Reprendre le fil de la vie

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Dimanche matin, je suis à lire La Presse. Haïti occupe la manchette. Une phrase m'interpelle:Reprendre le fil de la vie. Ils sont combien sur cette terre en ce moment à vouloir reprendre le fil de la vie ? Je viens de terminer le livre d'Ingrid Betancourt " Même le silence a une fin ". 700 pages à raconter près des sept années de captivité. Un livre bouleversant de dignité, d'humanité. Les sévices, la souffrance d'être enchaînée, les amitiés, la maladie, la torture psychologique. L'être humain dans toute sa survie. 

Qu'est-ce qui tient l'âme humaine ? La voix d'une mère, les ceintures que l'on tisse pour ceux que l'on aime, les anniversaires des êtres chers que l'on célèbre. Un dictionnaire devient compagnon de l'ennui. La bible est revisitée pour trouver un sens à cette infamie. Tous animés par l'espoir de recouvrer la liberté. Souvent dans cet univers, ce n'est pas tous pour un, un pour tous. Je me souviens d'une femme lumineuse venue faire la promotion de son livre à Tout le monde en parle, mais était-ce vraiment la promotion d'un livre ? Elle parlait de sa vie, de la vie, mais surtout de la liberté. Un joyau très précieux. Faut-il en être privé pour l'apprécier?

Il y a tous ces gens qui osent affirmer leurs valeurs, leurs idéaux et qui s'exposent. Actuellement, un caméraman québécois croupit dans une prison en Mauritanie. Combien de journalistes sont morts pour nous dire. Pensons à Nelson Mandela et ses nombreuses années de captivité. Ils ont le courage de leur conviction et suscitent mon admiration.

Il y a ces sinistrés qui une fois l'événement relégué aux oubliettes, luttent pour leur survie. Qui parle des sinistrés de Katrina, du tsunami des côtes indonésiennes ? Haïti, notre mémoire collective est meilleure. Pour ces gens qui ont vu leur vie s'anéantir, la pyramide de Maslow est en dessous des besoins primaires. Le Pakistan, le Soudan, le Rwanda. Trop loin de nous... Combien travaillent à reprendre le fil de leur vie ?

Il y a tous ceux que la maladie a touchés, qui ont dû combattre un cancer. Une fois les traitements terminés, il faut vivre avec ce corps parfois amputé, attendre les résultats trimestriels et espérer reprendre le fil de sa vie.

Il y a tous ces employés qui viennent d'apprendre la fermeture de leur usine et dont la vie sera chamboulée ainsi que celle de leurs proches. Comment reprendront-ils le fil de leur vie ? En ce début de nouvelle année, je lève mon verre à tous ceux et celles que la vie a heurtés, a transformés et qui ont su reprendre le fil de leur vie. Puisse leur courage nous inspirer.

Commentaires

  1. Anonyme9 février 2015 à 07:51

    C'est très beau ! C'est le genre de lecture qui fait du bien.

    Maryse

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