Détours et exceptions sur fond orange

Enfin vendredi! Un long congé. Un peu de répit après la semaine la plus folle de l'année au boulot. Deux heures prisonnière d'un bouchon pour accéder à la Rive-Sud de Montréal. La patience qui n'est pas ma plus grande qualité commence à déserter mon esprit et à prendre possession de mon corps. Je fais de grands efforts pour arriver souriante à destination et ne pas régurgiter mes frustrations.

Samedi, température incertaine. Je m'en vais chercher la fille de mes cousins français afin de visiter Montréal. Elle me donne l'adresse. Étourdie comme souvent cela m'arrive quand il est question d'adresse civique, je ne suis pas à la bonne adresse. Je me suis déjà assise dans le salon d'une inconnue parce que j'avais inversé les deux chiffres du milieu. J'avais demandé aux enfants à l'extérieur si leur mère était à la maison. Ils m'avaient dit oui et moi, d'entrer dans la maison attendant patiemment la personne que je devais rencontrer...pour découvrir au bout du compte qu'elle habitait la maison voisine. Ma vie n'est jamais triste. Ce samedi était annonciateur d'une journée mémorable.

Première destination, le Festival de jazz. À notre arrivée, la pluie nous souhaite la bienvenue. Nous nous abritons sous un porche. À la scène Heineiken, un groupe de cuivres s'épivarde sous des airs de Nouvelle Orléans. Quelques gorgées... et nous faisons découvrir la rue Ste-Catherine à notre invitée. Le petit Futé dit que cette artère qui traverse la ville d'est en ouest est un incontournable. Il y a longtemps que j'y avais déambulé un samedi. Nous cassons la croûte chez Nickels. Question de faire découvrir un décor relatant une époque révolue, les accessoires, les jubox, l'éclairage néon et les délicieux smoked meats. Pour rester dans le ton, notre invitée commande un milk shake.

Bien repus, nous retournons sur le site, cette fois à la scène Radio-Canada. Nous apparaissons et disparaissons vers le quartier chinois.  Nous avons droit à une vente trottoir. Un dollorama en plein air! Tant qu'à faire, il faut aller vers la Basilique Notre-Dame. Beaucoup de limousines blanches occupent le pavé. Nous tentons d'entrer pour l'admirer. Nenni... seules les personnes assistant à l'office sont admises. Pour visiter la basilique le week-end, il faut se lever de bonne heure. Dépités, nous tentons de nous replier sur la chapelle... Une dame aux allures de garde du corps nous indique que ce sera une autre fois... un autre mariage. Tous les mariés se sont donné rendez-vous. On les voit dans les ruelles, dans le vieux port, séances de photos obligent.

Nous constatons que nos jambes ont bien voyagé. Nous planifions une sortie côté de la Place Jacques Cartier et posons nos postérieurs en la chapelle Bonsecours avant de nous diriger vers le quartier gai. Je vous ferai fi de la faune allant d'itinérants souhaitant engagés la conversation aux enterrements de vie de garçons et de filles. Bref, beaucoup d'animation. Une ville vivante, bon enfant. Nous retournons sur le site du festival. Cette fois, la musique du monde en provenance d'Afrique du Sud. La foule se déplace devant nous. Les gens esquissent quelques pas. C'est la fête, toute nationalité confondue.

Les nuages se font menaçants. Nous reprenons la route de la maison. À la croisée de la rue Sherbrooke et St-Denis, une affiche orange: barrée, détour. Il me semble que ma province est devenue orange. Ce n'est que le début de commencement de ce qui nous attendait le lendemain. Autre attrait touristique: La route des vins... en Estrie. Le pont de la Yamaska en rénovation, le pont de je ne sais plus quelle rivière à Fanrham qu'il nous faut contourner. Les travaux sur l'autoroute 10 qui ne sont pas, mais qui obligent les conducteurs à ralentir en raison des panneaux de signalisation. Mais cela c'est sans doute la faute de la grève de la construction.

Notre invitée nous mentionne au passage qu'il est complexe de saisir les zones autorisées pour le stationnement, car ... il y a plein de panneaux, plein d'exceptions. C'est comme les petits caractères au bas des contrats, ils rendent fous. C'est bien ce qu'il fallut nous arriver quand je voulus montrer le quartier où j'avais grandi lundi. Arrivés au boulevard Gouin et Péloquin, une fois de plus, le losange orange se dressait devant nous, un autre détour. J'ai fait le constat que ma ville a des allures de guerre, elle n'a plus de maire. Je suggère que la couleur du drapeau du Québec soit actualisée pour représenter sa nouvelle dominante: orange. Je ne suis pas rouge de colère, j'ai un peu les bleus, mais je suis surtout orange de frustrations.

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