Je vous ai apporté des bonbons

Cette semaine, par ce bel après-midi d'été indien, la chaleur étouffante de mon bureau m'a fait sortir de ma tanière. J'avais besoin d'un bol d'air frais. De belles peppermenthes roses se sont dressées sur mon chemin. Une conversation s'ensuivit avec les personnes présentes, chacune y allant du plaisir que procurent les bonbons avec un clin d'oeil à l'enfance. 

Je me suis rappelé le salon de madame Payette la propriétaire pour qui mon père effectuait divers travaux d'entretien. Pendant que je l'attendais sagement assise au salon, cette dernière me faisait déguster des peppermenthes. Parfois elles étaient blanches, d'autres roses. Mes préférées demeuraient celles en sucre glacé, rondes avec un fondant à la menthe à l'intérieur. Ce souvenir m'a rappelé le bonheur d'accompagner mon père.

Ma soeur et moi l'attendions avec fébrilité au retour de son travail. Dès que nous apercevions sa voiture, logées à la fenêtre de notre chambre, nous dévalions à la vitesse de l'éclair les escaliers de l'immeuble. À peine avait-il ouvert la portière que nous étions accrochées à lui, quémandant 5 cents pour nous acheter des bonbons, usant de nos minauderies enfantines: S'il te plaît mon beau papa d'amour? Résistant pour la forme, il glissait dans nos mains, 5 ou 10 cents selon, assuré de pouvoir entrer à la maison et profiter d'un moment d'accalmie.

Nous partions alors en direction de la tabagie du coin où devant un comptoir aux portes coulissantes, nous salivions devant les délices qui nous attendaient. J'entends encore le bruit du petit sac de papier que l'on déplie pour y déposer nos choix du moment. C'était l'époque des bonbons à la cenne:  Lune de miel, Kiss, Boule Noire, Jelly Beans, Goodies, Négresses, Framboises en gelée. 

Il y avait les bonbons de saison. L'été, il y avait les bâtonnets en cire avec des jus de cerise, de fraise, de lime. L'automne, la tire éponge, les boîtes de caramel toffee rouge avec un imprimé de ruban écossais et bien entendu, la tire Ste-Catherine (klendack). Je me souviens avoir fait ces bonbons avec ma mère. Il fallait être deux, tirer comme lorsque l'on voulait plier les draps, être synchro. Cela ne se fait plus. Une autre page de notre histoire. À Noël, il y avait les mini bonbons rouges, verts, jaunes un peu surettes ainsi que les boîtes Life Saver. Les chocolats avec de l'alcool à l'intérieur étaient aussi prisés.

Chez mes tantes, les bonbons étaient roi. Ma marraine affectionnait les bonbons aux fruits confits. Cela tombait bien, moi aussi. Cette tendance s'est poursuivie. Je suis accro aux bonbons au gingembre. Je n'ai aucune retenue pour les goodies. Les pastilles orange de mon enfance rafraîchissent ma gorge et celle de mon entourage. Bien qu'ils aient été source de factures dentaires salées...les bonbons sont mon péché mignon. Ce qui me console, c'est que ce péché est partagé par plusieurs autres de mon entourage. Selon mes envies du moment, je vais glaner ici et là, dans les bureaux, les saveurs qui me réconfortent. Comme Brel, je préfère vous apporter des bonbons parce que les fleurs c'est périssable, puis les bonbons c'est tellement bon... 





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