La mémoire dans la peau
Vendredi, j'ai rendez-vous à l'hôpital Fleury pour le boulot et, m'en allant promener, je prends la sortie Salaberry en vue d'emprunter le boulevard Gouin. Ce boulevard où nous avons circulé maintes fois en famille pour la sortie dominicale. Ce moment où ma mère rêvait de la maison qu'elle habiterait, celle des Miron avec ses fontaines, ses jets de couleur.
Un jour, bien avant la venue des pistes cyclables, je partais en vélo visiter mes amis qui habitaient le quartier Nouveau- Bordeaux. Les jours de tristesse, de vague à l'âme, il me suffisait de poser mes pas près du parc Sommerville pour retrouver mon allant et ma quiétude. Le moment préféré, les soirs d'hiver, où je pouvais rêver en entrant dans les foyers des résidants sans y être invitée.
Mais revenons, à ce vendredi où des tranches de ma vie s'allumaient dans ma tête sans que je les sollicite. Tout juste avant de tourner sur le boulevard Gouin au croisement de Salaberry, je me suis rappelée Monsieur Laberge, notre chauffeur de taxi à l'école que je fréquentais. Chaque matin, nous empruntions ce chemin pour aller chercher celui qui faisait battre mon coeur, Alain Beaulieu. Je n'ai pu m'empêcher d'esquisser un sourire à l'évocation de ce souvenir.
Arrivée à la hauteur de la rue Esplanade, une maison connue me ramena à l'époque de mon cinquième secondaire. J'avais des images très nettes des pièces et de l'une de ses habitantes, Sylvie B., qui m'aidait en mathématiques. Un peu à proximité de mon école secondaire, une jeune fille attendait l'autobus, la jupe mi-jambe, sans bas avec l'air de se les geler. Retour dans le passé, je me suis revue avec ma mini-jupe grise, mes bas de nylon et mes cuisses rouges picotant dès qu'elles retrouvaient la chaleur. Pendant plusieurs années, j'ai refusé de porter des collants. Je préférais mettre des bas aux genoux, ce qui faisait dire à ma belle-mère de l'époque que j'allais attraper la gourme.
Mais revenons, à ce vendredi où des tranches de ma vie s'allumaient dans ma tête sans que je les sollicite. Tout juste avant de tourner sur le boulevard Gouin au croisement de Salaberry, je me suis rappelée Monsieur Laberge, notre chauffeur de taxi à l'école que je fréquentais. Chaque matin, nous empruntions ce chemin pour aller chercher celui qui faisait battre mon coeur, Alain Beaulieu. Je n'ai pu m'empêcher d'esquisser un sourire à l'évocation de ce souvenir.
Arrivée à la hauteur de la rue Esplanade, une maison connue me ramena à l'époque de mon cinquième secondaire. J'avais des images très nettes des pièces et de l'une de ses habitantes, Sylvie B., qui m'aidait en mathématiques. Un peu à proximité de mon école secondaire, une jeune fille attendait l'autobus, la jupe mi-jambe, sans bas avec l'air de se les geler. Retour dans le passé, je me suis revue avec ma mini-jupe grise, mes bas de nylon et mes cuisses rouges picotant dès qu'elles retrouvaient la chaleur. Pendant plusieurs années, j'ai refusé de porter des collants. Je préférais mettre des bas aux genoux, ce qui faisait dire à ma belle-mère de l'époque que j'allais attraper la gourme.
Un coup d'oeil à l'école Sophie-Barat, mes yeux se sont posés sur certaine fenêtre, celle de le 9e scientifique C. Plus de quarantes années sont passées. Je continuai ma route et un autre pan de ma vie refit surface. La période professionnelle la plus heureuse. Une entreprise familiale dans le domaine de la plomberie où mon potentiel s'est développé grâce à la confiance de mes patrons. Une belle équipe dont j'ai dû faire le deuil lorsque les créanciers ont repris l'immeuble commercial. J'ai eu envie un instant de m'arrêter de prendre un café avec mes collègues d'autrefois, le temps de reprendre le fil de nos vies.
Une fois à destination, à l'hôpital je me suis souvenue d'une visite à une tante. Moment oublié, enfoui je ne sais où. Je me revois dans sa chambre, assise sur son lit, j'entends sa voix. Celle pour qui la vie n'a jamais été un long fleuve tranquille, qui a longtemps vécu de l'assistance sociale et de la générosité de ses soeurs en raison d'un handicap, me rappelle à son bon souvenir. Quelle drôle de matinée occupée à voyager au coeur de ma vie et à accueillir sa mémoire.
Une fois à destination, à l'hôpital je me suis souvenue d'une visite à une tante. Moment oublié, enfoui je ne sais où. Je me revois dans sa chambre, assise sur son lit, j'entends sa voix. Celle pour qui la vie n'a jamais été un long fleuve tranquille, qui a longtemps vécu de l'assistance sociale et de la générosité de ses soeurs en raison d'un handicap, me rappelle à son bon souvenir. Quelle drôle de matinée occupée à voyager au coeur de ma vie et à accueillir sa mémoire.
"souvenirs, souvenirs
RépondreSupprimerJe vous retrouve dans mon coeur
Et vous faites refleurir
Tous mes rêves de bonheur"
Paroles d une chanson très connue d un chanteur français non moins connu ! Tu as trouvé ?
Cecile
"souvenirs, souvenirs
RépondreSupprimerJe vous retrouve dans mon coeur
Et vous faites refleurir
Tous mes rêves de bonheur"
Paroles d une chanson très connue d un chanteur français non moins connu ! Tu as trouvé ?
Cecile
C'est Jonnhy!
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