Le temps qui passe
Trois jours de congé, une envie furtive d'évasion, mais je choisis de rester à la maison. À vrai dire, prendre la route en ce moment est un véritable cauchemar. Déjà, que la semaine je ne puis y échapper, les week-ends, je laisse passer. Sage résolution. Il fallait voir la circulation vendredi soir, samedi après-midi sur l'autoroute des Laurentides en direction nord.
Pourquoi chercher ailleurs un bonheur alors qu'il me suffit de contempler ma cour, de lire et somnoler dans la balancelle, de déguster un bon verre de rosé en observant le ballet des oiseaux, des suisses qui font le marathon sur ma clôture. Prendre le temps de ralentir, voilà l'intention du week-end!
Des lectures me tiennent compagnie, m'incitent à réfléchir. Je viens de débuter Femmes de dictateur. Premier chapitre, on y parle d'Adolf Hilter et de la pâmoison des femmes à son endroit, lettre à l'appui. Nous sommes dans le pays de Freud et de l'inconscient collectif. J'arrête ma lecture, je suis perturbée par la fascination qu'a exercée cet homme. Je me dis que le danger n'est jamais bien loin, les sauveurs ont toujours la cote. Bon changeons de registre, cette fois un livre 10 minutes pour soi. Bien que je connaisse un peu la source de ce qui est proposé pour prendre soin de soi, j'y approfondis certains concepts et je laisse porter.
Je regarde mon jardin qui accuse un certain laisser-aller. Je prends mon temps. La peinture de la galerie la semaine dernière, l'achat d'annuelles. Ouais! Il y a les mauvaises herbes. La belle pelouse verte... il faudra y renoncer. Le jaune commence à gagner du terrain, les punaises sont de retour, les petites pommettes ont émergé et les hémérocalles font les belles.
La vie du voisinage s'invite chez moi malgré moi. D'un côté, le policier qui fond à vue d'oeil. La peau et les os. Je l'aimais plus enveloppé. Lui et sa femme se sont mis au jogging et sont suivis par une nutritionniste sportive. Il lave sa voiture tous les samedis avec application. Je me demande s'il met la même ferveur quand il fait l'amour... Oups! je m'égare. De l'autre côté, une jeune famille. Je soupçonne les parents d'être dans le milieu de l'éducation. Samedi matin, ils étaient à jouer avec les petites à un jeu de société. Le temps qui passe, oui. Deux familles ont habité cette maison.
Pendant ce temps, chez moi, mes deux fils apparaissent et disparaissent selon les invitations et les occupations du moment. Le bonheur c'est aussi de préparer un repas pour eux, de mettre la nappe des pique-niques de mon enfance et d'y déposer les plats, de revoir mon beau-fils que j'ai si souvent bercé, dormir dans la chambre qui fut sienne et de retrouver cette intimité familiale. Oui, le temps passe,mais comme mes petites voisines ce matin, je chante: C'est un M, un E, un R, c'est un C avec un I, rassemblez toutes ces lettres et vous y trouverez Merci, Merci, Merci !
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