Ailleurs

Pendant quelques jours, j'ai été femme des bois. Le temps qui se module avec le lever et le coucher du soleil.Les matins frais et l'attisée dans le poêle à bois. Les après-midi au bord du lac à regarder les truites faire des ronds dans l'eau ou simplement m'allonger sur le quai, regarder les nuages passer en écoutant Fred Pellerin, Daniel Bélanger. La béatitude totale. Les seuls liens avec l'extérieur le camion de déchet et l'autobus scolaire. De belles marches autour du lac à admirer les coloris de l'automne, à sentir l'odeur particulière des feuilles mortes. Ne plus penser, juste être.

Mes compagnons, les livres de toute nature, l'écriture, celle de mon deuxième livre à paraître en février. Le sujet, des histoires racontées au fil des rencontres, des histoires que j'ai bonifiées pour le plaisir d'une fin heureuse. Des nouvelles qui parlent de la vie, de l'amour, de la mort, de la cupidité,des injustices. Un livre dédié à ma famille maternelle.

Je suis quand même un peu sortie du bois pour aller au monastère Bouddhiste d'Harrington. Un peu étonnant comme localisation. C'était le samedi de l'Action de grâce. Un temps magnifique, un paysage unique et la lumière de l'automne, vous savez ce bleu si particulier où le jaune devient translucide, doré. Nous avons été rencontré Bouddha. Bouddha toujours souriant, accueillant.

J'observai les visiteurs, dont plusieurs asiatiques allumant les bâtonnets d'encens,pour remercier ou demander une faveur, s'inclinant à trois reprises. Je n'ai pu m'empêcher à nos rituels catholiques quand nous allumons des cierges et que nous nous inclinons devant le Christ en croix. Bouddha a tout de même une meilleure tête.
Curieuse je demandai au guide le pourquoi de cet emplacement. Après 160 marches, nous découvrons un arbre à 7 troncs qui coule près d'une source d'eau. Telle était l'explication,

OK, mais le lendemain en parcourant le parc Plaisance, nous en avons rencontré plus d'un. Sans doute pas à proximité d'un ruisseau mais... de marais. Dans ce même parc, notre regard s'est posé en même temps, mon homme de coeur et moi, sur ce vieux chêne imposant dont le vert tranchait avec les coloris oranger. Nous nous sommes arrêtés, le temps d'admirer sa beauté et l'immortaliser sur mon appareil photo. Petit pique-nique automnal en bordure du canal. Je me trouvais privilégier de ce temps que je m'offrais.

J'ai poursuivi ma route dans le patelin qui a vu naître mes grands-parents maternels. Je suis allée au cimetière. J'y ai trouvé des monuments, celui de la soeur de mon grand-père et du frère de ma grand-mère, à tout le moins, ce qui en est dit selon les recherches que j'ai effectuées. J'y ai vu le nom d'un Groleau, me rappelant que ma mère disait que nos racines amérindiennes originait de ce nom. Dans ce même cimetière reposait des Algonquins. Cette région s'appelle la Petite Nation.

J'ai aussi débuté la lecture de Elle-nous de Michael Jean. La grand-mère c'est elle la Montagnaise qui dit à son petit-fils l'indien tu l'as en toi. L'indien en moi, c'est celle qui observe, écoute, touche, respire, goûte. Ceux qui me côtoient appelle cela mon côté sage, mon coté zen. De me retrouver dans cette nature à écouter le vent, à observer les mouvements sur le lac, à respirer les parfums de l'automne, à me préparer mentalement aux froidures de l'hiver en revenant à l'essentiel, à ralentir, je me suis sentie harmonie. Les jours de cafard j'irai vers cet ailleurs.

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