Maman si tu me voyais


Tu serais fière de ta fille. Ces paroles de la chanson Hollywood Freak résonnent souvent à mes oreilles. Même si ce n'est pas celle-ci que j'ai interprétée dimanche dernier, je suis assez fière de moi, de ce que j'ai accompli depuis quelque temps. J'ai pris rendez-vous avec moi-même, avec l'artiste qui hibernait en moi. Je lui ai laissé l'espace nécessaire pour créer, pour devenir. J'ai suivi tes conseils et mis mon talent au service des autres, afin de partager, aimer et recevoir.

Plus de 25 années depuis ton départ. Tu es partie trop tôt alors que je devenais mère. Je n'oublierais jamais notre conversation à l'aube de cette nouvelle vie qui prenait forme dans mon corps.  Aujourd'hui, avec les années, j'ai compris que tu étais fière de moi à ce moment-là. Tu ne m'as pas jugé simplement écouter. Tu t'es mise à tricoter. Tu me parlais avec bonheur des pelotes de laine que tu avais vues, tout à tes projets de layette.

Moi aussi, je suis fière de ma mère. Je suis fière qu'elle m'ait choisie plutôt que me donner en adoption. Démunie, sans revenu, tu n'as jamais renoncé. Tu m'as donné le meilleur de toi, enfin ce que tu croyais le mieux pour moi. Honnêtement, j'ai mis du temps à comprendre. J'ai douté si longtemps de ton amour. Tu étais une femme fière. Il était important que tes filles soient bien coiffées, vêtues avec des blouses ultras blanches, les chaussures fraîchement cirées. Tu nous cousais des robes, tu tricotais. Très présente au niveau des devoirs, tu m'as appris à concevoir un texte, organiser un dessin, préparer une recherche. Nul doute que tu aurais excellé en enseignement qui fut ton plus grand renoncement. 

Tu voulais que tes filles aient le meilleur pour réussir dans la vie: école privée, cours de piano. Tu nous disais que nous serions médecins, avocates. Je comprenais que ce que tu souhaitais avant tout pour nous c'était une autonomie, une indépendance financière. Cela me rendait triste de te voir rêver devant le catalogue Sears et de devoir dépendre de ton mari pour dépenser la petite folie qui aurait mis un peu de couleur dans ta vie. Je me suis dit que ce ne serait pas mon destin.  

Tu as été mon inspiration, me poussant à aller plus loin, mettant en lumière l'importance d'exprimer ce que l'on ressentait. Mon premier journal, c'est toi qui me l'as offert. Tu m'as donné de merveilleux outils pour canaliser cette énergie créatrice qui m'habitait.  J'ose penser que tu es fière de moi, de ce que je suis devenue, digne héritière de l'amour que tu m'as donné et que je porte à mes enfants, tes petits fils. En ce jour de la fête des Mères, je voulais te rendre hommage. Je t'aime et je ne t'oublie pas. 

Commentaires

  1. Quel bel hommage à ta mère. Je me permet de te dire OUI je suis très fière de toi. Tu es plus et plus encore que dans mes rêves.Tu le sais il n'en peut pas être autrement. Bravo pour ta prestation que je n'ai malheureusement pas vu.Moi je suis fière de connaître une FEMME aussi accomplie. Grosse colle pour ta Fête des mères.

    Jojo

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  2. Bonne fête des mamans. Merci à toi d'écrire ces mots qui touchent..
    Continues "ton beau programme" cela me fait du bien à chaque semaine..

    France

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  3. Encore une fois, ton texte m'a ému...aux larmes!
    Moi qui ai tenté d'enfanter sans succès, et qui a vécu la perte d'une maman très aimante...je vis toujours cette journée difficilement. Bonne semaine,

    C.

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