La guerrière surmenée

J'ai connu la dame, il y a 20 ans, alors que nous assumions toutes les deux la présidence du Réseau des femmes d'affaires du Québec dans nos régions respectives. Nous étions jeunes, belles, ambitieuses, avec le désir de faire une place aux femmes dans la sphère économique, chacune avec une expertise du domaine des communications.

Je me désole en lisant les commentaires des électeurs, du public mentionnant qu'elle n'avait pas les compétences pour exercer les fonctions qui lui étaient dévolues. Il est plutôt question de lourdeur de la tâche que de compétence.  Une femme qui se hisse au poste de vice première ministre ne s'y retrouve pas sans avoir démontré sa capacité à occuper de telles fonctions.

Je me doute bien que quelques collègues masculins s'y voyaient déjà et que les jeux de coulisse ont connu de grands déploiements. Une femme qui lors de son passage au ministère du Travail a réussi à abolir le placement syndical, c'est une femme qui a des couilles. Courage, détermination, c'est de la même dame dont nous parlons.

Un surmenage ne vient jamais seul. Il provient souvent d'un méli-mélo d'une vie professionnelle exigeante et d'une vie personnelle qui traverse quelques tourmentes. Il stigmatise lorsqu'il est dévoilé. Être femme et exposée sa vulnérabilité par des larmes, n'est jamais bien perçue. Pensez-vous que les hommes ne sont pas surmenés? L'alcool cache de grandes détresses. Quelle détresse ces larmes ont-elles exprimée? 

La sécurité publique c'est un monde d'hommes. La ministre doit faire confiance à son entourage.  Comme femme, découvrir que des femmes amérindiennes ont été abusées nous choque, comme ministre responsable, le volcan a fait irruption.  Des abus il y en a partout. Pourquoi s'attarder sur le fait amérindien? Parce que ce sont des policiers de la GRC, de la SQ, des gens en autorité qui sont soupçonnés.Vous souvenez vous de ces femmes militaires qui alléguaient avoir été abusées par leurs collègues et personne pour les protéger. 

Malgré une gestion rigoureuse il est difficile de tout contrôler. Dure leçon pour nous les femmes, qui voulons être parfaites. La première personne que nous blâmons quand de tels événements se produisent, c'est nous. Notre instinct matriarcal nous rappelle qu'il nous appartient de protéger les personnes sous notre responsabilité. Le repos du guerrier attend cette femme, un repos bien mérité.  

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