J'aime les rues de Montréal


Montréalaise dans l'âme, j'y travaille et je vis en banlieue depuis plus de vingt ans. Je redécouvre ma ville pour le plaisir de retrouver des amis, d'assister à des événements culturels. Je déambule dans les rues de mon ancien quartier et chaque fois, j'ai l'impression d'être de retour chez moi.

Prenez la rue Fleury. Elle ne ressemble en rien à celle de mon enfance. Les commerces ayant pignon sur rue sont différents, y logeant parfois depuis deux décennies. La librairie Volumétrix où j'ai découvert le plaisir solitaire... celui de la lecture bien entendu, n'est plus. Tout comme la boutique pour enfants Yvette Richard où nous allions nous vêtir pour les grandes occasions, la corsetière, le magasin de laine. Mon père vendait des sapins à l'emplacement actuel de la pharmacie Cloutier. Tout cela a disparu pour céder la place à des boutiques spécialisées de designer de mode, de décoration intérieure, de fines épiceries, de petits cafés. Dimanche dernier, j'ai déjeuné dans les anciens locaux de la cordonnerie du quartier. Mes repères ? L'église, la Caisse populaire. L'âme d'un quartier peut changer, mais pas la nôtre.

Ma rue d'adoption, puisqu'elle traverse la ville du nord au sud, est la rue St-Denis. Elle aussi me parle de mon histoire. Mon père à son arrivée dans la grande ville a été chambreur à proximité du Métropolitain qui n'existait pas encore. Mon premier film en salle était au Crémazie en compagnie de ma mère. Nous avions été voir LE film de l'époque : Love Story. Ce cinéma a été converti en un lieu de prière. Plus loin, l'ancien cinéma Rivoli est devenu un Pharmaprix.

Outre le cinéma, ma vie culturelle a eu pour lieu de prédilection le Théâtre du Rideau Vert où je conserve un merveilleux souvenir de la pièce Un tramway nommé désir. J'ai aussi fréquenté le Théâtre des Quatre-Sous plus loin avenue des Pins. Mon côté épicurien s'est nourri aux meilleures tables. Le défunt Citron Lime occupe le haut du palmarès. Il y a l'incontournable Express où les frites et les desserts sont succulents. Mon préféré demeure Le Cherrier, qui accueille une clientèle bigarrée, un menu qui ravit mes papilles et une carte des vins renouvelée. Alors que je vivais la nuit, le Funambule était l'ENDROIT pour un petit encas de fin de soirée après s'être épivardé au Passeport.

Au fil des ans, certains commerces sont apparus, d'autres ont disparu. Il y a ceux qui traversent le fil du temps: Bleu Nuit, Arthur Quentin, L'Essence de papier, Zone, Bedo, Marcel Proulx, fleuriste. C'est réconfortant de déambuler au présent sur une rue porteuse d'une histoire, la vôtre, la mienne et celle de tous les autres. Comme le chantait si bien Jacques Normand: J'aime les rues de Montréal. Oups ! je me suis trompée, ce sont les nuits de Montréal, pour moi ça vaut la place Pigalle, je ris, je chante, la vie m'enchante, il y a partout des refrains d'amour.

Commentaires

  1. Tu as toujours les mots pour le dire toi. Moi aussi j'adore les rues de Montréal et j'y mets les pieds un peu plus souvent durant l'été. Je suis née à Montréal et j'aime bien revoir les quartiers où j'ai passé de bons moments en famille ou entre amis.

    Diane L.

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