Tu m'inspires

Jeudi soir dernier, j'étais conviée à une soirée honorant des Blainvillois s'étant distingués dans différentes sphères: communautaire, culturelle et sportive. Sous le thème, Tu m'inspires, nous étions des centaines dans la salle communautaire accompagnés de nos proches. Quelques visages connus, mon fils et son meilleur ami à mes côtés, nous attendions le début de cette soirée.

J'avais déjà reçu une telle invitation à l'époque où j'évoluais dans les milieux d'affaires. J'avais décliné ayant eu ma dose des bains de foule. Cette fois, c'était différent. J'étais à l'honneur pour la publication de mon premier livre. J'étais à être, à découvrir l'accomplissement de mes concitoyens. J'ai eu la surprise de découvrir une femme rencontrée récemment qui avait gravi le Kilimandjaro, inspirée par le décès de son conjoint décédé d'un cancer quelques années plus tôt. Nos routes se croisent depuis un an.

Au cours de cette soirée, j'étais aux premières loges de l'accomplissement. Notre jeunesse était bien à l'honneur. De jeunes sportifs qui se démarquent dans leur discipline au niveau provincial, national, international. De jeunes femmes qui osent, le maire leur a confié un volet de l'animation en direct. Une jeune femme auteure-compositeure, qui a fait les demi-finales de Star Académie et ce, même si elle ne sait pas lire la musique. Des femmes engagées dans des causes humanitaires. Comme pour les smarties, les rouges de la fin furent pour la persévérance scolaire. Des jeunes, des adultes ont monté sur scène sous les applaudissements nourris de la salle. Une douce musique à leurs oreilles qui résonnera longtemps.

Toutes ces personnes avaient un dénominateur commun, elles étaient passionnées et inspirantes. Vous vous dites que je me lance des fleurs. D'autres l'ont fait avant moi. Chaque fois, j'accueillais le compliment avec plaisir et pudeur, mon éducation judéo-chrétienne reprenant du service. En fait, en toute humilité, j'ai appris sur moi-même lors de cet événement. Habituée d'être sous les feux de la rampe professionnellement, j'étais intimidée de l'être personnellement. Cette fois, je n'étais pas l'animatrice, mais l'invitée. Je n'étais pas au niveau du rationnel, mais émotionnel. Ce qui a donné lieu à une allocution où l'émotion teintait ma voix devant un auditoire inconnu sans oublier que mes jambes flageolaient à la descente de la scène. Je n'ai même pas entendu mon fils exprimer vivement sa fierté.

Après la signature du livre, je fus accueillie chaleureusement par mon conseiller municipal qui ignorait ce premier livre et étreinte par la dame qui avait gravi le Kilimandjaro. Je sentais les regards posés sur moi. Là, j'ai ressenti ce que les artistes vivent quand ils reçoivent un prix. Tout s'est passé si vite. Je me souviens avoir parlé de l'importance de parler de notre histoire pour notre descendance, de mon amie Josée qui avait inspiré ce livre.

Si j'ai été inspirante, c'est que les gens qui ont croisé ma route l'ont été. Ils ont fait la différence dans ma vie. C'est ce dont il est question dans ce Petit pot de biscuits. Alors, cet honneur qui fut le mien, c'est aussi le leur. Quant à moi, il me reste de cette magnifique soirée, une tasse personnalisée que j'affiche avec fierté, une attestation qui me regarde au moment d'écrire ces lignes. Elle parle de faire la différence et cela, c'est ce à quoi je travaille depuis mon enfance.