La vie, le logis et les amies

J'ai cherché un titre à cette nouvelle chronique... inspirée en cela par des conversations téléphoniques ou des rendez-vous cette semaine avec des amies. Il était question de logis, du bonheur de la propriété comme de ses malheurs.

Mon amie Mimi

Elle vient de franchir le seuil d'une dizaine dont elle veut taire le nombre. Pourtant, si vous la rencontriez, vous lui retireriez certainement deux dizaines. Elle vient de faire l'acquisition d'un condo sur la Rive-Sud de Montréal dans un environnement qui ferait l'envie de plusieurs. Arbres matures, rue tranquille, voisins bien nantis. Dès qu'on franchit le seuil, nous sommes enveloppés par la luminosité de la pièce, la chaleur des meubles. Une salle de bains à faire damner, une chambre avec patio et petit coin jardin, une pièce dédiée à la création. Ce bel environnement bucolique est terni par des odeurs de vieille humidité qu'une chandelle parfumée parvient à abrier Et notre Mimi de nous raconter, comment cette horrible odeur est venue la hanter. Le voisin du dessus ayant installé, pour rafraîchir les canicules de l'été, un appareil à climatiser, n'a pas cru bon de valider si son installation était conforme et ne nuisait pas au voisinage. Conséquemment, lors de pluies diluviennes, la chambre de Mimi s'est trouvée envahie avec quelques rigoles. Cela ne l'a pas fait rigoler. Aussitôt dit, preuve à l'appui, elle adresse une demande au conseil d'administration afin que la situation soit réglée. Il faut dire que les membres sont des voisines immédiates et que Mimi, ne s'est pas fait que des amies. Quoiqu'il en soit, la situation sera sans doute corrigée dans un avenir proche. Cela met en lumière que bien souvent les gens choisissent la vie de condo pour ne pas avoir à entretenir la propriété défrayant des frais à cet effet. La vie de condo ne veut pas dire vie sans souci.

Mon amie le rossignol

La mi-quarantaine, elle vient de terminer son dernier traitement de chimio pour un cancer du sein. Elle en parle lucidement, sans apitoiement.  Lorsque notre amie Madeleine fut atteinte de ce même cancer, elle était là, présente pour l'accompagner vers la fin de sa vie. Mon amie le rossignol est une femme habitée par la passion, celle des mots, celle des animaux. La création est sa fidèle compagne. Elle a sa maison d'édition, a publié des livres à succès. Maintenant, elle se dédie à la réussite scolaire et compte parmi sa clientèle, des jeunes qui peinent avec le français. C'est une battante au sens large du terme. La vie ne lui a pas fait de fleurs mais elle a su cultiver son jardin. En ce moment, elle vit une période difficile car une fois les traitements terminés, la pression relâche et les pleurs sont souvent au rendez-vous. C'est une femme fière, qui vit seule dans sa maison. Elle ne roule pas sur l'or, mais a toujours honoré ses obligations. La maladie vous rend vulnérable physiquement: manque d'énergie pour faire le ménage, un panier d'épicerie plus coûteux car il faut manger mieux. Puis, il y a des travaux extérieurs et intérieurs à effectuer. Et là, des gens malhonnêtes qui profitent du mal-être des autres. Cette semaine elle a osé de demander de l'aide car sa vie est loin d'être un long fleuve tranquille. En passant, si vous connaissez une famille ou des gens qui aimeraient adopter un chaton noir, de 5 mois, opéré, de type oriental, mon amie le rossignol serait donneuse. Simplement me faire signe.

Être propriétaire, c'est composer avec les intempéries, l'usure normale, les imprévus. Il faut du temps et de l'énergie pour entretenir notre logis. Quand nous n'avons pas les habiletés manuelles requises pour ce faire, il ne reste plus qu'à nous tourner vers des gens compétents.  C'est là, que les amis deviennent importants. Notre réseau peut nous prémunir de différents ennuis et cela, que l'on soit locataire ou propriétaire.

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