Viva Espagna

Des commerces ouverts de 10 h à 14 h30 et de 17 h30 à 21 h30, mais qui ferment le dimanche.  La noirceur qui tombe aux alentours de 22 heures. Les cafés animés, la clameur de gens à l'extérieur, la couleur. Oui, la couleur: des orangers, des fuchsias, du jaune poussin, etc. Le soleil, le vent, les allergies. Des masques, des mouchoirs, des coups de soleil impromptus. L'Andalousie, c'est la vie.

L'an dernier, nous avions eu droit aux manifestations avec casseroles dans les rues de Barcelone et Valence. À Madrid, c'était la Copa Del Rey, le pendant de notre coupe Grey. Cette année, ce fut les fiestas et le Corpus Dei.

Pour les fiestas, celle de Cordoue était plus éclatée. Imaginez une fête d'Halloween et de la Saint-Jean. L'Halloween parce que les femmes se costument en danseuses de flamenco et les hommes en caballero. Moins compliqué, un seul et unique costume pour tous. C'est la couleur des robes, les accessoires qui comptent.  La Saint-Jean, parce que d'un côté il y a les jeunes touchés par le chômage à plus de 40% qui se regroupent avec leur consommation dans un espace en bordure de la rivière alors que de l'autre côté, il y a les bodegas, un parc d'attraction où les mieux nantis se divertissent. 

Le Corpus Dei c'est la procession de la fête Dieu. Le souvenir de cette fête était flou. Nous étions attablées devant ce promontoire aux ornements en argent et en or. Les Conquistadors...! Calle Granada, plusieurs autels se dressaient. Des statues, des images, des herbes fraîches recouvrant le sol. Après notre visite au Musée Picasso, nous avons fait nos dernières grâces en visitant la Cathédrale. La procession débutait avec les diacres, les étendoirs, l'ostensoir, les chants, les prières et les cloches. Les cloches, il y avait si longtemps... et elles ont aussi sonné très longtemps. Les gens déambulaient dans les rues. Nous avons choisi de regagner notre hôtel. De notre chambre, nous étions aux premières loges. Une fanfare se fit entendre. Et là, je me suis rappelée pourquoi cette fête m'avait laissé un si beau souvenir.  Une fête de quartier, à prier dans les rues, la fierté pour les gens dont la maison était choisie pour la prière et la fanfare qui jouait. Jamais je n'aurai cru pouvoir revivre ce moment de bonheur. Une bénédiction.

Chaque fois que je voyage, je me plais à entrer dans une église, à y observer les coupoles, les chapelles, les orgues. A la Cathédrale de Malaga, j'ai pu entendre l'orgue.  À Cordoue, la mosquée-cathédrale nous rappelle les guerres de religion, de pouvoir et aussi que cette région fut l'un des berceaux de la civilisation. La Cathédrale de Séville avec ses 35 paliers nous mène vers une vue imprenable de cette ville. Dans une petite chapelle datant du 15e siècle à Grenade dans le quartier Albaicin, les dames blanches voilées chantaient pour Marie. J'aime également faire brûler un lampion pour remercier la vie de ses bénédictions. L'affaire c'est que l'église s'est aussi mise à la techno, des lampions à batterie. Je trouve que c'est de l'arnaque. Pour moi, cela n'a pas le même sens. La lumière d'une bougie oscille, elle exprime la vie. Nous avons trouvé notre église ma compagne et moi au mirador de Saint-Nicholas.

Au cours de ce voyage, nous avons croisé plusieurs trisomiques, des femmes fières aux tenues vestimentaires impeccables, des hommes marchant tête haute, dos droit, des couples qui se tenaient par la main. Je me suis surtout sentie privilégiée d'avoir la santé physique et financière pour découvrir de nouveaux horizons. A la place d'Espagne, alors que nous admirions les céramiques, les fontaines, nous avons découvert que chaque banc représentait une province. Nous avons regardé la province qui accueillait nos postérieurs et de ce fait même, d'un commun accord ma compagne de voyage et moi, avons déterminé qu'elle serait notre prochaine destination. Viva Espagna!

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