil du temps, j'ai développé une expertise dans plusieurs domaines. Pour cerner les tendances, je lisais de tout. Des revues d'affaires au magazine le 7 jours, tout était source d'inspiration. Ainsi, avec ces lectures, j'étais en mesure de discerner les diverses tendances. C'est toujours vrai.

Ces derniers temps, j'entends parler de plus en plus des générations. Les générations ci, les générations là, ont la saveur du jour. Tout cela pour comprendre ou voir venir. Mais à tout vous dire, la seule constante qui soit est d'être à l'écoute, d'avoir l'esprit ouvert et... vous passerez le fil du temps, conflit de génération ou pas. L'individualisme cède le pas à l'altruisme et c'est tant mieux. Maintenant, mon poste d'observation n'est plus le balcon, le métro, il est ailleurs, à l'affût du bonheur.

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