J'ai souvenir encore

Il flotte en ce moment, une odeur bien particulière, celle de la fin d'une année scolaire. En des temps anciens, le mois de juin était synonyme de pique-nique champêtre à la colline Ahunstic, où enseignants et élèves dégustaient les premiers légumes de l'été tout en folâtrant sous les pieds de vieux chênes. L'avant-dernière journée était consacrée au récurage de nos bureaux. Chaque élève devait apporter un sceau, du savon Sunlight et de la cire Claire qui ne jaunit jamais. Les tâches des concierges étaient toutes autres, le sens civique aussi. Puis, au dernier jour, nous nous présentions pour la distribution des prix, les mentions d'honneur, le cadeau au professeur avec un serrement au fond du coeur. Nous tournions la page sur un chapitre de notre vie.

Au secondaire, le mois de juin a eu des parfums différents, les examens du ministère occupant les premières loges. Difficile de reviser quand les premières chaleurs font leur apparition. Il y avait la passation d'examens où nous étions en sueur au sens propre comme au sens figuré. Des heures dans le corps à retenir la matière par coeur. Le stress de la réussite. Oups ! Ce vocabulaire n'existait pas. Nous étions là pour apprendre. Les évaluations validaient nos connaissances, nos savoirs. Il n'était pas encore question de compétence. Ce temps était aussi celui des partys de fin d'année, autour d'un BBQ, d'une piscine et des premiers baisers.

J'ai eu des enfants qui pour souligner la fin de l'année scolaire ont eu diverses activités éducatives. J'ai en mémoire une randonnée en vélo de montagne où un de mes fils est revenu couvert de boue. Il y a eu aussi cette sortie à un parc aquatique un jour où il tombait des trombes d'eau ou encore une simulation d'enlèvement pour mettre un peu de piquant à un parcours scolaire sans encombres.

Autre temps, autre moeur. Le casse-tête du cadeau au professeur demeure. Aujourd'hui, pour l'entretien des bureaux, il y a le ménage d'été. La graduation rajeunit, même les petits de la maternelle ont une soirée de diplômés. Les bals de finissants ne sont plus l'apanage du secondaire, les parents paient un fort prix pour immortaliser ce passage de la vie.

Comme directrice, le mois de juin est synonyme de changement et de planification. Les mouvements de personnel ont lieu à ces dates, le budget annuel y est adopté, les rapports administratifs doivent être complétés au plus tard le 30 juin. Dans toute cette folie, j'ai la nostalgie de ces mois juin distillant un doux parfum d'insouciance. Et vous ?

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