Trilogie culturelle

L'hiver qui n'en finit plus, la froidure, le soleil qui se fait désirer et... pour passer le temps, quoi de mieux que d'assister à divers spectacles. Le premier en liste: Luce Dufault. J'ai déjà écrit sur le sujet, il reste que je ne me lasse pas de cette artiste qui a su demeurer vraie malgré les succès. C'est toujours un réel plaisir de la retrouver avec ses musiciens, sous le signe le complicité. Avec les années, sa voix a pris de la maturité, elle est toute en rondeur et ses interprétations nous laissent soufflés. Nous connaissons son affection pour Etta James, mais... que dire de sa version At Last . Frissons assurés.
 
Dans un tout autre registre, un soir de semaine, j'étais au Dix30, cette fois pour Nanette et Dick. Soixante-huit ans bien sonnés tous les deux, il fallait voir l'énergie avec laquelle ils se sont donnés pour ce spectacle où la moyenne d'âge avoisinait la soixantaine. Il y avait quelques exceptions comme cette jeune voisine qui accompagnait sa grand-mère et qui s'est éclatée tout au long du spectacle de Dick.
 
Nanette a repris ses grands succès, nous a fait cadeau des chansons qu'elle interprétait en tant que choriste avec les grands groupes de ce monde, dont les Rolling Stones. Elle a quitté la scène après s'être déhanchée sous un Lady Marmelade revisité pour l'occasion. L'entracte et puis... celui qui ne voulait pas se faire oublier nous est arrivé. Démarche incertaine, le pas peu pressé. Les cheveux moins gominés mais bien postichés. Une cravate mauve lustrée. Pour le déhanchement, il fallait repasser. Un jeu de jambe bien senti, une main qui lisse la chevelure à hauteur d'oreille comme dans ces caricatures d'Elvis. Ma jeune voisine qui me dit: Y'est trop cute et qui, tout le spectacle durant, le prendra en vidéo, chantera avec lui.
 
J'ai trouvé touchant ces moments de tendresse, une véritable cure de jouvence pour tous les couples présents. Une dame à la fin a voulu le toucher comme cela se faisait dans les années soixante. J'ai été charmée par cet homme qui a pris le temps de nous dire, de nous parler de son attachement à notre belle province, sans flagornerie. Et pour quitter, Viens me faire oublier, son grand succès. Chose certaine, je ne suis pas prête de l'oublier.
 
Pour terminer ma trilogie culturelle, Émilie-Claire Barlow. Quelle belle découverte! J'avais entendu parler d'elle lors du festival de Jazz. Jeudi soir, autre soirée quiproquo à la salle de spectacle régionale. L'aménagement de la salle fait que tout le monde cherche son siège. C3 ou C4, siège 4  ou siège 5, à vous de le découvrir.  Elle entre en scène. Les musiciens ont l'air de comptables qui viennent de sortir du bureau, mais il  faut se méfier des apparences, ils sont talentueux. Quant à la dame, une vraie beauté. Sous des airs de Bossa Nova, de Samba, elle nous interprète : Quand le soleil dit bonjour aux montagnes, a capella. Un petit accent anglais qui me fait craquer. Que dire des Croissants de soleil de notre Ginette nationale revisités. Une voix qui se fond avec les instruments de musique. Le clou de la soirée T'es pas une autre de Claude Gauthier. Sensualité, douceur. J'ai volé le temps d'une soirée sur un magnifique tapis magique musical. Des sorties culturelles qui font du bien à l'âme.
 

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